Le plus ancien exemple d’art pariétal découvert au Tibet

Ces empreintes sont les exemples les plus anciens d'art pariétal au monde.
Photo : Université de Guangzhou
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une série de cinq empreintes de mains et cinq empreintes de pieds préservées dans du calcaire d'eau douce déposé autour d'une source chaude a été découverte près d'un affluent de la rivière Xiong Qu, près du village de Quesang, à environ 80 km au nord-ouest de Lhassa, au Tibet.
Ses découvreurs, des archéologues de l'Université de Guangzhou, en Chine, et de l'Université de Bournemouth, au Royaume-Uni, estiment que ces empreintes datant de 169 000 à 226 000 ans sont les plus anciennes traces d’art pariétal jamais découvertes.
Par comparaison, les plus anciennes peintures pariétales connues ont été découvertes sur l'île indonésienne de Sulawesi et datent de 39 900 et 43 900 ans.
Qu’est-ce que l’art pariétal?
L'expression art pariétal
est utilisée dans le cadre de l'étude de la préhistoire. Elle désigne l'ensemble des œuvres d'art réalisées par l'humain sur des parois rocheuses de grottes. Par exemple, les figurations trouvées dans les grottes de Lascaux, en France, sont considérées comme de l’art pariétal. Il peut s’agir de peinture ou de gravure.
Les premières analyses des empreintes tibétaines tendent à montrer qu’elles ont été soigneusement réalisées par des enfants âgés de sept à douze ans en raison de leur taille et de leur hauteur.
On peut imaginer des enfants qui jouent dans la boue près d'une source d'eau chaude. On peut les voir placer leurs mains et leurs pieds avec précaution pour former des empreintes qui ont été préservées pendant des milliers d'années avant que nous ne les trouvions
, explique dans un communiqué le Pr Matthew Bennett de l’Université Bournemouth au Royaume-Uni.
Remonter le temps
Les chercheurs ont réussi à établir le moment de la création des empreintes à l'aide d'une méthode radiométrique basée sur la désintégration de l'uranium présent dans le calcaire.
En outre, ces empreintes constituent la preuve de la plus ancienne de l’occupation du plateau tibétain par les hominidés.
« Il s'agit d'une découverte incroyable, surtout si l'on considère l'altitude du site sur le plateau, où il devait faire très froid et où l'oxygène devait être rare. »
La question est maintenant de déterminer à quelle espèce du genre Homo appartiennent ces empreintes.
Une piste de réponse pourrait se trouver dans la découverte de restes de squelettes découverts récemment sur le plateau tibétain et qui appartiendraient à des Homo denisovensis.
Le détail de cette découverte est l’objet d’un article publié dans la revue Science Bulletin (Nouvelle fenêtre) (en anglais).