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Deux nouveaux variants du coronavirus sous la loupe des chercheurs à travers le monde

Une personne tient une pipette.

Le variant Delta reste largement prédominant et représente jusqu'à 90 % des nouvelles infections au pays, selon des données de la santé publique du Canada.

Photo : ben nelms/cbc / Ben Nelms

Radio-Canada

Le variant B.1.621, mieux connu sous le nom de Mu, a récemment été désigné comme « variant à suivre » par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), puisqu'il pourrait résister aux anticorps, notamment ceux développés par les vaccins.

Un autre variant, encore connu sous le nom de C.1.2, inquiète des scientifiques en Afrique du Sud, qui étudient ses mutations pour tenter de comprendre comment il se comporte. Ces nouveaux variants représentent-ils une menace dans la lutte contre la COVID-19 au Canada?

Pour l'heure, le variant Delta, jugé extrêmement contagieux, reste largement prédominant et représente jusqu'à 90 % des nouvelles infections au pays, selon des données de la santé publique du Canada.

Ce qui ne veut pas dire que ces nouveaux variants ne méritent pas d'être soigneusement étudiés, disent les experts.

Ce que l'on sait du variant Mu

COVID-19 : tout sur la pandémie

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Une représentation du coronavirus.

Le variant Mu a une constellation de mutations qui indiquent des propriétés potentielles d'évasion immunitaire, peut-on lire dans le bulletin épidémiologique du 30 août du l'OMS, qui catégorise le variant Mu comme variant à suivre.

Des tests préliminaires indiquent en effet que le variant Mu pourrait être résistant aux vaccins ou aux anticorps développés par les patients qui ont déjà contracté une souche antérieure du virus. L'OMS prévient toutefois que ces observations doivent être confirmées par d'autres études.

Mu a d'abord été détecté en janvier 2021 en Colombie. Il a depuis poursuivi sa progression, allant jusqu'à représenter 39 % des nouvelles infections, ce qui en fait la souche prédominante dans ce pays d'Amérique latine.

Or ce variant est pour l'instant quasiment absent du reste du globe. Pour le moment, 39 pays ont déclaré des cas liés à Mu.

La prévalence mondiale du variant Mu parmi les cas séquencés [a] diminué et [est] actuellement inférieure à 0,1 %.

Une citation de L'Organisation mondiale de la santé

Au Canada, sa présence est également à la baisse. S'il représentait à un moment un peu plus de 3 % des nouvelles infections, ce chiffre est récemment passé à 0,3 %. Il n'est pas possible de savoir pour l'instant ce qui explique cette perte de vitesse du variant.

C.1.2, le variant aux origines nébuleuses

C.1.2 n'est peut-être pas présentement sous haute surveillance par l'OMS, mais plusieurs chercheurs pressent l'organisation d'y porter une attention particulière.

Ce variant a été observé pour la première fois par des chercheurs en Afrique du Sud, mais son origine exacte reste pour l'instant indéterminée.

Richard Lessels, un spécialiste des maladies infectieuses et auteur d'une recherche préliminaire sur C.1.2 a affirmé à l'agence Reuters que le variant pourrait être encore plus résistant aux anticorps que le variant Delta.

Toutefois, on ne sait pas si C.1.2 est aussi contagieux, ou même s'il résiste autant aux vaccins qu'aux anticorps développés par une personne qui a déjà contracté la COVID-19.

Le Dr Zaid Chagla dans un bureau

Le Dr Zain Chagla, consultant en maladies infectieuses à St. Joseph's Healthcare Hamilton.

Photo : CBC/Craig Chivers

Ces choses prennent du temps à étudier, affirme le docteur Zain Chagla, spécialiste en maladies infectieuses de l'Université McMaster de Hamilton. Delta est incroyablement fort et incroyablement contagieux. Il a aussi une bonne capacité à remplacer [les autres souches] de façon agressive. Rien n'indique que ce soit le cas encore [pour C.1.2].

Doit-on s'inquiéter de ces variants?

Étant donné que le variant Delta représente la majorité des cas de COVID-19 au Canada et qu'il y a encore beaucoup d'inconnues à propos de Mu ou de C.1.2, les inquiétudes concernant ces nouveaux variants doivent être mises en contexte.

Pas besoin de s'inquiéter encore, résume Zain Chagla, qui insiste toutefois sur l'importance d'étudier et de garder à l'œil ces variants. À propos de C.1.2, il affirme qu'on a vu une hausse de transmission dans certains pays d'Afrique, mais qu'il est difficile de dire si son taux de contagion s'approche de celui de Delta.

On ne sait pas encore si cela signifie simplement qu'il y a beaucoup de transmission communautaire parmi des groupes particuliers, qui sont simplement surreprésentés [dans les modélisations], ou s'il s'agit d'un modèle de croissance fiable.

Une citation de Zain Chagla, spécialiste en maladies infectieuses de l'Université McMaster de Hamilton

De nombreux variants sont apparus durant cette pandémie, rappelle-t-il. Il cite par exemple les autres variants à suivre comme Alpha, Beta, Lambda ou encore le nouveau venu Mu, et soutient qu'ils peuvent tous être supplantés par Delta ou alors s'épuiser d'eux-mêmes avec le temps.

Pour déterminer la fréquence à laquelle ces variants apparaissent au pays, l'Agence de la santé publique du Canada travaille avec les provinces, les territoires et le Réseau génomique du Canada (RCanGéCo) pour séquencer un certain pourcentage de tous les résultats de test positifs à la COVID-19.

Le séquençage dévoile le code génétique du virus et permet de savoir quel variant était à l'origine de l'infection.

Prévenir l'apparition de nouveaux variants

Depuis le début de la pandémie, de nouveaux variants apparaissent dans des populations durement touchées par une transmission non contrôlée de la COVID-19, notamment en Inde, en Amérique du Sud et en Afrique. Selon les experts, cette tendance devrait se poursuivre tant qu'une plus grande partie de la planète ne sera pas vaccinée.

[Ces nouveaux variants sont] un rappel crucial – même s'il peut s'agir de fausses alertes – de l'importance de l'équité et du partage des vaccins dans le monde, dit Zain Chagla.

Plusieurs d'entre nous qui observons la présente vague du variant Delta en Afrique subsaharienne sommes vraiment, vraiment inquiets de ce qui va arriver.

Une citation de Zain Chagla, spécialiste en maladies infectieuses de l'Université McMaster de Hamilton

Selon le chercheur, cette région du monde inquiète puisque les taux de vaccination y sont bas, que les systèmes de santé en place sont souvent défaillants et qu'une partie importante de la population est immunosupprimée en raison du VIH, qui touche de 15 à 20 % des adultes dans certains pays.

Il s'agit en quelque sorte d'un cocktail de mauvais scénarios propice à l'émergence d'un variant... alors je ne crois pas que nous devrions être surpris de voir que quelque chose semble apparaître, avance Zain Chagla.

C'est ce que nous avons vu, et c'est ce que nous allons continuer de voir, dit-il.

À partir d'un texte de Lauren Pelley et Adam Miller, CBC

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