Un événement de Justin Trudeau en Ontario annulé pour des raisons de sécurité
Le chef libéral a confié qu'il n'avait jamais été témoin d'une « colère d'une telle intensité » chez des manifestants.

Une centaine de manifestants se sont massés près du lieu où devait se tenir un événement pour la campagne du chef libéral Justin Trudeau.
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Parti libéral du Canada a été forcé d'annuler un événement prévu à Bolton, en Ontario, en début de soirée vendredi, en raison de la présence d'une centaine de manifestants agressifs opposés en grande partie à la vaccination et aux mesures sanitaires.
La Gendarmerie royale du Canada a donc demandé au personnel et aux journalistes de remonter à bord de l'autobus de campagne.
L'événement, qui devait débuter à 17 h, aura été retardé pendant près de deux heures avant que la décision ne tombe.
Face à l'important rassemblement de manifestants qui scandaient slogans et insultes, des agents de la Police provinciale de l'Ontario ont été dépêchés sur les lieux.
Le nombre de policiers présents n'a toutefois pas été jugé suffisant pour contrôler la foule, où se trouvaient des enfants, et permettre au chef libéral de prononcer son discours.
De nombreux protestataires en avaient contre la vaccination et le port du masque obligatoires, et contre l'imposition d'un passeport vaccinal. Certains manifestants défendaient plutôt les droits des vapoteurs.
En fin d'après-midi, lors d'un précédent arrêt de campagne à Nobleton, M. Trudeau avait aussi été accueilli par une dizaine de manifestants agités, dont plusieurs s'opposaient aux mesures sanitaires et à la vaccination.
Avant même l'arrivée du chef libéral sur les lieux, des manifestants brandissant des pancartes l'attendaient de pied ferme. Une fois M. Trudeau sorti de l'autobus, les cris et les huées n'ont fait que s'intensifier.
Une « intensité » jamais vue
Justin Trudeau a tout de même tenu à s'adresser aux médias en soirée à Brampton, opposant un appel à l'entraide et à l'unité à la hargne des manifestants qui ont croisé son chemin.
Nous avons tous eu une année difficile, a-t-il déclaré. Et ceux qui manifestaient, ils ont eu une année difficile aussi. J'entends leur colère. [...] Face à cette colère, il nous faut faire montre de compassion.
Le chef libéral a néanmoins souligné qu'il n'avait jamais été témoin d'une colère d'une telle intensité
chez des manifestants.
« J’ai souvent vu des gens fâchés. Mais de voir le niveau d’intensité […] Je regardais ces gens et je pense qu’on se demande tous : qu’est-ce qui ne va pas bien dans leur vie, d’où ça vient, cette furie, cette intensité? Parce que ce n'est pas typique du Canada. »

Le chef du Parti libéral livre un message aux Canadiens après l'annulation d'un événement de campagne pour raisons de sécurité.
Selon M. Trudeau, les différents points de vue doivent être source de résilience
pour les Canadiens, et non des failles qui vont nous arracher en mille miettes
.
Ces protestations surviennent après que le chef libéral se fut engagé, vendredi matin, à verser 1 milliard de dollars aux provinces afin de les aider à implanter un passeport vaccinal, au moment où le pays traverse sa quatrième vague d'infections à la COVID-19.
Justin Trudeau n'avait pas manqué d'interpeller les manifestants qui s'opposent aux mesures sanitaires et qui viennent troubler ses allocutions depuis le début de la campagne électorale.
Sur Twitter, le Parti conservateur du Canada a condamné vendredi le langage obscène et extrême
employé par certains
manifestants lors des événements de campagne du chef libéral.
Plusieurs familles, parfois avec de jeunes enfants, assistent à des événements comme ceux-ci
, a ajouté le Parti conservateur, rappelant que l’ambiance devrait y être positive, peu importe l'appartenance politique
.
Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, s'est désolé de voir Justin Trudeau et son équipe subir le courroux des manifestants. Tout le monde devrait pouvoir se sentir en sécurité durant la campagne
, a-t-il tweeté. Le néo-démocrate a lui-même été la cible de propos racistes de manifestants depuis le début de la tournée électorale.
Au cours des précédentes élections fédérales, en 2019, des manifestants avaient aussi donné du fil à retordre au chef libéral. Craignant que sa sécurité ne soit compromise, M. Trudeau avait dû porter un gilet pare-balles lors d'un événement à Mississauga, en Ontario.
Avec des informations de Louis Blouin