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Élections fédérales : les attentes des communautés autochtones en Colombie-Britannique

Une personne regarde le mémorial créé à Vancouver à la suite du scandale des pensionnats de Kamloops.

La vérité sur les pensionnats pour Autochtones est une priorité pour de nombreuses communautés de la Colombie-Britannique.

Photo :  CBC / Ben Nelms

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Soins de santé, protection de l’environnement, vérité sur les pensionnats, réconciliation : les attentes des plus de 204 communautés autochtones de la Colombie-Britannique sont aussi nombreuses et diverses que le nombre d'électeurs autochtones que compte la province. À deux semaines des élections, tour d’horizon des différentes questions qui préoccupent les Premières Nations de la Colombie-Britannique.

Réconciliation et autonomie

La vérité sur les pensionnats pour Autochtones semble s’imposer comme une des priorités pour de nombreuses communautés de la province, quelques mois après les découvertes de tombes anonymes, dont celle de Kamloops, qui ont ébranlé le pays.

Il y a encore beaucoup de travail à faire pour ramener nos enfants à la maison, explique la secrétaire-trésorière de l'Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique, Kukpi7 Judy Wilson.

Une femme autochtone devant un micro.

Kukpi7 Judy Wilson fait partie de l'Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique.

Photo : Radio-Canada / Chantelle Bellrichard/CBC

Keith Henry, président de la Fédération des Métis de la Colombie-Britannique, admet lui aussi que c’est l'une des questions les plus importantes, mais qu’elle est toutefois loin d’être la seule.

Beaucoup de familles ont été victimes de ces pensionnats, y compris la mienne, et c’est terrible. Mais il ne faut pas non plus perdre de vue les problèmes et les enjeux contemporains, dit-il.

« À part de belles paroles sur la vérité et la réconciliation, il n’y a pas de plan clair et concret de la part des partis. »

— Une citation de  Keith Henry, président de la Fédération des Métis de la Colombie-Britannique

Au-delà de cette question, l’Union des chefs autochtones de la province appelle à des changements structurels et demande plus d’autonomie pour les communautés autochtones.

Nous voulons simplement plus de reconnaissance, et ainsi, nous pourrions modifier nos lois et nos juridictions. Il s’agit de nos droits territoriaux, explique Kukpi7 Judy Wilson.

« Nous devrions être ceux qui prennent les décisions pour nos communautés. »

— Une citation de  Kukpi7 Judy Wilson, secrétaire-trésorière de l'Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique

La Fédération des Métis appelle elle aussi à plus d’autonomie.

Le fédéral ne veut entendre parler que de ses programmes à travers ses institutions, affirme Keith Henry. Elles ne sont pas dirigées par des Autochtones et pour des Autochtones. Il ne nous écoute pas. Et c’est la plus grande déception.

Keith Henry en entrevue dans son bureau.

Keith Henry est le président de la Fédération des Métis de la Colombie-Britannique.

Photo : Radio-Canada / Christian Amundson

« On n’a pas besoin que le fédéral prenne soin de nous. On a besoin qu’il nous donne la possibilité de résoudre nous-mêmes nos problèmes au sein de nos communautés. »

— Une citation de  Keith Henry, président de la Fédération des Métis de la Colombie-Britannique

En plus d'une plus grande autonomie, Keith Henry plaide pour une meilleure protection de la langue métisse.

Seulement 1 % de nos membres parlent encore la langue, dit-il. Si nous voulons sauver notre culture, il faut mettre ce sujet sur la table. Et, pour l’instant, il n’y a aucun engagement ou aucune promesse de financement pour nous aider.

Répondre à des besoins urgents

La Fédération des Métis de la Colombie-Britannique rappelle également que la pandémie a laissé des séquelles dans ses communautés.

La COVID-19 a été extrêmement difficile pour nous. Nos taux de chômage sont beaucoup plus élevés que chez les allochtones. Dans nos communautés du nord de la province, le taux de chômage atteint 20 %, selon nos estimations, déplore Keith Henry.

Il appelle à une meilleure intégration économique et sociale des Autochtones.

L’Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique estime également que le prochain gouvernement aura du pain sur la planche pour résoudre des problèmes urgents.

On a vu une hausse des surdoses. La pandémie a eu des conséquences terribles dans nos communautés, ajoute-t-il. Et on doit maintenant affronter l’urgence des feux de forêt. Nous avons besoin d’appui et de ressources.

Un panache de fumée du feu Inkaneep Creek près d'Osoyoos dans l'Okanagan, le 23 juillet 2021.

La Première Nation d'Osoyoos a connu de nombreuses évacuations cet été en raison du feu d'Inkaneep Creek.

Photo : BC Wildfire

Campagne électorale : un rendez-vous manqué

Selon l’Union des chefs autochtones de Colombie-Britannique, les plateformes électorales des candidats passent à côté des sujets essentiels.

Le NPD a été silencieux sur le dossier de Fairy Creek et les conservateurs ne mentionnent même pas la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans leur plateforme, déplore Kukpi7 Judy Wilson.

La membre de la Première Nation de Neskonlith reproche aux libéraux de ne pas avoir tenu leurs promesses en matière de réconciliation et d'accès à l’eau potable dans les communautés.

« Il n’y a pas un parti qui soit meilleur que l’autre. »

— Une citation de  Kukpi7 Judy Wilson, secrétaire-trésorière de l'Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique

Keith Henry regrette que les Métis soient réduits au silence dans cette campagne.

Nous représentons une base électorale importante en Colombie-Britannique. Et aucun parti ni aucun candidat n’a pris la peine de décrocher le téléphone pour nous appeler, déplore-t-il. Ça donne le ton de la campagne, nous ne sommes tout simplement pas une priorité. Nous sommes invisibles.

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