Rentrée parlementaire : l’automne sera chargé, prévient Legault
Le premier ministre du Québec, Francois Legault, salue les membres de son caucus présessionnel.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
La nouvelle session parlementaire s'annonce fort chargée pour le gouvernement Legault, à compter du 14 septembre, car le temps commence à manquer pour donner suite à ses engagements en cette année préélectorale. D'autant plus que les projets, eux, ne manquent pas.
Sur fond de gestion de la quatrième vague de pandémie, les élus auront pour défi de poursuivre malgré tout leurs travaux, en observant les mesures sanitaires strictes en vigueur à l'Assemblée nationale qui limitent leur présence sur place.
Le premier ministre François Legault n'était pas peu fier, mercredi matin, de présider pour la première fois depuis le début de la pandémie, en mars 2020, un caucus de trois jours réunissant tous ses députés dans la même salle.
« Enfin! C'est beau, les Teams, et puis les Zoom, et tout ce que tu voudras, mais c'est pas pareil. »
Les députés étaient réunis pour l'occasion dans une très vaste salle du Centre des congrès de Québec, afin de respecter une bonne distance entre eux. M. Legault ne s'est pas adressé aux médias.
Des 74 élus caquistes, il y avait trois absents : la ministre Marguerite Blais et le député de Rivière-du-Loup, Denis Tardif, tous deux pour des raisons de santé, de même que le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, qui est aussi leader parlementaire du gouvernement, retenu au chevet de sa conjointe qui vient d'accoucher. On ne sait pas s'il interrompra son congé de paternité pour être présent au Salon bleu afin de lancer la nouvelle session, mardi prochain.
Le caucus de la rentrée parlementaire permettra aux caquistes de peaufiner leur stratégie des prochains mois en vue d'augmenter leurs chances de faire adopter leurs projets de loi sans trop d'embûches de la part de l'opposition.
À l'approche du prochain scrutin, M. Legault a dit la semaine dernière qu'il s'attendait à un ton plus partisan de la part des élus de l'opposition. Il devra aussi composer avec deux nouveaux chefs parlementaires : Gabriel Nadeau-Dubois, pour Québec solidaire, et Joël Arseneau, pour le Parti québécois, qui chercheront sûrement à le déstabiliser pour marquer des points.
Ça va être une session chargée
, a commenté le chef du gouvernement devant ses députés, mercredi matin, promettant de ne pas laisser la pandémie l'empêcher de livrer la marchandise
.
Les dossiers chauds : de la loi 101 au délestage en passant par l'environnement
Parmi les dossiers chauds de l'automne, notons la consultation à venir, dès le 21 septembre, sur la réforme majeure de la loi 101, avec l'étude du projet de loi 96; le projet de loi accompagné d'un plan d'action visant à compléter le réseau des services de garde; le règlement des conventions collectives des employés du secteur public et parapublic, de même que des éducatrices en garderie; la réforme du droit de la famille; la révision du mode de rémunération des médecins; la mise en place des tribunaux spécialisés pour victimes d'agressions sexuelles; et le projet de loi sur la maltraitance des aînés, notamment.
L'augmentation attendue du nombre d'hospitalisations liées à la pandémie mettra au-devant de la scène le problème du délestage des chirurgies, tout comme le problème récurrent de la pénurie de main-d'œuvre dans le réseau de la santé, particulièrement en ce qui a trait aux infirmières.
Le problème de la pénurie d'employés frappe d'ailleurs de nombreux secteurs d'activité et pourrait plomber la reprise économique orchestrée par le ministre Pierre Fitzgibbon.
Dans le secteur de l'éducation et de l'enseignement supérieur, la qualité de l'air dans les écoles et les balises à donner à la liberté universitaire feront partie des sujets qui retiendront l'attention.
Les partis d'opposition ont déjà annoncé leur intention de confronter régulièrement le gouvernement sur les questions environnementales et sur la lutte contre les changements climatiques, un objectif négligé, selon eux.
Un autre sujet de friction sera assurément la prolongation du décret d'urgence sanitaire – en vigueur depuis mars 2020 –, qui irrite les partis d'opposition. Ceux-ci estiment que le gouvernement s'arroge ainsi trop de pouvoirs depuis trop longtemps.
On va continuer à écouter la population
, a observé le premier ministre, se disant déterminé à mériter la confiance des électeurs.
Avant longtemps, le premier ministre devra aussi se demander s'il est disposé à se présenter devant l'électorat l'an prochain avec l'équipe actuelle, ou s'il va risquer de procéder à un remaniement, ce qui lui permettrait d'amener du sang neuf et de tasser les ministres moins performants qui feront les délices de l'opposition s'ils restent en place.
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