70 ans de mariage : coup de foudre, drame et longévité

Même après 70 ans de mariage, le couple Gisèle Hélie et Georges Biron demeure complice.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier
Georges Biron et Gisèle Hélie ont eu le coup de foudre sur le traversier entre Sainte-Angèle et Trois-Rivières à la fin des années 40. Pendant sept décennies, le couple nicolétain a été comblé avec sept enfants, six petits-enfants et trois arrière-petits-enfants.
Nous autres, on a l’erre d’aller, ça va très bien
, blague Georges Biron à propos de la longévité de son couple. Pour qu'il dure, Gisèle Hélie assure qu’il aura fallu beaucoup de patience à son mari. C’est l’homme qu’il me fallait.
Il a suffi d’un coup d’oeil pour que Georges Biron remarque sa douce sur le traversier. Je l’ai vue passer avec un beau manteau bleu marin qui coupait juste à la bonne hauteur
, se souvient-il comme si c’était hier.
Ils ont dû d’abord cultiver un amour à distance alors que la jeune mademoiselle Hélie enseignait à Montréal et revenait chez ses parents seulement une fois par mois. Mais moi, il m’était tombé dans l’oeil avec ses yeux coquins
, raconte-t-elle, précisant tout de même que les amours du début étaient plutôt tièdes
en raison des circonstances.
La nonagénaire compare son couple à deux capitaines de bateaux complémentaires. On est montés, on ne savait pas ce qu’on allait faire. On pilotait comme on pouvait, avec des mers houleuses, des mers de tempêtes, des mers calmes
, illustre-t-elle.

Après 70 ans de vie commune, Georges Biron et Gisèle Hélie partagent de nombreux souvenirs.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier
Ensemble, ils ont réussi à traverser leur lot de drames, comme la perte de leur premier enfant. Puis en 1955, le glissement de terrain de Nicolet a tout emporté. Ça a emporté notre maison, notre bébé, notre station-service, tout enfoui dans la rivière
, se souvient Gisèle Hélie.
Ils ont craint pour la vie de leur enfant pendant d’interminables heures. On en parle encore avec les larmes, mais cet enfant est sorti de l’hôpital deux semaines après, maigre comme un cure-dent, mais plein de vie.
Des décennies plus tard, ils espèrent maintenant que leur bateau les mènera à bon port. C’est pas fini. Où est le port? On ne le sait pas, mais on le souhaite beau, heureux
, espère Gisèle Hélie, ce à quoi son partenaire de toute une vie acquiesce.
D'après les informations de Magalie Masson