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Recul de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à cause de la COVID-19

Une femme masquée passe devant une murale d'un virus qui a l'air menaçant.

Alors qu’un combat mondial est mené contre la COVID-19, la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose connaît un recul sans précédent, selon le Fonds mondial de lutte contre ces maladies.

Photo : via reuters / ANTARA FOTO

Agence France-Presse
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le COVID-19 a eu un « impact dévastateur » sur la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, qui a connu un recul sans précédent, a déploré mercredi le Fonds mondial de lutte contre ces maladies dans son rapport annuel.

Pour la première fois depuis sa création en 2002, le Fonds fait état de retours en arrière : il s'inquiète notamment de baisses significatives des services de dépistage et de prévention du VIH pour les populations clés et vulnérables et d'une forte diminution du nombre de personnes testées et traitées pour la tuberculose, avec un impact particulier sur les programmes de lutte contre la tuberculose résistante aux médicaments.

La bactérie de la tuberculose

La bactérie de la tuberculose

Photo : iStock

Les chiffres de 2020 confirment ce que nous redoutions au moment où la COVID-19 est apparue, a résumé Peter Sands, directeur général du Fonds, cité dans le rapport.

« L'impact de la COVID-19 a été dévastateur. Pour la première fois de notre histoire, nos principaux indicateurs sont en recul. »

— Une citation de  Peter Sands, directeur général du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

La COVID-19 a gravement perturbé l'accès aux systèmes de santé, aux tests de dépistage et aux traitements dans de nombreux pays.

La pandémie a notamment eu des conséquences catastrophiques dans la lutte contre la tuberculose. En 2020, le nombre de personnes traitées pour une tuberculose résistante aux médicaments a baissé de 19 %. Dans les pays où le Fonds mondial investit, quelque 4,7 millions de personnes atteintes par la maladie ont reçu un traitement, soit environ un million de moins qu'en 2019.

Une femme tient dans ses mains le ruban rouge qui est devenu le symbole de la lutte contre le sida.

Une femme tient dans ses mains le ruban rouge qui est devenu le symbole de la lutte contre le sida.

Photo : La Presse canadienne / AP/Alvaro Barrientos

En ce qui concerne la lutte contre le VIH, l'impact de la COVID est également significatif. Si le nombre de personnes positives recevant un traitement antirétroviral a continué d'augmenter, de 9 % en 2020, le rapport fait état d'un recul alarmant des services de prévention et de dépistage auprès des personnes clés et vulnérables.

Le nombre de personnes touchées par des programmes de prévention du sida a diminué de 11 % en 2020, de 12 % auprès des plus jeunes populations. Le nombre de traitements administrés aux mères pour empêcher leur bébé de contracter le virus a, lui, baissé de 4,5 %.

Le dépistage du sida a globalement fléchi de 22 %, retardant le début des traitements dans la plupart des pays.

Dans les pays où le Fonds mondial investit, 21,9 millions de personnes étaient sous traitement antirétroviral contre le VIH en 2020, une hausse de 8,8 % par rapport à 2019.

Quelqu'un offre un médicament à un jeune Africain.

Chaque jour, 3000 enfants meurent du paludisme dans le monde.

Photo : getty images/istockphoto / Riccardo Lennart Niels Mayer

Jusqu'à présent, les programmes de lutte contre le paludisme semblent avoir été moins affectés par la COVID-19, poursuit le rapport.

Le nombre de moustiquaires distribuées a notamment continué de croître, de 17 % en 2020. En effet, dans un certain nombre de pays, les volontaires engagés dans la lutte contre la maladie ont délaissé les distributions dans les grands centres, incompatibles avec la pandémie, au profit du porte-à-porte.

Pour autant, le nombre de dépistages de personnes soupçonnées d'avoir le paludisme a baissé de 4,3 % en 2020. Et les progrès pour endiguer la maladie ont stagné, déplore le Fonds.

La pandémie de COVID-19 a fait la lumière sur l'importance cruciale des systèmes de santé dans le monde, souligne le Fonds.

Quelques lueurs d'espoir cependant : elle a été à l'origine d'un certain nombre d'innovations dont a profité la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Au Nigeria par exemple, l'agence nationale de contrôle du sida a opportunément procédé à des dépistages VIH sur des personnes qui se déplaçaient dans les centres médicaux pour des tests COVID, relate le Fonds. Résultat : les détections de personnes positives ont augmenté.

En 2020, la réponse rapide du Fonds à la pandémie a permis d'éviter le pire, se félicite-t-il également. L'an dernier, il a déboursé 4,2 milliards de dollars pour continuer de lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Le Fonds mondial est un partenariat original entre États, société civile, secteur privé et malades. Ses fonds vont pour moitié à la lutte contre le sida et pour moitié au paludisme et la tuberculose. Depuis sa création en 2002, il revendique 44 millions de vies sauvées.

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