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Des chefs fédéraux condamnent le comportement des manifestants en campagne

Les bénévoles et partisans conservateurs qui faisaient partie des manifestants ne seront plus admis dans la campagne du PCC, a affirmé O'Toole.

Des dizaines de personnes crient et lèvent les mains dans les airs.

Une centaine de manifestants attendaient le chef libéral Justin Trudeau de pied ferme lors d'un événement de campagne à Bolton, en Ontario, vendredi.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les chefs fédéraux sont sans équivoque : le harcèlement dont ont fait preuve les manifestants qui ont forcé vendredi soir l'annulation d'un événement de campagne du libéral Justin Trudeau n'a pas sa place.

Mettant de côté leurs divergences politiques, des chefs ont condamné samedi l'agressivité des manifestants qui ont contraint la campagne libérale à annuler leur événement à Bolton, en Ontario.

La tournée du chef du Parti libéral du Canada (PLC) a été marquée vendredi par la présence de manifestants agités aux slogans orduriers, dont certains se sont déplacés d'un événement à l'autre pour montrer leur opposition, notamment aux mesures sanitaires.

Appelé à réagir à ces événements qui ont perturbé la caravane libérale, le chef conservateur Erin O'Toole a fermement condamné toutes les formes de harcèlement et les protestations comme ce qu’on a pu voir.

« Je n’ai pas le temps pour les manifestants ou le harcèlement [en ce qui a trait à] la crise sanitaire. C’est totalement inacceptable. »

— Une citation de  Erin O'Toole, chef du Parti conservateur du Canada

Le chef conservateur, qui se dit en faveur de la vaccination – mais contre l'obligation vaccinale –, a affirmé qu'il respecterait toujours les mesures que les provinces décident de mettre de l'avant pour protéger leur population et s'assurer que leur économie ne reste pas paralysée.

Les chefs de partis condamnent unanimement la manifestation qui a forcé l'annulation d'un rassemblement  de Justin Trudeau hier en Ontario. Les Conservateurs qui sont contre la vaccination obligatoire sont sur la défensive. Détails avec Laurence Martin.

Évoquant le passeport vaccinal mis en place au Québec et prochainement en Ontario, M. O'Toole a dit préférer adopter une stratégie de partenariat.

L'heure n'est pas à la division, a plaidé le chef conservateur, qui était de passage à Fredericton, au Nouveau-Brunswick. Nous devons tous travailler ensemble pour limiter la propagation de la quatrième vague [de COVID-19].

Des bénévoles conservateurs parmi les manifestants

Aux journalistes qui ont relevé que certains manifestants étaient bénévoles pour le Parti conservateur ou portaient des chandails à l'effigie du PCC, M. O'Toole a répondu que toute personne impliquée dans ces événements ne sera plus admise au sein de [sa] campagne.

« Je vais avoir un comportement professionnel et respectueux chaque jour. Et ce sera la même chose de la part de tous nos bénévoles, point final. »

— Une citation de  Erin O'Toole, chef du Parti conservateur du Canada

Vendredi soir, le candidat conservateur dans la circonscription ontarienne de Dufferin–Caledon, Kyle Seeback, a pris acte de la présence de certains de ses partisans parmi les manifestants. Sa campagne, a-t-il déclaré, a une tolérance zéro face à ces obscénités ou toute menace perpétrée contre un candidat.

Ces individus ne sont plus les bienvenus dans mon équipe, a-t-il ajouté.

Une dizaine de personnes font des signes vulgaires à l'autobus de campagne du libéral Justin Trudeau.

Plusieurs manifestants présents à Bolton s'opposent aux mesures sanitaires, au passeport vaccinal et à la vaccination obligatoire.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Avant même que la campagne de Justin Trudeau n'annule son événement pour des raisons de sécurité, le Parti conservateur du Canada avait dénoncé sur Twitter l'emploi d'un langage « obscène et extrême » par les manifestants, alors que des familles et de « jeunes enfants » participaient à l’événement.

Une déclaration qui a déplu au chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier. Ce dernier a reproché au PCC de se « servir d'eux » pour défendre M. Trudeau, mais de n'avoir rien dit pour les défendre lorsqu'ils étaient vaccinés de force, forcés de porter un masque [...] ou empêchés de jouer et voir leurs amis.

Rappelons que la vaccination n'est pas obligatoire pour les élèves et étudiants au Canada, mais que le port du masque leur est imposé à l'école dans certaines provinces.

Manifester sans être une menace à la sécurité

Le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh a lui aussi condamné le comportement des manifestants, s'inquiétant du fait que la sécurité des membres de l'équipe libérale et des bénévoles se soit trouvée ainsi compromise.

« Ce n'est pas normal qu'un événement soit annulé par menace de danger pour les bénévoles et les membres de l'équipe. Il n'est pas acceptable que ça se passe comme ça. »

— Une citation de  Jagmeet Singh, chef du Nouveau parti démocratique

M. Singh, qui a lui-même été la cible de propos racistes depuis le début de la campagne électorale, avait déjà réagi vendredi soir sur Twitter. Tout le monde mérite d'être en sécurité pendant la campagne électorale, avait-il écrit.

Le chef néo-démocrate s'est engagé à continuer de promouvoir la vaccination contre la COVID-19, en espérant convaincre en cours de route ceux qui s'y refusent encore.

En quittant les lieux du point de presse à bord de leur autobus de campagne, le chef néo-démocrate et son équipe ont vu leur chemin bloqué momentanément par un peu moins d'une dizaine de manifestants opposés à la vaccination.

Une femme tenant pancarte et drapeau se tient devant un autobus.

La caravane du NPD a été stoppée brièvement par des manifestants samedi à Sudbury, en Ontario.

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Tout comme Jagmeet Singh, la cheffe du Parti vert, Annamie Paul, a dit avoir été invectivée, voire menacée à plusieurs reprises depuis le début de sa campagne. Ces attaques, qui avaient débuté avant le déclenchement des élections, se sont intensifiées depuis, a-t-elle fait remarquer.

Que l'équipe libérale soit forcée d'annuler une rencontre avec ses partisans est « vraiment décevant », a-t-elle commenté samedi.

Les Canadiens sont en droit de s'exprimer et de manifester, mais il y a une façon de le faire sans que les gens craignent pour leur sécurité, a-t-elle déclaré.

Le Bloc en faveur d'un « débat serein »

Du même avis, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, estime que Justin Trudeau devrait pouvoir prendre la parole dans un « climat propice à la présentation des idées ».

Il ne faudrait toutefois pas s'étonner que le débat sur la vaccination obligatoire s'invite dans la campagne fédérale, a-t-il fait valoir samedi, de passage à Baie-Saint-Paul, dans Charlevoix.

Justin Trudeau, a-t-il lancé, a lui-même décidé que le thème de début de campagne allait être son annonce farfelue de forcer la vaccination de tous les travailleurs de l’État fédéral.

Le chef bloquiste en a néanmoins contre la façon dont les protestataires « expriment leurs réserves ».

Si les manifestations débordent et que le ton devient « agressif » ou « belliqueux », a-t-il expliqué, les candidats ne pourront plus rendre des comptes aux citoyens qui viennent leur en réclamer.

« C’est donc dans la façon des gens qui s’objectent à la vaccination que je vois un problème. »

— Une citation de  Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois

Vendredi soir, le chef libéral s'était adressé aux médias, appelant les Canadiens à faire preuve de « compassion » face à la colère des manifestants.

Justin Trudeau était absent des événements de sa campagne samedi. En point de presse, la candidate libérale dans Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, a qualifié l’événement de la veille de déplorable. Elle a précisé que sa formation politique s'adapte à cette nouvelle réalité.

On a un privilège, la chance immense de vivre dans un pays démocratique. Des fois, j’ai l’impression qu’il y a des gens qui tiennent ce privilège pour acquis. C’est important qu’on ait l’espace pour parler, l’espace pour partager nos idées, pour entendre, pour écouter ce que les gens veulent nous dire […] et qu’ensuite on prenne les bonnes décisions, a-t-elle déclaré.

Craint-elle pour sa sécurité lorsqu'elle fait campagne? Non. Je crois encore qu'on vit encore dans un pays sécuritaire. Je ne voudrais surtout pas changer mon comportement à cause de la menace, a-t-elle répondu.

Consultez notre dossier sur les élections fédérales 2021.

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