Le fédéral fait appel au savoir autochtone pour protéger les caribous forestiers

Le secrétaire parlementaire Marc Serré a fait l'annonce en compagnie de James Cananasso, vice-chef du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni, et de Benoit Croteau, directeur environnement et territoire pour la Première Nation Abitibiwinni.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement fédéral fait appel au savoir autochtone afin de trouver des solutions pour protéger les caribous forestiers.
À Pikogan mercredi, Marc Serré, secrétaire parlementaire du ministre des Ressources naturelles du Canada, a annoncé une aide financière de 218 240 $ à la Première Nation Abitibiwinni.
C’est la communauté qui est venue nous voir pour nous dire : "écoutez, nous avons de l’expérience avec le caribou. Ça fait partie de notre culture. Ça fait partie de notre quotidien depuis des milliers d’années". Alors, je pense que c’est vraiment important qu’on donne les ressources, qu’on donne le leadership dans le fond à la Première Nation pour faire l’étude qui pourra ensuite servir à travers le Québec et à travers le Canada
, explique Marc Serré.
On va essayer de travailler fort pour le caribou et ne pas trop décevoir les industries minière et forestière. On ne peut pas se permettre de perdre une espèce. On ne peut pas dire : "OK, disparaissez, puis nous autres on va en profiter".
Un avis qui réjouit James Cananasso, vice-chef du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni. Je pense que quelque part, c’est un grand pas en avant. On commence à reconnaître la connaissance des Premières Nations concernant le caribou forestier qui est une espèce vulnérable. On a toujours vécu avec le caribou. Nos aînés et les aînés de nos aînés ont toujours parlé du caribou. Le caribou a toujours été présent avec nous autres
, affirme-t-il.

Le secrétaire parlementaire Marc Serré, la conseillère Joan Wylde, le vice-chef James Cananasso, Benoit Croteau et les députés bloquistes Sébastien Lemire et Sylvie Bérubé.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Ça fait des centaines d’années qu’on n’écoute pas nos communautés, qu’on devrait le faire, parce que quand on parle d’environnement, eux autres, ils ont la recette
, renchérit la députée d’Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou et porte-parole aux Affaires autochtones du Bloc québécois, Sylvie Bérubé.
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Une harde à protéger
La Première Nation Abitibiwinni est déjà impliquée depuis plusieurs années dans la protection de la harde Détour-Kesagami au sein du comité caribou de Rayonier. L’aide financière annoncée lui permettra de recueillir et de consigner les connaissances des communautés autochtones locales sur l’habitat, la démographie et les comportements des caribous forestiers de cette harde afin de mieux les protéger.

Benoit Croteau espère obtenir le soutien des industries minière et forestière.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Benoit Croteau, directeur territoire et environnement pour la Première Nation Abitibiwinni, compte impliquer toutes les communautés qui côtoient ces caribous, dont l’aire de distribution se situe entre Joutel et Waskaganish et s’étend jusqu’au lac Détour en Ontario. Parce qu’on ne veut pas juste le savoir traditionnel de Pikogan. On veut connaître celui des Cris par rapport à cette harde-là, que ce soit du Québec et de l‘Ontario, même affaire pour les communautés algonquines de l’Ontario et du Québec
, affirme-t-il.
À terme, la Première Nation Abitibiwinni souhaite créer une aire protégée autochtone afin d’assurer la survie de cette harde qui fait le lien entre les caribous du Québec et ceux du reste du Canada.