Sans statut autochtone, Suzy Kies démissionne du Parti libéral du Canada
Pour ne pas nuire à la campagne de Justin Trudeau, celle qui se proclame « gardienne du savoir » autochtone a quitté son poste juste avant le débat des chefs.

Suzy Kies était coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada. On la voit ici en photo avec le premier ministre Justin Trudeau, en 2018.
Photo : Facebook/CPA
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Suzy Kies n'est plus coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada. Dans une déclaration transmise aux médias, elle annonce qu'elle démissionne, dans la foulée de la controverse sur sa fausse identité autochtone et le tollé causé par sa participation au projet de brûler des livres dans des écoles ontariennes.
Je refuse [...] que l’on se serve de mon histoire pour nuire à Justin Trudeau et notre parti
, écrit Suzy Kies.
Radio-Canada révélait mercredi que Suzy Kies n'est pas Autochtone. Elle n'a pas de statut d'Indien en vertu de la loi, elle ne figure pas dans les registres des conseils de bande abénakis, dont elle se réclame, et on ne lui trouve aucun ancêtre autochtone sur sept générations, jusqu'à au moins l'année 1780.
Malgré ces informations, Suzy Kies affirme que sa famille a effectué des recherches généalogiques, au début des années 1990. Ces recherches, explique-t-elle, ont confirmé que nous étions d'ascendance abénakise. Cela a confirmé ce que ma grand-mère nous avait toujours dit.
Les deux conseils de bande abénakis d'Odanak et de Wôlinak rejettent l'appartenance de Mme Kies à leur communauté.
Malgré la remise en question blessante de mon ascendance, de mon identité et de ma culture, je vais poursuivre mon travail pour faire avancer la réconciliation et honorer l'histoire de ma famille.
Mercredi, le Conseil scolaire catholique Providence a annoncé qu'il suspend son projet de retirer et détruire les livres de ses bibliothèques qui propageraient des stéréotypes envers les Autochtones.
Nous avons le regret de ne pas avoir fait des recherches plus approfondies à son sujet
, a déclaré le Conseil scolaire, qui a dit aussi regretter sincèrement l’impact de cette initiative
de brûler des livres dans un but de réconciliation avec les Autochtones, ce qui a provoqué un tollé.
J'ai consacré ma vie à rendre hommage à ma culture et à défendre les droits des enfants et jeunes Autochtones à bénéficier des mêmes opportunités d'éducation et d'emploi que les peuples non autochtones
, a conclu Suzy Kies dans sa déclaration.
Durant le débat des chefs, Justin Trudeau a condamné le fait de brûler des livres, mais il a demandé de faire attention
de ne pas jeter le blâme sur les personnes qui s'identifient comme Autochtones. Il faut laisser beaucoup d’espace à l’identité personnelle
, a-t-il déclaré.