•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Les puissances occidentales hésitent à rejeter totalement le gouvernement taliban

Abdul Ghani Baradar, assis à une table devant un micro.

Le mollah Abdul Ghani Baradar, cofondateur et numéro deux des talibans, est rentré mardi en Afghanistan en provenance du Qatar, où il dirigeait le bureau politique du mouvement.

Photo : Getty Images / AFP/KARIM JAAFAR

Radio-Canada

Après deux décennies passées à tenter de vaincre les talibans, les puissances occidentales se heurtent au choix difficile d'établir ou non des relations avec les intégristes religieux qui gouvernent désormais l'Afghanistan. Mais le rejet total qu’ils inspiraient il y a 20 ans semble s’être modifié en une volonté de compromis.

Les militaires et diplomates américains négocient actuellement avec les talibans le calendrier des évacuations, a reconnu la Maison-Blanche mardi.

Mais l'administration du président Joe Biden martèle qu'elle attendra de pouvoir juger sur les actes, notamment sur le respect des droits de la personne, avant de décider de la nature de leurs futures relations diplomatiques.

Le bilan n'est pas bon, mais il est prématuré de dire dès maintenant ce qu'il en sera à l'avenir, a déclaré mardi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan.

Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a admis sans détour mardi que les talibans ont gagné la guerre.

Donc, nous devrons parler avec eux, a-t-il dit.

M. Borrell a cependant affirmé que l’Union européenne coopérera avec un futur gouvernement afghan seulement si celui-ci respecte les droits fondamentaux, dont ceux des femmes et des minorités, et empêche que le pays soit utilisé comme base par les terroristes.

Au Royaume-Uni, d'où on a également envoyé des troupes en Afghanistan, le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, a indiqué que normalement Londres ne travaillerait pas avec les talibans, mais que les Britanniques veulent évaluer s'il y a une possibilité de modérer le type de régime que nous allons désormais voir en place.

La décision de Joe Biden de retirer les derniers soldats américains d'Afghanistan et la gestion de cette opération par Washington ont été ouvertement critiquées au Royaume-Uni.

De son côté, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé que le pays n'avait pas l'intention de reconnaître un gouvernement taliban.

Pendant que la plupart des puissances occidentales restent incertaines dans la conduite à suivre, d’autres, comme la Russie, la Chine et la Turquie, ont déjà entrouvert la porte aux talibans, en saluant leurs déclarations visant à projeter une image acceptable ou en déclarant vouloir entretenir avec eux des relations amicales.

Seulement trois pays, le Pakistan, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, avaient reconnu le précédent régime taliban qui a été en place de 1996 à 2001.

À preuve que la situation en Afghanistan préoccupe les Occidentaux, le président américain, Joe Biden, et le premier ministre britannique, Boris Johnson, ont convenu mardi de tenir un sommet virtuel du G7 sur l'Afghanistan la semaine prochaine, afin de discuter d'une démarche et d'une stratégie communes, a indiqué Washington.

Boris Johnson, dont le pays assure actuellement la présidence du G7, qui réunit l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni, avait réclamé lundi la tenue d'un tel sommet, étant donné que la communauté internationale réagissait sur le moment en ordre dispersé.

De l’armement aux mains des talibans

Un soldat se tient sous l'hélicoptère.

Un hélicoptère Black Hawk décolle d'une base militaire américaine dans la vallée d'Arghandab, en Afghanistan, le 14 mai 2010.

Photo : Reuters / Yannis Behrakis

Bien qu’ils négocient avec les Américains, les talibans ne semblent pas envisager de laisser tomber les armes, et surtout pas l'équipement militaire américain qui se trouve désormais en leur possession.

Une bonne quantité est tombée dans les mains des talibans et nous n'avons évidemment pas l'impression qu'ils vont volontiers nous les rendre, a reconnu mardi le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, Jake Sullivan.

Les talibans ont diffusé il y a deux jours une vidéo dans laquelle ils paradent à l'aéroport de Kandahar autour d'hélicoptères américains de modèle Black Hawk.

Ces Black Hawk n'ont pas été donnés aux talibans. Ils ont été donnés aux forces afghanes, et ce, à la demande du président en fuite Ashraf Ghani, a dit Jake Sullivan.

Il a souligné que le président américain Joe Biden avait fait [le] choix de répondre à cette demande, tout en étant conscient du risque que ces appareils tombent aux mains des talibans.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

En cours de chargement...

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.