Agroparc sur les terres des Sœurs de la Charité : un projet bien accueilli

Les terres des Soeurs de la Charité constituent l'un des plus grands espaces verts à Québec.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement du Québec veut acheter les terres des Soeurs de la Charité pour y aménager un agroparc. Une initiative qui réjouit les opposants à l'ancien projet de construction d'une « mini-ville » au cœur de l'arrondissement de Beauport.
L'offre d'achat de Québec a été présentée jeudi dernier à la communauté religieuse qui a 21 jours pour prendre une décision. Les Sœurs de la Charité de Québec confirment avoir reçu cette offre non sollicitée
et que celle-ci sera analysée avec le plus grand soin
.
Les détails financiers n'ont pas été dévoilés, mais l'offre correspondrait à l'évaluation municipale de ces terres qui avoisine les 30 millions de dollars.

Un parcours historique et pédagogique sur l’héritage agricole des Sœurs de la Charité serait aménagé.
Photo : Radio-Canada / Dominic Martel
Agriculture et histoire
Le projet du gouvernement Legault consiste à combiner l'agriculture, l'enseignement et la recherche sur ces terres d'environ 250 hectares, l'un des plus grands espaces verts de Québec. Un parcours historique et pédagogique sur l’héritage agricole des Sœurs de la Charité serait également aménagé.
Les produits cultivés pourraient être vendus au Grand Marché de Québec et les fertilisants provenant de la future usine de biométhanisation seraient utilisés.
À voir aussi : La survie des terres en ville
Un projet applaudi
L'administration Labeaume a tenté à deux reprises de modifier la vocation agricole des terres des religieuses, mais elle s'est butée à de vives contestations citoyennes et au refus du gouvernement du Québec. Ce nouveau projet correspond généralement aux revendications des opposants à la construction de 6500 logements sur ces terres.
Johann Girault, directeur général de l'organisme les Urbainculteurs, espère que les religieuses vont accepter l'offre gouvernementale.
Au Québec, seulement 2 % des terres sont cultivables, estime-t-il, et il faut donc sauver les espaces agricoles déjà existants, même en milieu urbain.
Il faut protéger les meilleures terres, peu importe où elles se trouvent
a-t-il insisté mardi à l'émission matinale Première heure. Sur le territoire de la ville de Québec, je pense que c'est tout à fait compatible. La ville est quand même étalée à Québec.
Avec la pandémie qu'on a vécue, l'autonomie alimentaire et la sécurité alimentaire sont revenues au centre des priorités.
Le fait de s'associer avec des chercheurs, avec des écoles, avec différents partenaires comme ça, ça va permettre d'enrichir le projet
, s'enthousiasme-t-il.
Transparence réclamée par Sol Zanetti
Sol Zanetti, député solidaire de Jean-Lesage, fait preuve aussi d'un brin d'optimisme, bien qu'il souhaite plus de transparence du gouvernement caquiste sur ses véritables intentions.
C’est un pas dans la bonne direction. Cela dit, si le gouvernement veut vraiment protéger ces terres de tout développement résidentiel ou commercial, et ce, à perpétuité, il doit les déposer dans une FUSA (Fiducie d’utilité sociale agricole)
, a-t-il réagi dans un communiqué.
Pour en savoir davantage sur la FUSA :
Fiducie agricole : Discussion avec Marc-André Côté et Jean Bédard
Je suis inquiet que le projet soit déjà tout décidé, sans consultation de la population. Avec le projet que la CAQ présente, on dirait que le gouvernement veut construire plein de bâtiments pour la recherche. Ce n’est certainement pas comme ça que le potentiel agricole sera préservé.
M. Zanetti accuse par ailleurs le gouvernement Legault de ne pas être un grand défenseur des terres agricoles, avec son projet de troisième lien.
Si le gouvernement souhaite vraiment protéger les terres agricoles, il doit mettre fin à son projet de troisième lien qui va dézoner une quantité de terres agricoles largement supérieure aux terres des Sœurs de la Charité
, nuance-t-il.
D'ici à ce qu'une nouvelle vocation soit décidée officiellement, les religieuses louent les terres. Des céréales et du soya y sont cultivés actuellement.
L'administrateur principal de la Corporation de Services Mallet qui gère les affaires de la congrégation des Sœurs de la Charité, Jean Gagné, n'a pas souhaité commenter le dossier.