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La famine guette 14 millions d’Afghans

Une femme afghane transporte des sacs de nourriture.

La situation humanitaire, déjà précaire en Afghanistan, pourrait grandement se détériorer avec l'arrivée des talibans et le départ des pays occidentaux (archives).

Photo : Reuters / Ahmad Masood

Radio-Canada

À l’issue de la rencontre virtuelle des dirigeants du G7 sur la crise qui secoue l’Afghanistan, le premier ministre Justin Trudeau a réitéré son intention de soutenir le peuple afghan, alors que le pays pourrait bientôt faire face à une famine importante.

Nous serons là pour des engagements financiers plus importants, parce que c’est ce à quoi les Canadiens s’attendent, pour que nous continuions à nous battre pour un meilleur Afghanistan et que nous continuions d’être là pour les Afghans qui fuient pour une vie meilleure, a-t-il déclaré.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Afghanistan serait menacé par une catastrophe humanitaire si les Nations unies ne parviennent pas à réunir 200 millions de dollars américains (253 M$ CA) d’ici septembre.

Sans ce budget, le PAM commencera à manquer d’aide alimentaire pour l’Afghanistan le mois prochain.

Si Justin Trudeau se dit prêt à continuer à acheminer de l’aide humanitaire, il dit toutefois vouloir s’assurer qu’avec les talibans en contrôle, on n’est pas en train de les aider indirectement avec les dollars canadiens.

De l’aide efficace?

En janvier dernier, une évaluation fédérale a accordé une note mitigée à l’efficacité de l’aide au développement de près d’un milliard de dollars que le Canada a acheminée en Afghanistan au cours des six années qui ont suivi le retrait complet des forces canadiennes du pays en 2014.

L’examen a également révélé qu'Affaires mondiales Canada ne s’adaptait pas aux besoins changeants de l’Afghanistan, alors que les talibans ont commencé à contrôler des régions entre 2017 et 2020. En novembre dernier, le Canada avait alors pris un autre engagement d’aide de 270 M$ sur trois ans.

Toutes les dépenses avaient alors été acheminées par l’intermédiaire d’organisations internationales et n'ont été versées directement à aucun gouvernement afghan. L’argent passe par un fonds fiduciaire international géré par la Banque mondiale et par le financement direct de projets par des organisations non gouvernementales canadiennes, leurs homologues internationaux et d’autres groupes multilatéraux.

Violations des droits de l’Homme?

La Banque mondiale a annoncé mardi avoir suspendu ses aides à l’Afghanistan après la prise du pouvoir par les talibans, tout en explorant les moyens de rester engagés pour [...] continuer à soutenir le peuple afghan.

Nous avons suspendu les versements [de financements] dans le cadre de nos opérations en Afghanistan et nous surveillons et évaluons de près la situation, a déclaré à l’AFP une porte-parole. Nous sommes profondément préoccupés par la situation en Afghanistan et son impact sur les perspectives de développement du pays, en particulier pour les femmes, a-t-elle également ajouté.

À Genève, la haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a déclaré avoir reçu des informations crédibles sur de graves violations des droits de la personne perpétrées par les talibans, notamment des exécutions sommaires de civils afghans et de membres démobilisés des forces de sécurité afghanes.

En manque dès le mois prochain

Quoi qu’il en soit, si les Nations unies ne parviennent pas à réunir cette nouvelle somme, le PAM estime que l’Afghanistan manquera d’aide alimentaire le mois prochain.

La population de l'Afghanistan a besoin d’aide maintenant, a dit David Beasley, le directeur général du PAM, qui a ajouté que le nombre de personnes ayant besoin de l’aide du PAM pourra doubler si la communauté internationale tourne le dos aux Afghans.

Un garçon mange une pomme, près d'un mur.

Un jeune Afghan mange une pomme dans un camp pour personnes déplacées en banlieue de Kaboul, le 3 février 2021.

Photo : Reuters / OMAR SOBHANI

Il a également précisé que les talibans avaient donné des assurances au PAM sur la poursuite de l’aide aux populations concernées.

Ils ont jusqu’à présent été coopératifs. Ils ont autorisé notre indépendance, notre neutralité et notre impartialité, a-t-il ajouté.

Quant à l’ensemble des dirigeants du G7, ils ont déclaré mardi qu’ils soutiendraient les Nations unies pour coordonner l’aide humanitaire dont le pays a besoin.

Avec les informations de Reuters et de La Presse canadienne

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