Encore 150 employés à recruter au Club Med Québec Charlevoix

Le bâtiment du Club Med Québec Charlevoix sera fini de construire d'ici deux semaines.
Photo : Radio-Canada / Alexandre DUVAL
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Dans un peu plus de deux mois, le Club Med Québec Charlevoix accueillera ses tout premiers visiteurs. Si la construction de l’hôtel est pratiquement terminée, l’entreprise doit encore trouver environ 150 travailleurs prêts à fouler le plancher dès le 3 décembre.
On sait que c'est un challenge
, reconnaît Vincent Giraud, vice-président pour Club Med au Canada. C'est le défi, au Québec, de pouvoir recruter dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration.
Pour que le site soit fonctionnel, il faudra combler de nombreux postes à la réception, en cuisine, au bar et à l’encadrement des enfants, notamment. Tous des corps de métier qui sont dans une petite pénurie de main-d'œuvre
, note M. Giraud.
Malgré le contexte, l’entreprise se dit confiante. Les gentils organisateurs – communément appelés G.O. – requis à Petite-Rivière-Saint-François ont déjà tous été embauchés. À eux seuls, ils sont environ 150.
Quant aux 150 autres postes qui restent à combler à l’intérieur de l’hôtel, Club Med soutient que les curriculum vitae entrent à un bon rythme. D’ici la mi-octobre, l’entreprise s’attend à mener pas moins de 1500 entretiens d’embauche.
« Pour l'instant, on est vraiment dans le plan. On considère qu'on va réussir à recruter et à avoir la main-d'œuvre nécessaire pour y arriver. »
Contexte difficile
La situation dans la Capitale-Nationale reste difficile en ce qui a trait à la main-d’oeuvre. Les données de Statistique Canada pour le deuxième trimestre de 2021 font état de presque 24 000 emplois non comblés dans la région.
Le taux de postes vacants se situait alors à 6,3 % dans la Capitale-Nationale, soit au-dessus des moyennes québécoise (5,3 %) et canadienne (4,6 %).
Dans la sous-région de Charlevoix, où résident moins de 30 000 personnes, la population active est proportionnellement moins nombreuse qu’ailleurs dans la Capitale-Nationale.
De plus, près du tiers des emplois disponibles dans Charlevoix se trouvent déjà dans l’industrie touristique, rappelle le directeur général de Tourisme Charlevoix.
L'élasticité de la main-d'œuvre a ses limites, donc c'est certain que ça représente un défi pour le Club Med de recruter dans un contexte qui était déjà très, très difficile cet été
, explique Mitchell Dion.
« Ça a été l'enjeu numéro un de l'industrie touristique malgré l'excellente saison estivale qu'on a connue. »
Engouement
Une bonne nouvelle se profile toutefois à l’horizon pour le Club Med Québec Charlevoix : la campagne publicitaire semble avoir touché sa cible puisque le taux d’occupation de l’hôtel se situe déjà à 80 % pour la première semaine d’opération, en décembre.
Pour une première semaine d'ouverture, étant donné que c'est début décembre – donc ce n'est pas encore la haute saison du ski –, c'est une très bonne nouvelle
, affirme M. Giraud.
À l’heure actuelle, environ 65 % des réservations ont été faites par des Canadiens, majoritairement des Québécois et des Ontariens. Le reste de la clientèle est constituée d’Américains (15 %), de Brésiliens (15 %) et d’Européens (5 %).
L’enneigement de la montagne, qui s’est révélé un enjeu notamment lors de la saison 2020, ne risque pas de poser problème cette année.
Le nouveau vice-président exécutif et directeur général de Groupe Le Massif, Nicolas Racine, rappelle que les capacités d’enneigement artificiel ont été augmentées grâce à une nouvelle prise d’eau et à un système d’enneigement automatisé sur la piste principale de la montagne.
C'est évident que pour nous, c'est une priorité tant pour les invités du Club Med que pour tous les invités qu'on reçoit à la montagne.
« Si on veut rester dans la business du ski, il faut avoir de la neige. Dame Nature nous fait faux bond, parfois, alors il faut s'organiser pour être capable de le faire. »
Une nouvelle zone d’apprentissage, située au pied de la montagne et qui sera adjacente au Club Med, entrera aussi en fonction cet hiver.
Développement économique
Le maire de Petite-Rivière-Saint-François, qui a appuyé le projet de Club Med dès le départ et qui s’apprête à tirer sa révérence à la tête de la municipalité, reste convaincu que le village-montagne entraînera d’importantes retombées économiques.
« Les gens en lien avec le Club Med me disent, "on ne peut pas s'imaginer les retombées qu'un Club Med peut avoir". On va le voir le 3 décembre, à l'ouverture! », lance Gérald Maltais.
« On se doit de voir à notre développement. On en serait où, si on n'avait pas le Massif de Charlevoix à Petite-Rivière-Saint-François? »
S’il reconnaît que certains de ses concitoyens craignent que l’ouverture de l’hôtel vienne perturber leur tranquillité, M. Maltais ne croit pas que ce sera le cas. Il maintient sa pleine confiance envers les gestionnaires du Massif.
Je fais juste penser au Mont-Sainte-Anne, qui a été pris par [Resort of the Canadian Rockies], et je pense que le Mont-Sainte-Anne fait l'objet de beaucoup plus de critiques que le Massif.
Le directeur général de la montagne, Nicolas Racine, rappelle que le Club Med n’est qu’une composante du Massif et qu’il souhaite un équilibre dans le développement futur du site.
Il faut que ce soit la destination de choix pour ceux qui veulent venir faire du ski dans l'est du Québec et qu'on soit capable de maintenir l'environnement [...] Il faut qu'on ait une bonne balance pour continuer à garder le cachet de la montagne et continuer à la développer.
Le Club Med Québec Charlevoix est un projet de 120 millions de dollars, soutenu par les gouvernements fédéral et provincial à hauteur de presque 37 millions de dollars.
Bien que l’ouverture ait lieu un an plus tard que prévu, M. Racine indique que la construction du bâtiment n’a pas entraîné de dépassements de coûts.

C'est dans un peu plus de deux mois que le premier Club Med au Canada va ouvrir ses portes, à Petite-Rivière-St-François dans Charlevoix. Le chantier devrait être terminé à temps, mais on cherche encore à recruter 150 employés. Reportage d'Alexandre Duval.