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« Nous ne les laisserons pas gagner » : Trudeau durcit le ton face aux manifestants

Le chef libéral dit n'avoir aucune sympathie envers les militants antivaccins « qui ont fait le choix de mettre les autres en danger ».

Justin Trudeau de profil lors d'un point de presse à l'extérieur.

Justin Trudeau a profité d'un point de presse à Montréal pour s'en prendre au leadership d'Erin O'Toole en matière de vaccination.

Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette

S'il appelait à la compassion envers les manifestants en début de campagne, le chef libéral Justin Trudeau en est venu à durcir le ton face à la « foule d'antivaccins [...] en colère » qui a troublé plus d'une fois ses rassemblements.

La police de London, en Ontario, a ouvert une enquête sur l'incident survenu lundi lors d'un événement de campagne libéral, au cours duquel des manifestants ont lancé des cailloux en direction de la caravane libérale.

Bien qu'il ne se dit pas victime d'une agression, Justin Trudeau a confirmé avoir été atteint par certains de ces cailloux.

Mardi matin, lors d'un point de presse à Montréal, M. Trudeau a cependant lancé un appel à plus de fermeté à l'égard des Canadiens qui refusent à ce jour de se faire vacciner.

Ces gens qui ont fait le choix de mettre les autres en danger, ils n'auront pas ma sympathie, a-t-il tranché.

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Un discours qui contraste avec celui prononcé le 27 août dernier, après que le chef libéral eut été forcé d'annuler une activité à Bolton, en Ontario, pour des raisons de sécurité. M. Trudeau avait alors appelé à la compassion envers les protestataires, qui ont eux aussi eu une année difficile.

La patience du chef libéral a depuis été éprouvée par les manifestants qui ont perturbé plusieurs événements de sa campagne, la plupart du temps pour dénoncer les mesures sanitaires et la vaccination contre la COVID-19.

Nous n'accepterons plus que les gens qui font le mauvais choix mettent en danger ceux qui font le bon choix, a-t-il résumé.

En empêchant la tenue d'événements en pleine campagne électorale, les manifestants opposés à la vaccination veulent ainsi priver les Canadiens d'informations qui leur sont pourtant essentielles pour faire un choix éclairé, a fait valoir le chef libéral.

Leurs cris et leur agressivité ne viendront pas nuire au bon déroulement de la démocratie, a-t-il poursuivi. Nous ne les laisserons pas gagner.

S'il ne s'inquiète pas pour sa propre sécurité, Justin Trudeau dit avoir une pensée pour les travailleurs de la santé à travers le pays [qui] se font harceler et intimider lorsqu'ils se rendent au travail.

Ils se font crier après et sont bousculés parce qu'ils portent un masque, parce qu'ils ont été vaccinés. [...] Personne ne devrait subir ce genre d'intimidation ou être menacé par ces foules en colère, a dénoncé le chef libéral.

Je suis inspiré par ces personnes qui continuent de faire ce qu'il faut face aux antivaccins qui ne respectent pas [les principes] de la science ni la décence que les Canadiens sont en droit d'attendre les uns des autres.

Une citation de Justin Trudeau, chef du Parti libéral du Canada

M. Trudeau a déclaré qu'il allait toujours être là pour défendre les gens qui veulent en finir avec cette pandémie.

Que des manifestants s'en prennent physiquement à lui lors d'événements de campagne ne fait avancer aucune cause, a-t-il estimé. Tant et aussi longtemps que la sécurité des membres de l'équipe et des partisans sera assurée, le chef libéral entend continuer d'aller à la rencontre des électeurs.

Des bénévoles de la campagne libérale pris pour cibles

La candidate libérale dans Calgary-Centre, Sabrina Grover, a d'ailleurs déclaré lundi que deux des bénévoles de sa campagne avaient été attaqués la semaine dernière alors qu'ils faisaient du porte-à-porte. Frapper et cracher sur quelqu'un parce qu'il représente un parti politique que vous ne soutenez pas est inacceptable, a-t-elle dénoncé.

Mardi, le chef du PLC a toutefois tenu à faire la distinction entre les manifestants antivaccins et les Canadiens qui hésitent à recevoir le vaccin contre la COVID-19. À cet égard, le Parti libéral s'engage à poursuivre sa campagne de sensibilisation afin d'expliquer les bienfaits de la vaccination.

Tout en répétant qu'il s'agissait de la seule façon de mettre un terme à la crise sanitaire, le chef libéral s'en est pris au passage au leadership de son rival conservateur.

Malheureusement, Erin O'Toole, qui ne peut même pas convaincre ses candidats de se faire vacciner, ne sera pas là pour finir le travail [sur le plan de] la vaccination, a lancé M. Trudeau.

[Il] dit s'attendre à pouvoir vacciner 90 % des Canadiens dans les mois à venir, a-t-il poursuivi, évoquant ainsi le plan du chef conservateur pour lutter contre la pandémie. Il ne peut même pas faire vacciner 90 % de ses candidats. Come on!

On vit dans une démocratie; agissons comme telle

Erin O'Toole, qui fait campagne à Ottawa mardi, a de nouveau dénoncé le harcèlement que subissent les politiciens et les médias. Le chef conservateur a réitéré qu'il jugeait ces comportements complètement inacceptables.

On vit dans une démocratie; agissons comme telle. On peut débattre de nos idées, a-t-il réagi. Je ne suis pas d’accord avec le fait que nous ayons des élections, je ne suis pas d’accord avec l’approche de M. Trudeau sur plusieurs dossiers, mais je respecte qu’il ait le droit de communiquer avec les Canadiens sans [avoir à subir] de harcèlement, d'intimidation et de violence.

Un peu plus tôt, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a lui aussi tenu pareil discours. Je suis tout le temps en désaccord avec M. Trudeau, mais c'est absolument inacceptable de lancer des roches, a-t-il déclaré.

Je ne peux pas croire que je suis en train de dire ça en 2021 : ne lancez pas de roches aux gens si vous n'êtes pas en accord avec eux.

Une citation de Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique (NPD)

Appelé à réagir aux événements qui ont perturbé la campagne libérale, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a estimé qu'il n'était jamais nécessaire ou pertinent d’avoir recours à l’intimidation ou à la violence.

Sur Twitter, le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, a quant à lui condamné le fait qu'un idiot a lancé des cailloux à M. Trudeau. Quelqu’un m’a cassé un œuf sur la tête la semaine dernière. Je note qu’aucun des autres chefs n’a fait la moindre déclaration, a-t-il souligné.

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