Commission sur la vaccination : l'opposition craint un « show de boucane »

La Fédération de la santé du Québec représente plus de 5000 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes.
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Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les partis de l’opposition qui participent à la commission parlementaire du gouvernement du Québec sur la vaccination obligatoire des travailleurs de la santé contre la COVID-19 espèrent qu’il ne s’agit pas d’un simple « show de boucane ».
S’ils sont d’accord sur le principe de la vaccination obligatoire, ils disent avoir beaucoup de questions sur les modalités de sa mise en application dans un secteur déjà éprouvé depuis le début de la pandémie.
En annonçant son intention de forcer le personnel de la santé à se faire vacciner adéquatement avant le 1er octobre, le premier ministre, François Legault, avait promis un débat auquel seront associés les partis de l’opposition. La date a depuis été reportée au 15 octobre.
Avant même le début des travaux, la porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et services sociaux, Marie Montpetit, avait déploré que le ministre de la Santé ne serait pas là pour écouter les groupes qui y prennent part et leur répondre.
« Il [le ministre de la Santé] sera là seulement 45 minutes durant les deux jours que durera la commission […] Il ne sera pas là pour écouter les groupes qui vont se présenter. Il ne sera pas là non plus pour répondre à leurs questions. »
Aucune recommandation ne sera émise à la demande de la partie gouvernementale
, a également déploré Mme Montpetit.
Elle rappelle que l’intention initiale du gouvernement était que le ministre de la Santé ne participe pas à cette commission
.
J’ose espérer que ce n’est pas un show de boucane, on a des exigences de transparence de la part du ministre Dubé
, a déclaré pour sa part Joël Arseneau, porte-parole du Parti québécois en matière de santé.
Il dit souhaiter que cette commission jette un éclairage autre que politique
sur ce débat et s’interroge sur le caractère obligatoire de la vaccination chez les travailleurs de la santé.
Il se demande si la contrainte est le seul moyen pour le gouvernement d’arriver à une vaccination plus large afin de protéger la population.
Vincent Marissal, de Québec solidaire, qui se dit clairement favorable à la vaccination obligatoire pour les travailleurs de la santé, s’inquiète pour les plus récalcitrants dans le réseau.
« Il ne faut pas aller dans une chasse aux sorcières […] Il faut prendre garde à ne pas provoquer un exode de personnel. »
M. Marissal s’interroge sur les cadres juridiques entourant cette décision du gouvernement Legault. A-t-on d’autres visées d’élargir la vaccination obligatoire? Si oui, comment cela se fera-t-il?
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Marie Monpetit rappelle la position de son parti sur la vaccination du personnel de la santé. Notre principe est immuable : les gens qui sont dans les milieux de soins doivent être vaccinés
, dit-elle.
Mme Montpetit estime qu'imposer la vaccination aux seuls travailleurs de la santé en contact de façon étroite plus de 15 minutes avec les patients, en excluant le personnel administratif, est une demi-mesure.
Elle veut, elle aussi, connaître les intentions du ministre et savoir s’il y a eu des avis juridiques émis avant de prendre la décision d’imposer la vaccination au personnel de la santé.
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a été expulsé jeudi de la commission parlementaire sur la vaccination obligatoire.