Des sous-vêtements intelligents qui surveillent votre santé

L'entreprise Myant estime que sa plateforme Skiins et la technologie portable bénéficieront entre autres aux communautés rurales.
Photo : Myant Inc
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’entreprise torontoise Myant Inc. a commencé le recrutement pour un projet pilote à Sault-Sainte-Marie pour tester sa ligne de sous-vêtements faits de textiles intelligents combinés à une application mobile.
L’entreprise souhaite recruter 2500 personnes âgées d’au moins 55 ans, dont beaucoup de femmes.
Celles-ci sont souvent sous-représentées dans les études sur la santé, souligne Gagan Gill, directeur des ventes de Myant Inc.
M. Gill précise qu’il n’y a pas de frais pour les participants, qui pourront garder les sous-vêtements après le projet pilote d’une durée d’environ 18 semaines.
Le projet bénéficie d’un financement de 1,5 million de dollars du gouvernement provincial, qui avait été annoncé en mai dernier.
L’Ontario possède un talent de calibre mondial dans les secteurs de l’innovation et des sciences de la vie
, avait déclaré à ce moment Vic Fedeli, ministre du Développement économique, de la Création d'emplois et du Commerce.
« Notre gouvernement est ravi de collaborer avec des entreprises comme Myant et de soutenir des projets qui créent des emplois et révolutionnent la façon dont nous recevons les services de soins de santé dont nous avons besoin. »
Le but de l’entreprise est de commercialiser à grande échelle sa ligne de vêtements nommée Skiins.
Pour atteindre ses objectifs, l'entreprise collabore avec l'Hôpital de Sault-Sainte-Marie et l'Université Algoma.
Dans un premier temps, ceux-ci aident Myant lors de la phase de recrutement.
Le Dr James Chan, directeur de l'innovation à l'Hôpital de Sault-Sainte-Marie, raconte que plusieurs personnes se sont inscrites la fin de semaine dernière.
Des représentants du projet pilote seront au GFL Memorial Gardens plus tard cette semaine pour continuer le recrutement.
Il est aussi possible de s’inscrire sur le site web de Skiins, explique Gagan Gill.
Un outil pour les communautés éloignées et les personnes seules
Les vêtements, faits de textiles intelligents, pourront mesurer plusieurs indicateurs de santé, comme la température, le rythme cardiaque et la qualité du sommeil.
L’essai dans la collectivité contribuera à améliorer les soins de nombreux membres vulnérables de la collectivité de Sault-Sainte-Marie
, affirme le Dr James Chan.
Avec la permission de l’utilisateur, les informations peuvent être partagées avec des membres de la famille ou un médecin.
À lire aussi :
Le directeur des ventes de Myant Inc. assure que l’entreprise fait tout en son pouvoir pour protéger les données et que les utilisateurs peuvent choisir avec qui les partager.
« Notre plateforme a été conçue pour respecter les normes PHIPA et HIPAA, car notre objectif est que cela soit un appareil utilisé dans le milieu de la santé. »
Donna Rogers, la vice-rectrice aux affaires académiques et à la recherche de l’Université Algoma, souligne que cela pourrait aider les personnes qui s’occupent d’un aîné en perte d’autonomie.
Elle explique que les tissus intelligents peuvent entre autres détecter les chutes et les personnes qui s’égarent.
Elle-même participante au projet pilote, Mme Rogers souligne que les résidents des villes du Nord de l’Ontario n’ont pas accès à autant de ressources en santé que dans le sud
Ça fait 3 ans et demi que je suis à Sault-Sainte-Marie et je n’ai pas encore de médecin de famille
, confie-t-elle.
Un projet de recherche collaboratif
Le Dr James Chan explique que des médecins tenteront entre autres de déterminer comment les données pourraient être utilisées pour faciliter le travail des professionnels de la santé.
Nous essayerons de trouver la meilleure façon d'utiliser ces informations
, précise-t-il.
Il explique que l’Hôpital de Sault-Sainte-Marie, de taille moyenne, offre des services qui ne sont pas généralement offerts dans des établissements de cette envergure.
« Nous sommes à l’affût de projets du genre. »
Des étudiants du Département de sociologie de l'Université Algoma se pencheront pour leur part sur la manière dont les utilisateurs vont interagir avec l'application et sur leur décision de partager les données.
L’Université travaillera entre autres avec les communautés autochtones de la région de Sault-Sainte-Marie.
Donna Rogers souligne que les universités de petite taille n'ont pas souvent l'occasion de participer à ce genre de projet.
C'est une excellente occasion de faire quelque chose que nous n'avons pas souvent l'occasion de faire en tant que petite université
, conclut-elle.