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Un médiateur spécial nommé dans le conflit de travail chez Olymel Vallée-Jonction

Un groupe de manifestants avec des pancartes et drapeaux.

Des employés de l'usine Olymel manifestent à Vallée-Jonction.

Photo : Radio-Canada / Sebastien Vachon

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le ministre du Travail Jean Boulet a nommé mercredi un médiateur spécial afin d'aider les parties à en arriver à une entente concernant le conflit de travail qui sévit à l'usine d'abattage d'Olymel à Vallée-Jonction.

Jean Boulet a confié le mandat au médiateur Jean Poirier. Il connaît bien l'entreprise, puisqu'en 2007, lors du précédent conflit chez Olymel, il agissait comme conciliateur.

Plusieurs cochons vivent à l'étroit dans une porcherie.

Des porcs prêts à être envoyés à l'abattoir doivent rester entassés dans leurs enclos en attendant la fin du conflit de travail chez Olymel.

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie

Intervention de Legault réclamée

Parallèlement à cette annonce, les présidents des Éleveurs de porcs du Québec et de l’Union des producteurs agricoles (UPA) ont fait parvenir une lettre mercredi à François Legault.

En rappelant la détresse de certains producteurs, les pertes financières importantes subies et le taux de mortalité croissant chez les porcs en raison du transport, de la chaleur et du manque d’espace, David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec et Marcel Groleau, président général de l'Union des producteurs agricoles (UPA) demandent au premier ministre d’intervenir personnellement.

La pression sur les éleveurs est énorme. Les pertes financières s’accumulent, leurs animaux souffrent, ils sont à court de solutions et au bout de leurs ressources. Nous sentons la détresse s’amplifier chez certains, encore davantage aujourd’hui, alors que plusieurs croyaient le conflit réglé, écrivent-ils.

En conférence de presse en début d'après-midi, M. Duval n'a pas caché sa déception et sa surprise.

« Pour moi et pour l’ensemble des producteurs du Québec, c’est une claque en plein visage. »

— Une citation de  David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec

Producteurs inquiets

Le rejet de l’entente de principe par les travailleurs de l’usine d’abattage d’Olymel de Vallée-Jonction déçoit et inquiète en effet plusieurs producteurs de porcs. Ils souhaitent une fin rapide au conflit de travail qui perdure depuis la fin avril.

Les salariés ont rejeté à 57 %, mardi soir, la proposition des conciliateurs qui avait été entérinée par l’employeur et le syndicat. Les deux parties devront retourner à la table de négociation.

Des employés manifestent devant l'usine.

1100 employés de l'usine Olymel de Vallée-Jonction sont en grève depuis le 28 avril.

Photo : Radio-Canada / Sebastien Vachon

J'étais terriblement déçue quand j'ai vu ça. On souhaitait que ça se règle. On n'a pas de pouvoir. On ne peut pas dire à l'employeur et au syndicat : entendez-vous! On écope de tout ça, nous autres, affirme Caroline Belzile, productrice de porcs de la ferme Amalgame, à Saint-Elzéar.

L'usine d'Olymel à Vallée-Jonction

L'usine d'Olymel à Vallée-Jonction

Photo : Radio-Canada

Surplus de porcs

L’usine de Vallée-Jonction abat environ 37 000 porcs par semaine. Présentement, selon les Éleveurs de porcs, 150 000 bêtes attendent de prendre le chemin de l’abattage, du jamais-vu en été au Québec depuis les 50 dernières années. Il y en avait 130 000 la semaine dernière. Et les éleveurs veulent éviter l'euthanasie dans leurs fermes et le gaspillage alimentaire.

Devant l’impasse, certains producteurs ont même choisi de vendre leurs animaux en Alberta ou encore aux États-Unis.

Un petit groupe de porcelets dans un élevage.

Un petit groupe de porcelets dans un élevage.

Photo : Radio-Canada

Pertes de revenus

Le conflit de travail cause des pertes de revenus pour les éleveurs.

Ça joue sur notre coût de production. Les porcs coûtent plus cher à produire en fin d'élevage. Nos coûts de transports sont aussi plus élevés quand il faut les envoyer à Saint-Esprit ou Yamachiche, explique Caroline Belzile.

Les quelque 1000 employés de l’abattoir sont en débrayage depuis le 28 avril.

Les salaires, la durée de la convention collective et l’horaire du quart de travail de soir sont au cœur du litige.

Paul Beauchamp, premier vice-président d'Olymel.

Paul Beauchamp, premier vice-président d'Olymel.

Photo : Radio-Canada / Capture d'écran

Entente « généreuse »

Olymel se dit aussi déçu et affirme avoir déjà fait des concessions importantes.

Pour l'employeur, il y a peu à ajouter à cette entente de principe, car on en a donné beaucoup. On a débuté la négociation, les travailleurs de Vallée-Jonction gagnaient 18 % de plus que la compétition nationale d'Olymel. On a terminé dans l'entente de principe à 35 % de plus que notre compétition, affirme le premier vice-président de l’entreprise, Paul Beauchamp.

Déménagement possible

Olymel a déjà menacé de transférer les activités de Vallée-Jonction dans d’autres abattoirs. L'entreprise dit y songer toujours.

La décision d'hier [mardi] nous amène à amorcer un processus de réflexion quant à la continuité des activités. Il n'y a pas encore de conclusions tirées, plus le conflit perdure, plus on risque de perdre des travailleurs sur le quart de soir. Ça peut compromettre la pérennité des activités, soutient Paul Beauchamp.

Le ministre du Travail, Jean Boulet.

Le ministre du Travail, Jean Boulet.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Jean Boulet confiant

Le ministre du Travail avait déjà nommé deux conciliateurs dans ce dossier. Ils vont continuer leur mandat. Jean Boulet est toujours convaincu qu’une entente est possible à court terme.

J'ai été déçu, mais en même temps, je respecte la volonté des salariés syndiqués. Ça reflète l'importance de continuer le processus de conciliation. Il y a des efforts à faire. On est, je pense, près d'une entente. J'invite les parties à collaborer, lance-t-il.

Il tient aussi à rassurer les producteurs.

On va tout faire. On va mettre de la pression sur les parties. La balle est dans leur camp et les Québécois n'accepteront pas qu'il y ait du gaspillage alimentaire découlant d'un conflit de travail, affirme Jean Boulet.

Selon l’employeur, s’il devait y avoir du gaspillage alimentaire, ce serait aux employés d’en porter la responsabilité, étant donné le résultat du vote.

Plus d’une vingtaine de rencontres de conciliation entre Olymel et le syndicat ont eu lieu pour le moment.

Le syndicat n'a pas souhaité commenter le dossier.

Avec les informations d’Hadi Hassin

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