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Climat : « On s’en va vers un mur […] en accélérant »

La raffinerie de Suncor à Sarnia.

Pour atteindre la cible de l'Accord de Paris, il faut arrêter d'investir dans de nouveaux gisements d'hydrocarbure, note l'expert en économie Alain Webster. (Archives)

Photo : Radio-Canada / MARC GODBOUT

« On s’en va vers un mur et, en ce moment, on y va en accélérant », insiste la spécialiste en politique environnementale Annie Chaloux en évoquant le plus récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Si la crise peut paraître ingérable, les solutions, aussi imposantes puissent-elles paraître, ne sont pas pour autant hors de portée.

L'humanité a eu tendance à appuyer sur le champignon dans les dernières années, mais les entités qui la gouvernent ont tout ce qu'il faut pour mettre les freins et donner un bon coup de volant pour éviter le pire, selon la professeure Chaloux.

Ça fait 30 ans qu’on martèle les mêmes messages, que le message est encore plus clair […] [Les gouvernements] sont capables de le faire et ils le savent.

Une citation de Annie Chaloux, codirectrice du Pôle intégré de recherche – Environnement, santé et société de l’Université de Sherbrooke

La pandémie n’est peut-être pas intrinsèquement liée aux changements climatiques, mais la récente crise sanitaire offre une certaine mise en perspective sur la crise environnementale, selon elle.

Ça nous a montré non seulement qu’on peut réduire les gaz à effet de serre, mais ça nous a aussi montré toute la marge de manœuvre et les possibilités d’action qu’ont les États, a noté la codirectrice du Pôle intégré de recherche – Environnement, santé et société à l'Université de Sherbrooke en entrevue à Midi info.

Mme Chaloux cite à titre d’exemple la qualité de l’air dans les grandes villes qui s’est nettement améliorée en raison du confinement. Assez rapidement, on va avoir des bénéfices à court terme si on change nos modes de consommation.

La fenêtre est en train de se refermer, mais on a tous les leviers possibles pour atteindre cet objectif.

Une citation de Annie Chaloux, codirectrice du Pôle intégré de recherche – Environnement, santé et société de l’Université de Sherbrooke

Certaines politiques, comme la fin des ventes de voitures à essence neuves d’ici 2035, sont intéressantes. Toutefois, elles ne vont pas nécessairement assez loin, compte tenu de l’urgence de la situation.

Une autoroute bondée de véhicules.

Au Québec, plus de 40 % des émissions de gaz à effet de serre sont attribuables au transport. (Archives)

Photo : Getty Images / buzbuzzer

Il faut même que ce soit beaucoup plus ambitieux que ça. Actuellement, il faut infléchir les tendances. Ça va vouloir dire, donc, d’être beaucoup plus drastique dans nos politiques, a-t-elle indiqué en ajoutant, par exemple, qu’il faudrait limiter le nombre de voitures qui roulent sur les routes.

Les décisions qui seront prises dans l’immédiat auront aussi des effets négatifs, concède cependant la spécialiste, mais il faut quand même observer que les changements vont être extrêmement positifs.

Des bénéfices tangibles

Les grands coups de barre qu’imposent les changements climatiques sont non seulement une question de survie au sens propre du terme, mais touchent aussi le contexte économique, estime Alain Webster, professeur en économie de l’environnement à l’Université de Sherbrooke.

Toutes les études économiques montrent que ces impacts en matière de changements climatiques sont catastrophiques au point de vue économique, a-t-il expliqué à l’émission Zone économie. Pour que l'économie puisse réellement continuer de rouler, il faudra qu'elle le fasse sans émissions nettes de gaz à effet de serre.

Si on ne fait pas cette transition, la conséquence de l’inaction climatique est encore plus catastrophique.

Une citation de Alain Webster, professeur en économie de l’environnement à l’Université de Sherbrooke

Il ne faut plus investir dans de nouveaux gisements de pétrole ou de gaz naturel pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, a-t-il fait valoir. La bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui, ça coûte moins cher d’investir dans le volet solaire ou éolien que dans l’industrie fossile.

De nombreuses entités, dont le Canada, veulent être carboneutres, un objectif faramineux, selon M. Webster, mais nécessaire. Les États qui ne feront pas ce choix-là ne seront plus des États performants dans cette nouvelle économie décarbonisée, a-t-il prévenu.

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