La culture, « non-enjeu » électoral?

Le groupe El Fuego a donné son premier spectacle du vingtième anniversaire à Saint-Jean, au centre Samuel-de-Champlain, le 16 mars.
Photo : Claude Emond
À l'aube des prochaines élections fédérales, le milieu culturel du Nouveau-Brunswick est inquiet face aux promesses électorales.
Les artistes et artisans sont perplexes face au manque d'annonces et de soutien pour les arts et la culture dans les différents programmes présentés jusqu'à maintenant.
La reprise est plutôt lente en culture après de longs mois d'arrêt en raison de la pandémie.
L'élection fédérale du 20 septembre ne semble pas être l'occasion de faire des annonces pour ce secteur d'activité, une situation que connaît bien Philippe Beaulieu, président de l'Association acadienne des artistes professionnels du Nouveau-Brunswick (AAAPNB).
Il déplore la façon dont la culture est perçue par le gouvernement. Pourtant, le besoin d'aide financière est criant pour assurer la relance du secteur, dit-il.
Il est important que le secteur des arts et de la culture soit soutenu pendant la pandémie, mais [il faut] qu'on pense à une relance!
, tonne Philippe Beaulieu. Pour faire cette relance-là, il ne faut pas seulement se fier aux fonctionnaires et au gouvernement.
Le gouvernement se doit de consulter le secteur des arts et de la culture, afin de mettre sur pied une véritable relance qui permettra à cette industrie de préserver l'écosystème nécessaire à l'augmentation des revenus, à la contribution économique de ce secteur-là : économique, création d'emplois, expertise, etc.
, énumère le président de l'AAAPNB, qui veut aussi qu'on pense à l'avenir.
« Il est temps de réaliser que les arts et la culture, ce n'est pas juste un à-côté, c'est un essentiel de la condition humaine, point. »
L'artiste, un acteur important dans son milieu
La culture est une source importante de revenus, qui contribue à la santé de l'économie par le tourisme et la création de nombreux emplois.
Pour Serge Brideau, membre du groupe musical Les Hôtesses d'Hilaire, il faut que le gouvernement réalise la place de l'artiste dans la communauté et son rôle.
Il est temps qu'on ait une réforme. Il est temps d'avoir une vision sur le statut de l'artiste : c'est quoi être un artiste, c'est quoi la valeur d'un artiste dans la société
, explique Serge Brideau.
Les libéraux et le NPD au moins dans leurs plateformes électorales ont quelque chose à proposer, ils ont un souci et ils veulent discuter justement, ils s'attardent à la question
, note Serge Brideau.
« Encore une fois, nous sommes dans une industrie qui boite financièrement et ce n'est pas en raison de la COVID-19, ça fait longtemps »
Justement la pandémie nous a donné de la PCU (prestation canadienne d'urgence). J'en parlais avec mes amis de Fredericton hier, des artistes anglophones d'ici, qui disaient que ça fait du bien d'avoir la PCU, des revenus en hiver. Ça ouvre les yeux, ça fait questionner sur le futur
, admet Serge Brideau.
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Le Parti libéral ainsi que le NPD
ont affiché leurs couleurs face au monde des arts et de la culture au pays. Par exemple, le Parti libéral souhaite investir 300 millions de dollars pour la relance du secteur des arts, de la culture, du patrimoine et du sport.Le NPD
veut soutenir les institutions artistiques et culturelles, pour qu'elles reçoivent un financement stable et à long terme. Il reste maintenant à savoir si les autres partis changeront leur fusil d'épaule et feront de même avant le scrutin.D'après un reportage de Marie-Andrée Leblond