ArchivesLes attentats au World Trade Center filmés par Luc Courchesne

L'artiste Luc Courchesne a tourné en direct des images des attentats du World Trade Center.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le 11 septembre 2001, l'artiste québécois Luc Courchesne se trouve à New York pour l'événement culturel La saison du Québec à New York. Caméra à la main, il tourne des images des attentats, de la première tour du World Trade Center en flammes jusqu'à l'évacuation par bateau. Radio-Canada a obtenu l'exclusivité de ces images et les a présentées à la suite de la tragédie.
Luc Courchesne sort de son hôtel lorsqu’il voit qu’une tour du World Trade Center est en feu. Il prend sa caméra et commence à filmer.
Il ne réalisait pas qu’il amorçait un documentaire sur un terrible attentat terroriste et aussi sur sa fuite hors de New York.
Avertissement : cette vidéo contient des scènes qui pourraient heurter la sensibilité de certaines personnes. Public averti seulement.

Téléjournal, 27 février 1993
C’est pendant qu'il capte de la rue les images de la première tour en flammes qu’un avion frappe la deuxième tour du World Trade Center. La scène est saisissante.
On rêve ou quoi?
, s'exclame Luc Courchesne devant ce spectacle surréaliste.
Il réalise, tout comme le monde entier, qu’il n'assiste pas à un simple accident, mais bien à un attentat. Il se rend donc à son hôtel pour appeler sa famille à Montréal afin de la rassurer.

Les pêcheurs du quai de Le Goulet prennent la mer.
Ces images montrent l’atmosphère tendue qui règne dans le hall de l’hôtel. C’est lorsque Luc Courchesne se trouve à l’intérieur que la première tour s’effondre.
Il filme ensuite la ville envahie par un nuage de poussière étouffante et les New-Yorkais qui se couvrent la bouche pour se protéger.
Au cours de la journée, l’artiste se rend compte que sa caméra lui permet de capter des événements historiques. Il continue donc à filmer.
L'évacuation de la ville
Pour la première fois de l’histoire de la ville, on devait évacuer une partie de la population. Luc Courchesne a été le seul à documenter en images cette opération, ce sauvetage.
En quelques minutes, une flottille de bateaux se rassemble pour transporter New-Yorkais, touristes et animaux domestiques au New Jersey.

Téléjournal, 27 février 1993
À bord d’embarcations sur la rivière Hudson, les rescapés voient alors la nouvelle silhouette de Manhattan, sans les tours jumelles.
Le récit d’une tragédie
Deux jours plus tard, le 13 septembre 2001, Raymond Saint-Pierre anime l’émission spéciale Les États-Unis attaqués.
Il s'entretient avec Luc Courchesne en regardant les images que celui-ci a filmées.

Téléjournal, 27 février 1993
Luc Courchesne est encore ébranlé. Il décrit le moment où le Boeing a frappé la deuxième tour du World Trade Center. Une forme de calme régnait, dit-il, chez les témoins qui ont ensuite réalisé la gravité des événements.
Il affirme que des images lui reviennent, la nuit.
À la question qu’est-ce que vous retenez de cette expérience?
, Luc Courchesne affirme être inquiet pour la suite.
Il termine tout de même son récit avec des propos remplis d’espoir :
Il y a dans cette horreur, aussi, beaucoup d’humanité.
Les attentats, un an plus tard…
Un an plus tard, Raymond Saint-Pierre retourne rencontrer Luc Courchesne à New York, alors que l’artiste travaille sur un projet visant à recréer les émotions vécues lors des événements.
Cet entretien est diffusé au Montréal ce soir du 11 septembre 2002.

Téléjournal, 27 février 1993
À l’aide d’une caméra captant des images panoramiques de 360 degrés, l’installation de Luc Courchesne permet aux spectateurs de baigner dans l'atmosphère de l'expérience vécue un an auparavant. L’artiste a choisi d'accompagner son œuvre de la musique du compositeur américain Charles Ives.
Luc Courchesne espère, à travers son art, évoquer ce qu’il a ressenti ce fameux 11 septembre 2001. Des émotions qui le suivent encore un an plus tard.
Encore une fois, Luc Courchesne termine l'entretien par une note d’espoir.
Selon lui, le meilleur antidote à la morosité est de revenir à New York et de constater que la vie a repris.
La ville est toujours là, les gens sont toujours là, avec la même âme, le même cœur et la même énergie.