Des opioïdes « sous stéroïdes » font des victimes dans l’Est de l’Ontario

Les morts liées à la consommation d'opioïdes ont augmenté depuis le début de la pandémie (archives).
Photo : Getty Images / Spencer Platt
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les opioïdes continuent de faire des victimes, y compris dans des secteurs ruraux de l’Est de l’Ontario. Le Bureau de santé du district de Leeds, Grenville et Lanark rapporte quatre morts liées aux opioïdes entre le 16 et le 26 juillet.
L’autorité régionale collige les informations provenant des hôpitaux régionaux, des services d’urgence et d’un outil en ligne permettant de rapporter les surdoses.
De 2005 à 2019, le Bureau n’a jamais rapporté plus de deux morts par mois liées aux opioïdes.
Bien que les chiffres aient augmenté en 2020, l’autorité régionale a compilé davantage de cas dans les six premiers mois de 2021 que pendant l’année dernière en entier.
Nous n’avons jamais rien vu de tel en si peu de temps
, confirme Jes Besharah, employée de l’organisme Change Health Care à Brockville, qui vient en aide aux toxicomanes. Nous constatons l’arrivée de plus en plus importante de médicaments toxiques non réglementés, et nous allons voir de plus en plus de gens tomber
, estime-t-elle.
Ce n’est pas l’utilisation qui a changé. C’est l'approvisionnement qui devient de plus en plus toxique.
De nouveaux opioïdes synthétiques extrêmement puissants circulent à Toronto, ce qui représente un risque accru de surdoses pour les consommateurs de drogues, selon des experts.
Ces drogues se retrouvent désormais dans les plus petites villes. Selon Jes Besharah, il faut environ un mois pour que les drogues disponibles à Toronto ou à Montréal arrivent à Brockville.

Jes Besharah travaille pour Change Health Care à Brockville, un organisme qui offre des services aux toxicomanes.
Photo : Gracieuseté de Jes Besharah
Nous avons mis la main sur un autre lot ce matin. Les gens disent que c’est du fentanyl sur les stéroïdes [un puissant opioïde, NDLR]
, rapporte-t-elle.
Jes Besharah souhaite que Brockville s’inspire des mesures mises en place dans d’autres villes, comme un centre de consommation supervisée pour les toxicomanes. Il n’y a toutefois pas d’espace disponible ni de ressources suffisantes pour répondre aux exigences fédérales.
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Les effets de la pandémie
Les contraintes liées à la pandémie forcent certaines personnes à consommer seules.
Le sergent Tom Fournier, responsable des services d’aide à la police de Brockville, cite notamment la capacité limitée des centres de traitement, associée à la difficulté de participer à des programmes d’aide ou à des consultations à distance.
Il n’y a pas de solution unique
, souligne-t-il. Plusieurs préfèrent réduire les risques [de surdose]. Certains préfèrent les groupes de soutien ou les méthodes d’abstinence – et ces installations ne sont souvent pas disponibles, particulièrement dans les communautés rurales.
D'après les informations de Ben Andrews