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Des étudiants internationaux affrontent des obstacles liés à la vaccination

Une professionnelle de la santé injecte un vaccin à un étudiant.

Des universités et des collèges demandent à leurs étudiants d'être vaccinés pour vivre ou apprendre sur le campus.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Alors qu’ils se préparent à vivre sur le campus de leur université, plusieurs étudiants internationaux se heurtent à des choix difficiles, car certains vaccins utilisés dans leurs pays d’origine, comme le Spoutnik V, ne sont pas acceptés par les autorités universitaires. Une situation qui en inquiète plusieurs.

À l'instar de nombreux étudiants qui envisagent de suivre des cours cet automne, Nyle Maker est à la recherche de sa deuxième dose de vaccin de Pfizer contre la COVID-19 avant de commencer l'université à Hamilton.

Mais contrairement à la plupart des inscrits, l'étudiant de 18 ans de l'Université McMaster a déjà reçu une série complète de vaccins russes Spoutnik V dans son pays d'origine, le Pakistan. Il doit maintenant mélanger les types d’injection.

Nyle Maker dit qu'il a été amené à croire qu'il ne répondait pas aux exigences en matière de vaccination pour obtenir une chambre en vertu de la politique de logement du campus de McMaster, car le vaccin Spoutnik V n'a pas reçu l’aval officiel de Santé Canada ni de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Complications administratives

L'Université a récemment révisé ses règles pour donner un peu plus de latitude aux étudiants internationaux, mais ces changements étaient trop peu nombreux et trop tardifs pour aider l’étudiant.

Il a depuis reçu une première dose de Pfizer, mais les résidences de McMaster s'étaient remplies entre-temps, le laissant sur une liste d'attente, comme de nombreux autres étudiants.

Ma plus grande préoccupation lorsque je suis arrivé au Canada était mon logement, explique Nyle Maker.

De nombreux collèges et universités exigent des preuves de vaccination pour vivre ou apprendre sur le campus, ce qui ajoute des complications et de la confusion pour de nombreux étudiants potentiels de l'étranger.

L'Université McMaster, l'Université de Toronto et l'Université Western à London font partie des établissements postsecondaires exigeant que les étudiants - internationaux et nationaux - aient au moins une dose d'un vaccin autorisé par l'OMS pour emménager dans leur résidence.

Les universités disent qu'elles accorderont aux résidents un délai de grâce pour se conformer aux exigences et aideront les jeunes nouveaux arrivants à obtenir leurs doses au Canada.

Le Collège Seneca de Toronto va plus loin dans son mandat, et insiste pour que tous les étudiants et le personnel aient été vaccinés avant de mettre les pieds sur le campus à partir du 7 septembre. Sinon, ils devront se tourner vers l’enseignement en ligne.

Les résidences, un terrain fertile pour le virus, selon un expert

Les quatre écoles déclarent accepter la liste des vaccins que l'OMS a approuvés pour une utilisation d'urgence, qui comprend les formules des sociétés chinoises Sinovac Biotech et Sinopharm en plus des produits Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca-Oxford et Johnson & Johnson autorisés par Santé Canada.

Mais cela laisse de côté le Covaxin, fabriqué par Bharat Biotech en Inde, l'un des principaux pays d'où proviennent les étudiants internationaux dans les universités canadiennes, et le vaccin russe Spoutnik V, utilisé dans des dizaines de pays, dont la Corée du Sud, l'Argentine et les Émirats arabes unis.

Le ministère de la Santé de l'Ontario conseille aux personnes qui ont reçu des vaccins non approuvés par l'OMS de recevoir une série supplémentaire de vaccins autorisés par Santé Canada.

Questionnement sur l'efficacité d'une série supplémentaire de vaccins

Cependant, le ministère reconnaît qu'il n'existe aucune donnée pour étayer l'innocuité ou l'efficacité de cette approche. L'Agence de la santé publique du Canada dit qu'elle évalue la question.

L’expert en maladies infectieuses à l'Université McMaster, le Dr Zain Chagla, comprend l’argumentation sous-jacente à la vaccination obligatoire dans les résidences, qui peuvent être un terrain fertile pour la contagion.

Mais, selon lui, il n'y a pas encore eu beaucoup d’études sur les effets du mélange de divers produits vaccinaux qui utilisent différentes technologies et ont des autorisations variables.

Les choses deviennent donc compliquées lorsqu'il s'agit de donner aux gens une troisième ou une quatrième dose. Je ne crois pas que l'administration d'un autre vaccin aux personnes qui ont déjà reçu une série de vaccins entraînera une diminution de l'efficacité. Au contraire, celle-ci devrait augmenter. Mais c'est un monde sans données, explique-t-il.

Les étudiants inquiets

La consultante en immigration Roya Golesorkhi dit que certains des étudiants internationaux avec lesquels elle travaille préféreraient ne pas prendre plusieurs séries de vaccins différents.

« C'est une préoccupation valable. Ils se considèrent comme complètement vaccinés et ils ne veulent pas se faire vacciner à nouveau ici. »

— Une citation de  Roya Golesorkhi, consultante en immigration

La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants a soulevé des préoccupations en matière d'équité pour les étudiants internationaux vaccinés qui sont obligés de prendre des doses supplémentaires, alors même que bon nombre des pays d'origine de ces étudiants luttent pour se procurer suffisamment de vaccins afin de vacciner leurs populations respectives.

Selon le représentant des étudiants internationaux du groupe, Bipin Kumar, les étudiants pensent que c'est inutile [...] Quand il y a déjà une énorme pénurie de vaccins dans le monde, ils sont obligés de se procurer des vaccins supplémentaires simplement par manque de validation des autorités sanitaires, conclut-il.

Avec les informations de CBC News

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