Université Laurentienne : 33,1 % moins d’inscriptions au premier cycle

L'Université Laurentienne est sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies jusqu'au 31 janvier 2022.
Photo : Radio-Canada / Yvon Theriault
Selon les données publiées le 15 septembre par le Centre de demande d’admission aux universités de l’Ontario (OUAC), 1024 étudiants sont inscrits à l’Université Laurentienne à un programme de premier cycle cet automne, comparativement à 1531 à l’automne 2020.
La baisse se fait ressentir de façon presque égale pour les étudiants venant du secondaire (-32,6 %) que pour les candidats adultes ou internationaux (-33,8 %).
Cette baisse est un peu plus importante que ce que les données de l'OUAC indiquaient en juin.
À ce moment-là, l’organisme indiquait une diminution de 30,5 % des étudiants venant du secondaire inscrits à un programme de premier cycle à la Laurentienne.
Une version précédente de ce texte affichait un micromessage dans lequel le nombre d'inscriptions était confondu avec les demandes d'admission. C'est bien une baisse de 30 % du nombre d'inscriptions qui est observée à la Laurentienne par rapport à 2020. De son côté, l'Université de l'Ontario français a 148 inscriptions après avoir reçu 429 demandes d'admission.
Dans des entrevues accordées la dernière semaine, le recteur de la Laurentienne, Robert Haché, estimait plutôt la baisse à 10 % en précisant qu’il s’agissait de données préliminaires.
Le nombre de demandes d'admission a seulement chuté d'environ 4,5 %.
Alex Usher, président du cabinet-conseil torontois Higher Education Strategy Associates, rappelle toutefois que la période de demande d'admission s'est terminée environ deux semaines avant l'annonce des difficultés financières critique de la Laurentienne, en février 2021.
Des dizaines de programmes ont été supprimés au printemps, dans le cadre d'une restructuration de l'Université.
La période où les étudiants font leur choix parmi les établissements qui leur ont fait une offre d'admission a quant à elle coïncidé avec le début de la restructuration de la Laurentienne.
C'était la période d'incertitude maximale pour l'Université Laurentienne
, ajoute M. Usher.
« Quand on fait une demande d'admission, on fait une demande pour une période de quatre ans. Et si on n'est pas certains si elle sera encore en fonction dans quatre ans, c'est difficile de dire oui à un établissement. »
M. Usher prévoit une nouvelle baisse des inscriptions pour 2022, mais moins importante que celle observée en 2021.
Selon lui, l'Université Laurentienne redoublera d'efforts pour attirer des étudiants internationaux dans les prochaines années, ce qui a historiquement été un défi.
Par la suite, M. Usher croit que le temps permettra de guérir
une majorité des problèmes, notamment parce que la Laurentienne a un marché captif, car les Sudburois ont peu d'options pour étudier sans devoir quitter la région.
Bilan plutôt stable pour l'ensemble de l'Ontario
Pour l’ensemble de la province, le nombre d’inscriptions en provenance du secondaire a augmenté de 1 % par rapport à l’automne 2020, alors que les inscriptions de candidats adultes ont reculé de 0,6 %.
Parmi les autres universités francophones ou bilingues, l'Université d'Ottawa a connu une hausse des inscriptions, autant du côté des étudiants venant du secondaire (+3,9 %) que des candidats adultes ou internationaux (+6,1 %).
L'Université de Hearst a reçu 23 inscriptions au premier cycle, comparativement à 28 l'an dernier. Il y a une baisse importante du nombre d'étudiants inscrits en provenance du secondaire.
C'est une très mauvaise année côté recrutement pour les étudiants en provenance du secondaire
, admet le recteur de l'Université de Hearst, Luc Bussières.
« Mais paradoxalement, c'est la meilleure année de recrutement globalement, grâce aux étudiants internationaux et aux transferts de d'autres établissements. »
De son côté, l'Université de l'Ontario français compte 148 étudiants inscrits, dont seulement 3 viennent du secondaire. Il s'agit de la première rentrée de cet établissement.