Le chef conservateur Éric Duhaime expulsé d'une commission parlementaire

Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, s'entretient avec un responsable du comité législatif qui lui a demandé de quitter la salle.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a été expulsé jeudi de la commission parlementaire portant sur la vaccination obligatoire du personnel soignant contre le virus de la COVID-19.
Pour expliquer son expulsion de la salle Pauline-Marois, où se tiennent les travaux de la commission jeudi et vendredi, un membre du personnel de l'Assemblée nationale lui a expliqué que les formations politiques s'étaient entendues pour ne pas accepter dans les salles de commission des personnes n'ayant pas un statut d'employé d'un cabinet politique d'un membre de l'Assemblée, le but étant de limiter au minimum le nombre de personnes présentes dans une salle au même moment, en raison de la crise sanitaire.
M. Duhaime était présent au parlement pour accompagner la députée d'Iberville, Claire Samson, qui s'est fait élire sous la bannière de la Coalition avenir Québec (CAQ), mais qui est passée au Parti conservateur récemment. Selon les règles en vigueur, M. Duhaime n'étant pas un employé de la députée, il ne peut l'accompagner en commission.
En mêlée de presse suivant son expulsion des lieux, M. Duhaime s'est décrit comme étant une victime, estimant qu'il s'agissait là d'un geste politique orchestré par les quatre partis représentés à l'Assemblée nationale, qui se seraient ligués contre lui.
Il en a fait une question personnelle, en s'en prenant plus particulièrement au gouvernement Legault.
Ils s'attaquent à moi pourquoi? C'est parce qu'on les dérange.
Quelque part, je devrais être content aujourd'hui, parce que ce qu'ils sont en train de dire, c'est que le Parti conservateur, politiquement, les dérange pas à peu près
, s'est indigné M. Duhaime.
Plusieurs minutes de retard
D'entrée de jeu, la présence sur les lieux de M. Duhaime a eu pour effet de retarder de plusieurs minutes le début des travaux. Elle a créé un malaise parmi les parlementaires, et forcé le président de la commission, le député caquiste Luc Provençal, à devoir évaluer la situation avant de décréter l'expulsion du chef conservateur.
Pendant ce temps, assis tout près de M. Duhaime, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a dû faire preuve de patience, ne pouvant pas lancer les travaux de la commission vers 9 h 30 comme prévu et répondre aux questions des élus, tant que l'imbroglio ne serait pas dénoué.
Avant d'accepter de quitter la salle, le chef conservateur a demandé des explications au personnel de l'Assemblée, ce qu'il a obtenu.
Il n'a pas résisté à son expulsion et il a aussitôt exprimé son indignation aux journalistes présents à l'extérieur de la salle.
Reconnu pour sa contestation des mesures sanitaires, M. Duhaime en a profité pour faire une sortie en règle contre l'existence même de la commission parlementaire, une commission de façade
, selon lui, à l'image de la dérive antidémocratique
du gouvernement Legault.