Des étudiants de Victoria peinent à trouver un logement pour la rentrée
Abiodun Alphonse Bode est un étudiant originaire du Nigéria qui est présentement en quarantaine au Canada et n'a toujours pas trouvé de logement étudiant.
Photo : Fournie par Abiodun Alphonse Bode
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des étudiants qui doivent faire leur rentrée en classes à l’Université de Victoria dans environ une semaine n’ont toujours pas trouvé de logement abordable en raison d’une pénurie de logements dans la région, de règles municipales très strictes et de l’impact de la COVID-19.
C’est le cas d’Abiodun Alphonse Bode, originaire du Nigéria, qui doit commencer ses études de deuxième cycle au Département de français de l’Université de Victoria (UVIC) dès le 7 septembre.
Il est arrivé à Victoria le 20 août et termine présentement sa quarantaine. Abiodun n’a toujours pas eu de succès dans sa recherche d’un logement abordable.
C’est le cas également de Cédric Trahan, de Montréal, qui va lui aussi faire sa maîtrise au Département de français de UVIC
.Tout ce que l’étudiant a réussi à trouver jusqu’à maintenant, c’est un lit dans un dortoir pour le mois de septembre. L’étudiant a même repoussé son vol du Québec à la Colombie-Britannique de quelques jours, car il lui était impossible de trouver un logement temporaire abordable avant le 6 septembre.
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Cédric a pourtant multiplié les démarches. J’ai fait appel à mes contacts sur les réseaux sociaux, je me suis inscrit aux groupes Facebook qui partagent des annonces de logements et de chambres, raconte-t-il. Je regarde tous les deux, trois jours les annonces sur Facebook Market, Craiglist,Place4Student. Et ce, depuis le début du mois de juillet.
Un problème généralisé
Abiodun et Cédric ne sont pas les seuls à être sans solution de logement alors que la rentrée approche à grands pas.
Quelques étudiants m’ont appelée il y a deux jours pour me dire qu’ils ne trouvaient rien
, raconte Robin Pollard, directrice des campagnes et relations communautaires à l’Association étudiante de l’Université de Victoria.
« Certains étudiants m’ont dit qu’ils pensent dormir dans leur voiture ou camper. »
Mme Pollard explique que le retour de toutes les cohortes d’étudiants à la fois signifie que les résidences universitaires sont pleines et que les étudiants sont plusieurs à se disputer les quelques logements disponibles dans la communauté.
Des règlements municipaux très stricts à Oak Bay, en banlieue de Victoria, sont également à blâmer, selon Robin Pollard. Oak Bay interdit les logements illégaux dans les sous-sols et ne permet pas à plus de trois personnes qui n’ont pas de liens de parenté d’habiter ensemble
, précise la directrice des campagnes de l’Association étudiante.
Cette rareté de logements rend les étudiants très vulnérables et désespérés, ajoute-t-elle.
« Certains étudiants font du porte-à-porte pour demander à des propriétaires s’ils ont une chambre à louer. »
L’Association étudiante de UVIC
milite auprès de la municipalité d’Oak Bay pour qu’elle assouplisse ses règlements, ce qui s’est produit à Saanich, affirme Mme Pollard.L’Association étudiante a également une campagne de sensibilisation appelée Rent with Rights pour éduquer les étudiants sur leurs droits en tant que locataires.
Pistes de solutions
L'Université de Victoria construit présentement des logements supplémentaires sur le campus.
Pour aider les étudiants à trouver une solution de logement hors campus, l’administration a fait appel à une agence de placement cet été pour promouvoir la création de logements étudiants dans la région de Victoria.
L’agence Places4Students.com a fait campagne dans la région de Victoria pour inciter de nouveaux propriétaires à louer une chambre à un étudiant. Ils aident également les étudiants à entrer en contact avec les propriétaires par l’entremise de leur site web.
Mark Taylor, directeur des comptes pour l’agence Places4Students.com, explique que la pénurie de logements abordables pour les étudiants est répandue partout au Canada et que la pandémie de la COVID-19 n’a fait qu’exacerber un problème déjà criant.
En attendant de trouver d'autres solutions, l’Association étudiante dit militer auprès d’hôtels et même d’églises de la région en leur demandant d’offrir des logements temporaires abordables aux étudiants sans logement qui pourront ensuite chercher une solution plus durable.
Avec des informations de Mélinda Trochu