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Un documentaire explore les responsabilités humaines derrière les feux en Californie 

Des pompiers forestiers au travail.

Des pompiers en Californie en juillet 2021

Photo : Associated Press / Noah Berger

Agence France-Presse

Bring Your Own Brigade (Amenez votre propre brigade), qui sort dans les cinémas américains vendredi et sur la plateforme en ligne Paramount+ le 20 août, examine les causes, les problèmes et les possibles solutions pour les feux qui endeuillent chaque année un peu plus l'ouest des États-Unis.

Lucy Walker, réalisatrice nommée aux Oscars, avait à peine commencé son documentaire sur le plus grand feu de forêt californien de l'histoire quand l'incendie a été détrôné par un brasier encore plus gigantesque.

Aujourd'hui, le terrible Thomas Fire de 2017 n'est plus que le septième sur le plan de la superficie dévastée et devrait bientôt être dépassé par le Dixie Fire, qui fait rage en ce moment dans les forêts du nord de la Californie, alors que les changements climatiques rendent la saison des feux de plus en plus longue, chaude et destructrice.

Une des choses que j'ai apprises en faisant ce film, c'est que ces incendies arrivent tout le temps, ils se produisent encore et encore, explique Lucy Walker.

C'est juste la terrible preuve de la thèse du film. Je ne voulais pas avoir raison ni faire un film aussi actuel, mais c'est dans cette situation qu'on se trouve.

Bring Your Own Brigade s'ouvre sur les images poignantes de deux incendies qui ont dévasté, en 2018, Malibu et Paradise, deux villes californiennes aux réalités socioéconomiques opposées, et tué 88 personnes.

Des victimes réticentes à changer de comportement

L'équipe a suivi de près le travail des services d'incendie. Le documentaire se concentre sur les personnalités et les histoires de ces soldats et soldates du feu et sur les gens têtus qui sont, depuis, retournés vivre dans les localités réduites en cendres.

Les récits héroïques laissent vite place à la conclusion que les personnes les plus affectées par les feux – et les changements climatiques qui, selon les scientifiques, en accroissent le risque – sont souvent les plus réticentes à changer leur comportement.

La population de Malibu a par exemple refusé une proposition visant à augmenter les impôts pour embaucher plus de pompiers, accusant ces derniers d'avoir échoué à sauver leurs maisons.

Et la ville de Paradise a rejeté une série de propositions peu chères et efficaces pour tenter d'éviter de futures tragédies, écartant même des solutions aussi simples que l'obligation de défricher un espace de 1,5 mètre autour des maisons.

Le fait qu'une ville comme Paradise ne soit pas capable d'adopter des normes de construction signifie que les gens vont se trouver à nouveau dans la même position, estime Lucy Walker.

Nous n'avons même pas réussi à les convaincre que ces petits compromis ou ces petites dépenses en valent la peine. Je crois que ça a été édifiant, a-t-elle expliqué à l'AFP.

La pratique autochtone du brûlage contrôlé

Tout en abordant la question des bouleversements climatiques, le film explore aussi d'autres causes des feux de forêt, qui semblent au premier abord plus faciles à corriger.

Le film présente l'idée pouvant sembler paradoxale selon laquelle l'exploitation forestière à grande échelle – solution proposée par l'ancien président Donald Trump – ne fait qu'aggraver la situation.

À Paradise, le meurtrier Camp Fire avait détruit une exploitation forestière, se répandant rapidement grâce à la façon dont les arbres étaient plantés, aux résidus de bois et à la présence d'espèces invasives, comme des herbes fortement inflammables.

Lucy Walker s'est aussi entretenue avec des peuples autochtones comme les Plains Miwok qui, bien avant l'arrivée des populations venant d’Europe, se protégeaient des grands incendies par le brûlage contrôlé, consistant à allumer de petits feux surveillés.

La pratique, qui vise à se débarrasser de la végétation à risque, est à nouveau de plus en plus commune en Californie, même si la population s'y oppose souvent par crainte pour sa sécurité ou la qualité de l'air.

L’influence de l’individualisme

Quand nous ne sommes pas dans une situation d'urgence, il est difficile d'accepter de faire des compromis et des sacrifices, avance Lucy Walker, nommée deux fois aux Oscars, notamment pour son documentaire Waste Land, sorti en 2010.

Je ne pense pas que ce soit quelque chose de propre aux États-Unis, mais peut-être que c'est incarné par la figure de l'Américain individualiste qui brandit son arme à feu.

La saison des feux en cours laisse penser que les mentalités devront évoluer rapidement. À la fin du mois de juillet, la superficie brûlée en Californie était en hausse de 250 % par rapport à l'année précédente, pourtant la pire année dans l'histoire récente de cet État.

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