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Le Pérou se demande que faire de la dépouille du fondateur du Sentier lumineux

Le corps, dans un sac, est sorti d'un fourgon policier pour être mis sur une civière.

Le corps d'Abimael Guzman arrive à la morgue.

Photo : Reuters / Sebastian Castaneda

Agence France-Presse
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les autorités péruviennes sont face à un dilemme : la dépouille du fondateur du Sentier lumineux, le sanguinaire Abimael Guzman, devrait-elle être inhumée ou plutôt incinérée et les cendres dispersées dans l'océan afin d'éviter la transformation de sa sépulture en un lieu de pèlerinage?

Surnommé le Pol Pot des Andes, Abimael Guzman est mort samedi à 86 ans.

L'ex-dirigeant de la guérilla maoïste péruvienne, incarcéré depuis 1992, purgeait une peine de prison à perpétuité à la suite de deux condamnations en 2006 et 2018. Il avait été hospitalisé en juillet.

Dans un communiqué, les autorités pénitentiaires péruviennes ont précisé que son décès, lié à une aggravation de son état de santé, était survenu samedi matin au centre pénitentiaire de haute sécurité de la base navale de Callao, près de Lima.

Le bureau du procureur a précisé que Guzman était mort d'une pneumonie qui serait liée à la COVID-19 et que son corps était sous surveillance policière à la morgue de la ville de Callao dans l'attente d'une décision des autorités.

Selon la loi, le sort de sa dépouille dépend désormais de la volonté d'un membre de sa famille ayant un lien de parenté direct avec lui.

Abimael Guzman à son procès en 2018

Le fondateur et ancien chef du Sentier lumineux, Abimael Guzman, à son procès en 2018.

Photo : Reuters / Mariana Bazo

La seule personne remplissant cette qualité dans l'entourage d'Abimael Guzman est son épouse, Elena Yparraguirre, ancienne numéro deux du Sentier lumineux, qui purge une peine de prison à vie pour terrorisme. Yparraguirre et Guzman ont été capturés ensemble en septembre 1992 et se sont mariés en 2010 même s'ils étaient détenus dans des prisons différentes.

Elena Yparraguirre a chargé Iris Quinonez, avec laquelle elle avait partagé une partie de sa peine en prison, de récupérer la dépouille pour des funérailles.

Le bureau du procureur de Callao a indiqué dimanche dans l'après-midi que la demande de remettre le cadavre sera examinée dans les prochaines heures.

Le choix de la crémation

Beaucoup sont d'avis que le corps devrait être incinéré et les cendres dispersées dans l'océan Pacifique, pour éviter de transformer une éventuelle tombe en lieu de pèlerinage pour ses partisans.

Le ministre de la Justice Anibal Torres penche d’ailleurs en faveur d'une crémation pour qu'il n'y ait pas un endroit où se rendre pour certains qui voudraient lui rendre hommage.

Rendre hommage à Guzman et organiser des manifestations à sa mémoire sont des actes considérés comme faisant l'apologie du terrorisme et sont punissable par la loi, a-t-il affirmé.

Une autopsie a établi que Guzman était mort d'une pneumonie qui a affecté les deux poumons, une maladie associée à la COVID-19, selon un communiqué du procureur général.

Les cadavres de personnes décédées de la COVID-19 doivent être incinérés, selon la législation sanitaire en vigueur.

Les avocats de Guzman soulignent que leur client était vacciné.

Le guérillero et ses lieutenants avaient été arrêtés à Lima en 1992 sous la présidence d'Alberto Fujimori, qui avait lancé une féroce répression contre le mouvement.

Les gens défilent avec des drapeaux péruviens où l'on peut lire : «le terrorisme, plus jamais».

Pour commémorer la capture d'Abimael Guzman, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche à Lima.

Photo : Reuters / Sebastian Castaneda

Pour commémorer cette capture, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche à Lima, aux cris de terrorisme plus jamais.

L'ancien professeur de philosophie portait la responsabilité d'un des conflits les plus sanglants d'Amérique latine, qui a secoué le Pérou entre 1980 et 2000 et fait plus de 70 000 morts et disparus, selon la Commission vérité et réconciliation.

La cruauté de son mouvement lui avait valu le surnom de Pol Pot des Andes, en référence au dirigeant khmer rouge du Cambodge.

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