Des arbres suivis à la trace

Avec son équipe, Gabriel Côté a amorcé le recensement des arbres qui se trouvent dans les parcs et espaces verts de Saguenay au cours des derniers jours.
Photo : Radio-Canada / Mélyssa Gagnon
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Depuis 2017, 36 000 arbres qui se trouvent sur des emprises municipales ont été répertoriés à Saguenay. Le travail, colossal, est facilité par la géolocalisation et par le développement d’une application intelligente par la Ville.
Une équipe de techniciens forestiers est à l’œuvre sur l’ensemble du territoire, sous la supervision de Gabriel Côté. Ils s’intéressent à tous les arbres qui se sont enracinés sur des servitudes. Ils veulent savoir exactement où ils sont et à quelles espèces ils appartiennent. Ils tiennent aussi à déterminer l'état de santé de chaque arbre.
Chaque arbre qui appartient à la Ville va avoir son numéro unique, donc une étiquette en aluminium a été mise dessus
, a expliqué Gabriel Côté, rencontré sur le terrain il y a quelques jours.
Les arbres sont examinés et photographiés. Une application permet d’avoir accès à l’inventaire des arbres en milieu urbain à partir d’un ordinateur ou d’un cellulaire.
On a le portrait entier de ce qu’on a comme arbres dont la Ville est responsable sur des terrains privés, autant par quartier, par type d’essence, par problème existant ou futur. C’est un outil excessivement utile pour être capable d’intervenir promptement si jamais une problématique surgissait avec une espèce d’arbres en particulier
, a fait savoir le porte-parole de la Ville, Dominic Arseneau.
Les objectifs visés sont de garder les arbres en santé, de reboiser de façon intelligente et de maintenir une canopée urbaine bénéfique pour la santé des citoyens et favorable à la pérennité des infrastructures.
Les érables, les frênes, les tilleuls, les lilas et les pommetiers sont nombreux. Ces cinq essences forment 65 % de la forêt urbaine. Le territoire de Saguenay en compte cependant une trentaine selon le recensement amorcé en 2017.
Diversifier les espèces
Les érables rouges représentent 25 % des arbres recensés dans le quartier Notre-Dame de Chicoutimi. C’est cette concentration d'une seule espèce que la Ville veut éviter. Pour contrer la déforestation que pourrait provoquer un insecte ravageur, la diversification des espèces est de mise.
On a vécu l’événement des ormes d’Amérique dans le secteur d’Arvida. Je vais vous le dire, personne à la table du conseil ne veut revivre cette situation-là. On s’assure de faire un choix pour assurer une diversité pour l’avenir et faire en sorte que le phénomène qu’on a vécu à Arvida ne se reproduise pas
, a indiqué la mairesse Josée Néron.
Avec le réchauffement climatique, la présence d’arbres en milieu urbain revêt une importance capitale et contribue à éliminer les îlots de chaleur.
« On connaît les bénéfices d’avoir une bonne canopée dans une ville. Non seulement ça rafraîchit les secteurs, mais il y a également un effet de prolongement de la vie des infrastructures. »
Après avoir apposé des jetons métalliques sur des milliers de troncs, un véritable travail de moine, Gabriel Côté et ses collègues éprouvent un grand sentiment de satisfaction.
Passer arbre par arbre, ça prend de la patience, de la passion aussi et des bonnes connaissances
, a reconnu M. Côté.
Des arbres sains
Pour l’instant, les nouvelles sont bonnes pour les citoyens. Aucune menace d’épidémie ne plane au-dessus des arbres de Saguenay. La situation est surveillée de près.
Pour l’agrile du frêne, on est vraiment, et j’insiste, en prévention. Il y a des pièges installés à Laterrière et à La Baie. Ce sont littéralement des boîtes vertes pleines d’adhésif. L’insecte se colle donc à l'intérieur, mais au dernier relevé des pièges, il n’y en avait pas. Alors, c'est tant mieux. On touche du bois
, a assuré Dominic Arseneau.
Après les arbres en milieu urbain, ce sera maintenant le tour de ceux qui sont situés dans les parcs et espaces verts de Saguenay de recevoir la visite des techniciens forestiers. L’exercice de recensement prendra fin l’été prochain.