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Un réacteur français accueille l’aimant le plus puissant du monde

Un ingénieur travaille autour de l'aimant le plus puissant du monde.

Un ingénieur travaille autour de l'aimant le plus puissant du monde lors de sa livraison au projet international de fusion nucléaire ITER.

Photo : AFP / Nicolas Tucat

Agence France-Presse
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

D'un poids de 1000 tonnes et de la taille d'un immeuble de sept étages : la première pièce d'un gigantesque aimant, annoncé comme le plus puissant au monde, est arrivée sur le site du Réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER), à Saint-Paul-lez-Durance en France.

Cet aimant appelé « Central Solenoid » constitue une étape majeure pour ITER, un programme international rassemblant 35 pays qui vise à maîtriser la production d'énergie à partir de la fusion de l'hydrogène, comme au cœur du Soleil.

Fabriquée par la californienne General Atomics, cette première pièce de 66 tonnes est arrivée sur le chantier de construction du futur réacteur par voie maritime depuis les États-Unis, puis par la route en convoi exceptionnel depuis le port de Marseille.

Les cinq autres modules de l'aimant viendront compléter le puzzle au plus tard en 2024, selon Bernard Bigot, directeur général d'ITER.

Une fois assemblé, le Central Solenoid pèsera près de 1000 tonnes et mesurera 18 m de haut.

« Ce sera l'aimant le plus puissant au monde parce qu'il va générer au cœur un champ de 13 teslas, c'est 300 000 fois le champ magnétique terrestre. »

— Une citation de  Thierry Schild, responsable technique du solénoïde chez ITER
Un camion place le plus gros aimant du monde dans un immense entrepôt.

Livraison de l'aimant le plus puissant du monde au projet international de fusion nucléaire ITER situé à Saint-Paul-les-Durance dans le sud de la France.

Photo : AFP / Nicolas Tucat

L'aimant supraconducteur sera placé au cœur du réacteur à fusion tokamak, une immense chambre magnétique où la température pourra atteindre 150 millions de degrés. Une chaleur extrême qui accélère le plasma (un gaz d'hydrogène) et permet aux noyaux d'hydrogène d'entrer en collision pour fusionner en atomes plus lourds, et dégager une énergie colossale.

Les champs magnétiques, comme celui du Central Solenoid, permettent de confiner le plasma dans l'enceinte, pour éviter qu'il n'entre en contact avec les parois et ne refroidisse.

ITER prévoit d'injecter un volume encore jamais atteint de 830 mètres cubes de plasma. C'est la condition pour que le courant de plasma se stabilise, et qu'on puisse récupérer plus d'énergie qu'on en injecte, détaille M. Bigot.

La première production de plasma devrait intervenir en 2026 et ITER devrait atteindre sa pleine puissance en 2035.

La fusion nucléaire est considérée par ses défenseurs comme l'énergie de demain, car elle pourrait être quasiment illimitée et non polluante. ITER est néanmoins critiqué, notamment chez des écologistes, qui y voient comme Greenpeace un mirage scientifique et un gouffre financier.

Le budget initial a triplé, s'élevant à près de 20 milliards d'euros désormais. Et il est probable qu'il sera révisé en raison des retards dus à la pandémie de la COVID-19, selon M. Bigot.

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