Étudiants étrangers en attente : Québec déplore le retard d’Ottawa

Le campus de l'Université McGill
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les longs délais de traitement pour gérer les demandes des étudiants étrangers souhaitant venir au Québec et dans l'ensemble du Canada prennent une tournure politique.
Nous nous inquiétons de la réputation du Québec et du Canada à l’international
, déplore le gouvernement de François Legault, dans une lettre transmise à son homologue fédéral, dont Radio-Canada a obtenu copie.
Signataires de cette missive, Danielle McCann et Nadine Girault, respectivement ministres de l'Enseignement supérieur et de l'Immigration, font référence aux nombreux retards
d'Ottawa pour répondre aux étudiants étrangers.
Ces derniers, tel que l'a décrit Radio-Canada, ont déjà été acceptés par des universités ou des cégeps, mais ils patientent, parfois depuis des mois, pour obtenir leur permis d'études. Ils ont même obtenu, dans le cas d'une installation au Québec, un Certificat d'acceptation du Québec (CAQ), un document indispensable pour étudier dans la province.
Le permis d'études est par ailleurs nécessaire pour prendre l'avion et entrer au Canada.
Selon les données transmises par plusieurs établissements, des milliers d'étudiants étrangers vivent cette situation qui cause
, selon le gouvernement Legault, énormément de stress et même de la détresse auprès de nombreuses familles.
« Nos établissements d’enseignement mettent beaucoup d’efforts afin de recruter des étudiants internationaux et ils se retrouvent devant une situation d’impuissance au moment d’accueillir ces étudiants sur notre territoire. »
Rappelant que ces étudiants étrangers jouent un rôle important dans la vitalité de nos régions
et qu'ils sont d’excellents candidats à l’immigration à la fin de leurs études
, Danielle McCann et Nadine Girault pressent Marco Mendicino, ministre fédéral de l'Immigration, de traiter en toute urgence
ces dossiers afin de ne pas retarder le parcours académique de ces étudiants
.
Un ministère dysfonctionnel
, selon le NPD
Pour justifier ces retards et longs délais, Ottawa évoque les conséquences de la pandémie. Dans des messages envoyés aux étudiants, le ministère fédéral parle aussi de ressources limitées, en raison de la crise en Afghanistan.
La pandémie a le dos large et sert d'excuse depuis trop longtemps
, s'insurge cependant le député du Nouveau parti démocratique (NPD), Alexandre Boulerice.
« Ça fait des mois que ces gens attendent, ça n'a rien à voir avec la crise afghane. C'est un ministère dysfonctionnel depuis des années et le ministre Mendicino semble avoir perdu le contrôle. »
C'est absolument déplorable, ajoute-t-il. C'est une preuve supplémentaire de l'incompétence des libéraux pour traiter les dossiers importants. On a besoin de ces cerveaux et dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre, on ne peut pas se permettre de perdre ces futurs professionnels
.
Cette situation est également arrivée aux oreilles du gouvernement français.
« J'ai été alerté par beaucoup de jeunes qui aimeraient aller dans les universités canadiennes, les cégeps, et qui sont coincés. Ça bloque avec Immigration Canada. »
Le député des Français établis en Amérique du Nord, Roland Lescure, qui a récemment rencontré François Legault et Nadine Girault, évoque un problème important
, pour, potentiellement, des milliers de Français qui souhaitent étudier au Canadadit l
Face à ces délais de traitement allongés, des universités - la rentrée est prévue le 7 septembre - ont déjà permis à ces étudiants étrangers de repousser leur arrivée, en suivant, durant quelques semaines, des cours à distance.