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L'EI frappe l'aéroport de Kaboul, Biden promet des représailles

L’attaque aurait fait au moins 90 morts, dont 13 militaires américains.

Un homme visiblement blessé transporté sur une civière.

Deux attentats ont été commis près de l'aéroport de Kaboul en Afghanistan, où des centaines de personnes étaient rassemblées dans l'espoir de quitter le pays.

Photo : Getty Images / WAKIL KOHSAR

Radio-Canada

Un double attentat-suicide a été perpétré jeudi à l'extérieur de l'aéroport international Hamid Karzaï de Kaboul, où des milliers d'Afghans étaient massés depuis des jours dans l'espoir d'être évacués. Selon la BBC, l'attaque aurait fait au moins 90 morts et 150 blessés.

À Washington, le bilan en soirée jeudi indiquait que 13 militaires américains avaient été tués et 18 autres blessés dans l'assaut perpétré par deux kamikazes et des hommes armés. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière pour l'armée américaine depuis 2011.

En point de presse à Kaboul, le chef du commandement central de l'armée américaine, le général Kenneth McKenzie, a imputé la responsabilité du double attentat au groupe armé État islamique (EI), qui a d'ailleurs revendiqué l'attaque au même moment.

Dans un communiqué diffusé par son agence de propagande, l'EI s'est vanté qu'un de ses combattants s'est approché à moins de 5 mètres de militaires américains avant de déclencher sa ceinture explosive.

Plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait expliqué sur Twitter qu'une attaque complexe avait été menée à l'entrée Abbey de l'aéroport, alors que la seconde avait été lancée à l'intérieur ou près de l'hôtel Baron, non loin de l'entrée Abbey.

Deux femmes ensanglantées au milieu d'une foule, la nuit.

Le reportage de Yasmine Khayat

Photo : Getty Images / AFP/WAKIL KOHSAR

Des photos publiées sur les réseaux sociaux montraient jeudi des personnes ensanglantées emmenées sur des brouettes et des corps éparpillés dans l'eau d'un canal de drainage alors que des survivants se relevaient.

Une fumée épaisse s'élevait dans les airs, alors qu'hommes, femmes et enfants couraient dans tous les sens pour s'éloigner du lieu des explosions.

C'était une énorme explosion, au milieu de la foule qui attendait devant une des portes de l'aéroport, a déclaré un témoin, Milad. Il y a beaucoup de morts et de blessés, dit celui qui a notamment vu des corps et des fragments humains projetés aux alentours.

Une troisième puissante explosion a été entendue à Kaboul vers minuit, faisant craindre un nouvel attentat. Mais le régime taliban a indiqué peu après qu'elle n'était pas due à une attaque, mais plutôt à des destructions d'équipements par l'armée américaine à l'aéroport, ce que cette dernière n'a pas confirmé dans l'immédiat.

Les talibans condamnent l'attaque

Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a fermement condamné les attentats de jeudi, en soulignant qu'ils avaient eu lieu dans une zone où les forces américaines sont responsables de la sécurité.

Plus tard, le porte-parole du bureau politique des talibans, Mohammad Naeem, a précisé en entrevue au réseau Al-Jazeera que les talibans avaient prévenu les forces étrangères que le rassemblement d'un grand nombre de personnes aux abords de l'aéroport de Kaboul pourrait avoir des répercussions.

Plus tôt dans la journée, plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, avaient d'ailleurs recommandé à leurs ressortissants de quitter l’aéroport de Kaboul en raison de menaces terroristes. La suite de l'histoire leur aura donné raison.

Des combattants talibans se tiennent debout sur une camionnette, alors qu'une foule s'est massée autour d'eux.

Les combattants talibans ont pris le contrôle de Kaboul – comme du reste de l'Afghanistan, d'ailleurs. Mais selon le Pentagone, ils ne seraient pas en cause dans les attaques de jeudi.

Photo : Getty Images / WAKIL KOHSAR

La branche locale de l'EI, l'État islamique au Khorasan, est l'ennemi juré des talibans. D'ailleurs, rien n'indique que les talibans, qui ont pris le pouvoir il y a deux semaines, ont laissé l'EI agir, ont précisé les autorités américaines jeudi.

Le président Joe Biden en point de presse à la Maison-Blanche.

« Les évacuations vont se poursuivre. Nous allons secourir les Américains et faire sortir nos alliés afghans », a martelé le président Biden jeudi, en rappelant qu'il était dans l'intérêt des talibans de ne pas entraver cette opération.

Photo : Reuters / JONATHAN ERNST

Visiblement secoué, le président américain Joe Biden a promis jeudi en fin de journée de pourchasser les auteurs de l'attentat, estimant que les militaires américains morts dans l'explosion étaient des héros [...] engagés dans une mission dangereuse et altruiste pour sauver d'autres vies.

Nous ne pardonnerons pas, nous allons vous traquer et vous faire payer, a-t-il lancé aux combattants du groupe armé État islamique, ajoutant que les États-Unis répondront avec force et précision, où et quand ils le voudront.

Des renforts seront envoyés en Afghanistan si nécessaire, a ajouté le président, ajoutant avoir déjà ordonné à ses commandants d'élaborer des plans pour frapper des actifs, des dirigeants et des installations de l'EI en Afghanistan.

Les États-Unis, a-t-il insisté, ne se laisseront pas intimider, et l'opération d'évacuation, qui a permis depuis le 14 août de sauver plus de 100 000 ressortissants étrangers et collaborateurs locaux, suivra son cours comme prévu jusqu'au 31 août, soit mardi prochain.

Nous ne nous laisserons pas décourager par des terroristes. Nous ne les laisserons pas arrêter notre mission.

Une citation de Joe Biden, président des États-Unis

La date butoir, négociée avec les talibans, ne sera pas repoussée, a confirmé après le point de presse Jen Psaki, la porte-parole de la Maison-Blanche. D'ici là, l'opération se poursuivra, mais il ne sera pas possible d'évacuer tous les Afghans qui le veulent, a-t-elle spécifié.

Le général Kenneth McKenzie en point de presse.

Les États-Unis, qui s'attendent à ce que les attaques de l'EI « continuent », ont menacé le groupe djihadiste de représailles en Afghanistan après le double attentat-suicide de jeudi.

Photo : Getty Images / SAJJAD HUSSAIN

Plus tôt, le général McKenzie avait déjà assuré que le double attentat-suicide commis jeudi ne remettait pas en question l'évacuation des 1000 Américains et de leurs collaborateurs qui se trouvent toujours en Afghanistan.

Mais d'ici mardi prochain, d'autres attaques pourraient être perpétrées par l'EI contre l'aéroport, avait-il prévenu, citant des menaces extrêmement actives d'attentats à la voiture piégée.

Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni lundi

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a convoqué jeudi les membres permanents du Conseil de sécurité à se réunir pour évoquer la situation chaotique en Afghanistan après l'attentat à Kaboul, ont affirmé des diplomates.

Antonio Guterres a invité dans une lettre les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie, et la Chine à une réunion lundi, ont précisé ces diplomates à l'AFP, tandis qu'un porte-parole du secrétaire général a confirmé la tenue de la réunion.

Tant le secrétaire général de l'ONU que celui de l'OTAN, Jens Stoltenberg, ont dénoncé jeudi un attentat terroriste.

M. Stoltenberg a toutefois ajouté sur Twitter que la priorité de l'Alliance atlantique était d'évacuer autant de gens que possible vers un environnement sûr, le plus rapidement possible. Paris et Londres ont d'ailleurs indiqué jeudi qu'ils poursuivaient leurs opérations sur le terrain.

Enfin, à Ottawa, la Défense nationale a confirmé jeudi qu'il n'y a pas eu de blessés parmi le petit contingent de militaires canadiens toujours à l'aéroport. Les vols d'évacuation de l'armée canadienne sont maintenant terminés, mais des citoyens canadiens et des interprètes seraient toujours sur place.

Avec les informations de Reuters, BBC, Agence France-Presse et Associated Press

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