Aveugle, elle réussit son rêve de devenir enseignante après 12 ans de travail

Stella Wilm profite de chaque occasion avec ses élèves pour les éduquer sur son handicap.
Photo : Gracieuseté de Kyle Wilm
Malgré sa perte totale de la vue, Stella Wilm a continué à travailler pour atteindre son objectif et devenir éducatrice, douze ans après sa première demande à l’Université de la Saskatchewan.
C'était surréaliste. J'étais très heureuse et triste. Surtout heureuse, mais aussi triste parce que je fermais ce chapitre de ma vie
, a-t-elle avoué à CBC.
Enfant, Mme Wilm a eu un accident de voiture qui a endommagé le côté droit de son corps. Selon ses médecins, l’accident a provoqué, plus tard dans sa vie, l'affaissement d’un poumon. Elle a dû être mise sous oxygène 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et les nerfs de ses yeux ont gonflé. Elle a fini par perdre la vue.
Je ne pouvais pas voir le sol. Je ne le voyais pas quand je regardais en bas. C'était flou, sombre. Et je pense qu'à ce moment-là, j'étais dans le déni. Je me suis dit que je ne voulais pas trop y penser. Je me souviens juste avoir pensé que ça allait s'arranger
, se souvient-elle.
En 2009 et 2012, elle a fait des demandes pour intégrer l’Université de la Saskatchewan, mais elle s’est désistée à chaque fois.
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Esprit de famille
Stella Wilm a commencé à ressentir ses problèmes de vision lorsqu’elle a complété son diplôme au Saskatchewan Indian Institute of Technology.
Je me souviens que c'était comme lire à travers une paille. Je devais vraiment me concentrer. C'est vers la fin de mon stage que j'ai eu du mal. À ce moment-là, j'étais probablement aveugle à 85 - 90 %. J'étais incapable de marcher d'un côté de l'école à l'autre. Je ne pouvais pas vraiment voir
, a-t-elle affirmé.
Elle s’est inscrite au Indian Teacher Education Program, un programme de quatre ans conçu pour les étudiants de Premières Nations qui souhaitent obtenir un baccalauréat en éducation à l’Université de la Saskatchewan. C’est là qu’elle a perdu l’usage de sa vue.
Elle s’est rappelé de l’ambiance et de l’esprit de collégialité avec les professeurs et les autres étudiants.
C'était incroyable. Ils sont devenus comme ma famille parce qu'ils sont vraiment devenus mon système de soutien. Si je ne m'étais pas défendu, ils l'auraient fait pour moi. Ils n'ont jamais eu besoin de le faire, parce que j'ai dû apprendre à me défendre moi-même à cause de mon handicap
.
Aujourd’hui, Stella Wilm profite de chaque occasion avec ses élèves pour les éduquer sur son handicap et sur la façon dont elle va exercer son métier avec eux.