Tramway : tollé contre la coupe d’arbres près d’une cour d’école

Les opposants à l’abattage des arbres soulignent que ces derniers empêchent la cour de l’école des Berges de se transformer en « immense îlot de chaleur ».
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des parents de l'école primaire des Berges, dans le quartier Saint-Roch, déplorent que la Ville de Québec s'apprête à abattre une demi-douzaine d'arbres qui font de l'ombre à la cour de récréation de leurs enfants.
L’administration municipale souhaite asphalter une portion du terrain adjacent à l’école afin d’y relocaliser le stationnement d’une copropriété où doit passer le tramway.
Marie-Ève Paradis est la mère d’un garçon de première année qui fréquente l’École des Berges. Elle se dit indignée par l’abattage imminent de six arbres supplémentaires, dont trois qui ont une trentaine d’années.
C'est une catastrophe parce que les enfants ont le droit d'avoir un peu d'ombrage pendant qu'ils jouent dehors
, fait valoir Mme Paradis.

Marie-Ève Paradis estime que l'abattage des arbres est une « catastrophe ».
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
Pour chaque arbre qui sera coupé, la Ville de Québec promet d’en planter deux ailleurs dans le quartier. Les opposants à l’abattage y voient une contradiction avec les principes énoncés dans la Vision de l’arbre de la Municipalité.
En fait, c'est ça, la politique de l'arbre actuellement. On nous dit qu'on protège les arbres, mais en [réalité], ce qu'on fait, c'est qu'on justifie les coupes d'arbres en disant qu'on va en planter deux pour un
, s’insurge Vicki Plourde, membre du Conseil d’établissement de l’École des Berges.

Vicki Plourde, membre du conseil d'établissement de l'École des Berges, qualifie de « perte inestimable » la coupe des arbres matures.
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
La Ville jugée responsable
Les résidents des condos voisins de l’école et dont le stationnement sera relocalisé pour permettre le passage du tramway déplorent eux aussi la disparition d’arbres matures.
Ils estiment que la Ville a créé le problème en insistant pour faire passer le tramway sur le terrain de leur copropriété afin d’atteindre la rue des Chalutiers.
Je ne suis pas anti-tramway, je suis anti qu’il passe ici
, lance Roger Lafontaine, résident de la copropriété Le Havre St-Charles.

Des places de stationnement d'une copropriété seront déplacées afin de permettre le passage du tramway.
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
Pour le chef de l’opposition à l’Hôtel de Ville de Québec, Jean-François Gosselin, l’histoire se répète. Il reproche à l’administration Labeaume de ne pas donner l’exemple en ne faisant pas l’impossible pour éviter la coupe d’arbres matures.
Projet destructeur
Le candidat à la mairie y voit la preuve que le tramway est très destructeur en insertion urbaine
.
Dans ce cas-là, l'administration [...] doit choisir soit de garder des stationnements, soit de garder des arbres pour passer son tramway
, illustre Jean-François Gosselin.

Les signataires de la lettre soutiennent que cette nouvelle coupe d’arbres matures aura pour effet de priver l’École des Berges d’une « part essentielle » de la canopée couvrant son terrain.
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
Pour la formation Démocratie Québec, ce n’est pas le projet de tramway qui est à blâmer, mais la façon dont l’administration sortante a piloté le dossier.
Le manque d'acceptabilité sociale autour de ce beau projet de tramway est le résultat d'un manque de considération pour les arbres et la canopée
, soutient son chef, Jean Rousseau.
Une décision à réévaluer
De son côté, le Conseil de quartier de Saint-Roch rappelle que l'élargissement de la rue Dorchester a entraîné la perte d'arbres plus tôt cet été.

Une partie du jardin communautaire Saint-Roch sera amputée afin d’y relocaliser des places de stationnement.
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
La présidente du conseil, Frédérique Lavoie, invite la Ville à reconsidérer l’abattage d’arbres près de l’École des Berges.
On ne peut qu'espérer, les citoyens, les parents, que cette décision-là sera réévaluée, parce que je suis certaine qu'on peut trouver un compromis
, insiste-t-elle.
Mme Lavoie dit regretter qu’on sacrifie ainsi le verdissement du quartier au profit de l’automobile.
Avec les informations d’Olivier Lemieux