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Le nouveau président péruvien promet une réforme de la Constitution

Le président péruvien Pedro Castillo

Le nouveau président péruvien, Pedro Castillo, prononçant son discours d'investiture au Parlement à Lima

Photo : via reuters / PERU'S PRESIDENCY

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

L'ancien instituteur Pedro Castillo a prêté serment mercredi comme nouveau président du Pérou, disant souhaiter mettre fin à la corruption dans le pays et annonçant un projet de réforme constitutionnelle.

Je jure devant Dieu, devant ma famille, les paysans, les peuples indigènes [...] les pêcheurs, les médecins, les enfants, les adolescents que j'exercerai ma charge de président de la République, a déclaré le nouveau président de gauche devant le Parlement.

Je jure devant les peuples du Pérou, pour un pays sans corruption et pour une nouvelle Constitution, a-t-il ajouté.

La prestation de serment a lieu le jour où le pays andin de 33 millions d'habitants célèbre le bicentenaire de son indépendance.

Le roi Felipe VI d'Espagne, six présidents de la région, le secrétaire d'État américain à l'Éducation, Miguel Cardona, et l'ex-dirigeant bolivien Evo Morales étaient présents à la cérémonie.

L'ancien syndicaliste de 51 ans n'a été proclamé officiellement vainqueur du deuxième tour de la présidentielle du 6 juin qu'il y a 10 jours.

La multiplication des recours par son adversaire, la candidate de la droite populiste, Keiko Fujimori, dans ce scrutin particulièrement serré, avait retardé de plusieurs semaines la proclamation des résultats.

Virage à gauche

Pendant la campagne électorale, on a dit que nous allions exproprier. C'est totalement faux. Nous voulons que l'économie soit en ordre, a-t-il poursuivi, tentant de rassurer les milieux d'affaires qui redoutent un éventuel virage radical à gauche dans ce pays marqué par plusieurs décennies de politiques économiques ultralibérales.

Avant son assermentation, M. Castillo avait déjà exclu toute velléité de copier des modèles étrangers, insistant sur le fait qu'il n'était ni chaviste ni communiste, en référence aux pouvoirs en place à Caracas et à La Havane.

Cependant, il a annoncé qu'il déposerait rapidement devant le Parlement un projet de réforme de la Constitution pour remplacer l'actuelle promulguée en 1993 par l'ex-président Alberto Fujimori (1990-2000) et qu'il accuse de favoriser à outrance l'économie de marché.

Nous présenterons au Parlement un projet de loi visant à la réformer, qui, après avoir été débattu par le Parlement, sera, nous l'espérons, approuvé puis soumis à référendum, a-t-il précisé.

Les défis du président

M. Castillo va devoir gérer l'épidémie de coronavirus, qui a dramatiquement touché le pays, et relancer l'économie qui a chuté de 11,12 % en 2020.

Le Pérou déplore plus de 195 000 morts dus à la COVID-19, soit le plus haut taux de mortalité dans le monde par rapport à la population.

Le défi le plus grand de Pedro Castillo va être de ne pas décevoir les gens qui ont besoin de réponses rapides, car ils n'ont plus d'emploi, ont faim ou risquent leur vie en raison de la COVID-19, a souligné l'analyste Hugo Otero.

Il y a une semaine, le nouveau président avait lancé un appel à tous les spécialistes, les personnes les plus qualifiées et les plus engagées pour le pays afin qu'ils se joignent à son équipe.

Élu sous les couleurs de la gauche radicale, M. Castillo a été proclamé vainqueur le 19 juillet après un scrutin très serré face à son adversaire de la droite populiste, Keiko Fujimori.

Le premier président pauvre du Pérou

Comme il l’a dit lui-même lors de son discours d’investiture, Pedro Castillo est le premier président paysan du Pérou.

Ce novice de la politique péruvienne s’est fait connaître en 2017 en prenant la tête d'une grève nationale des enseignants qui avait duré plus de deux mois pour réclamer de meilleurs salaires.

Instituteur, M. Castillo a enseigné dans un village de la région de Cajamarca (nord) pendant 24 ans.

Il devient ainsi le premier président pauvre du Pérou, a souligné l'analyste Hugo Otero.

À côté de sa maison en briques à deux étages, il possède une ferme d'un hectare où il cultive du maïs, des patates douces et des légumes. Il élève des poulets et des vaches.

Pedro Castillo a été élevé dans le hameau voisin de Puña, où il travaillait aux champs avec ses parents. Enfant, il devait marcher plusieurs kilomètres pour se rendre à l'école.

Catholique et père de trois enfants, Pedro Castillo cite des passages de la Bible pour justifier son rejet de l'avortement, du mariage homosexuel et de l'euthanasie.

Un programme ambitieux et un symbole

Pendant la campagne électorale, il a annoncé qu'en cas de victoire, il renoncerait à son salaire présidentiel et continuerait à vivre avec son salaire de l'Éducation nationale.

Dès sa prise de fonction mercredi, il a assuré vouloir transformer en musée le siège du gouvernement et résidence du président, la Casa de Pizarro, nommée en référence au conquistador espagnol Francisco Pizarro, vainqueur de l'Empire inca.

Je ne gouvernerai pas depuis la Casa Pizarro parce que je pense que nous devons rompre avec les symboles coloniaux, a défendu le nouveau chef de l'État, ajoutant que le palais serait cédé au ministère de la Culture pour qu'y soit racontée notre histoire.

Son programme repose sur le renforcement des secteurs de la santé, de l'éducation et de l'agriculture pour, dit-il, améliorer le sort des Péruviens les plus démunis.

Qu'il n'y ait plus de pauvres dans un pays riche, a-t-il martelé pendant sa campagne.

M. Castillo est également en faveur d'une reprise du contrôle par l'État des richesses énergétiques et minérales du pays, dont le gaz, le lithium, le cuivre et l'or.

Il a promis un million d'emplois en un an, des investissements publics pour réactiver l'économie par le biais de projets d'infrastructures et de marchés publics auprès des petites entreprises.

Il entend freiner les importations qui, selon lui, nuisent à l'industrie nationale et à la paysannerie.

Avec les informations de Agence France-Presse

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