Un film hommage à Oscar Peterson prend l’affiche au TIFF

Le cinéaste Barry Avrich retrace la vie du musicien Oscar Peterson.
Photo : Avec l'autorisation du TIFF
Le réalisateur torontois Barry Avrich nous raconte Oscar Peterson dans un documentaire intitulé Oscar Peterson: Black + White.
C’est à un très jeune âge que le réalisateur Barry Avrich, qui a grandi à Montréal, a rencontré la musique d’Oscar Peterson, grâce à sa mère, grande amatrice de jazz, qui lui a fait découvrir la musique dans les concerts de la Place des Arts.
Des années plus tard, Barry Avrich nous raconte Oscar Peterson dans un documentaire qui prend la forme d’un film-concert
dans lequel de grands musiciens du jazz rendent hommage à la musique de Peterson en voyageant à travers les époques sur les traces du plus grand musicien de jazz de tous les temps
.
Un Canadien avant tout
Le fait d’être Canadien conférait à Oscar Peterson une singularité dans le jazz. Il avait son propre style et, dans ses premières tournées à l’étranger, il était d’ailleurs présenté comme le jeune prodige venu du Canada
. Il a aussi gardé toute sa vie une modestie naturelle, une grande simplicité et une grande humilité, se préoccupant des autres musiciens plus que de lui-même.
Son attachement à sa ville natale, Montréal, est aussi demeuré inébranlable. Il parlait français et ne ratait jamais une occasion de rendre hommage à ses racines montréalaises.
« Je lui ai trouvé un énorme talent et il était l’interprète le plus généreux que j’aie rencontré. Son amour pour ses collègues musiciens était spécial et sans précédent. »
Le pianiste à quatre mains
Au cours du film, les témoignages de Billy Joel, Herbie Hancock, Quincy Jones, Bill King, Ramsey Lewis et bien d’autres dressent le portrait d’un musicien hors du commun dont la technique reste inégalée à ce jour.
Ce n’est pas uniquement la technique qui fera de Peterson un des plus grands, si ce n’est le plus grand pianiste de tous les temps, selon Barry Avrich.
Le pianiste dit lui-même être littéralement habité par son instrument. Je me lève le matin, je pense piano, je me couche le soir, je pense piano, je suis un pianiste de jazz, c’est tout ce que je veux être
, dit Oscar Peterson, dont les compositions sont des références pour les musiciens de toutes les générations.
« Oscar Peterson est au piano ce que Mohammed Ali est à la boxe et ce que Michael Jordan est au basket! »
Un artiste noir qui a vécu le racisme et la ségrégation
Il a connu les hôtels et les restaurants du temps de la ségrégation, jusqu’aux toilettes interdites aux Noirs. Il a dû affronter les préjugés et le racisme alors qu’il était une star internationale.
Il a toutefois fait face au racisme avec la seule arme qu’il avait : sa musique. Son Hymn to Freedom (Hymne à la liberté) est devenu, avec les paroles d'Harriette Hamilton, l’hymne du mouvement des droits civiques. On se souvient que Barack Obama l’avait choisie pour son investiture.
Lorsqu’une chanson est toujours d’actualité 60 ans plus tard, elle nous dit qu’il faut l’écouter et en tirer des leçons
, croit Barry Avrich qui montre dans le film à quel point cet hymne à la liberté résonne à notre époque.
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On découvre aussi, dans le film Oscar Peterson: Black + White, un homme par moments nostalgique, qui a pris conscience que sa dévotion à la musique et ses nombreuses tournées à travers le monde lui ont coûté plusieurs relations sentimentales.
C’est avec sa quatrième épouse, Kelly, qu’Oscar Peterson va vivre une formidable histoire d’amour et commencer un nouveau chapitre de sa vie d’artiste qui durera 20 ans. Oscar Peterson s’est éteint le 23 décembre 2007, à l’âge de 82 ans.
Le film Oscar Peterson: Black + Whitesera présenté le dimanche 12 septembre à Toronto au TIFF Bell Lightbox à 19 h 30, puis en ligne le lundi 13 septembre à 17 h et le samedi 18 septembre à 15 h. Il sera par la suite disponible sur Crave à partir du 22 octobre.
Avec les informations de Francine Ravel