Des survivants de pensionnats pour Autochtones se questionnent sur leur indemnisation
Les survivants disent qu’ils n’ont jamais eu de preuves des services en nature fournis par l’Église. (archives)
Photo : Bryan Eneas/CBC
Un document de l’Église catholique contenant des détails sur l’indemnisation des survivants se trouve à Regina, mais les autorités responsables refusent de le publier.
C’est ce que révèlent de nombreux survivants, ainsi que le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines de la Saskatchewan (FSIN
), Bobby Cameron.Le document affirmerait que l’Église avait fourni 25 millions de dollars en services en nature aux survivants des pensionnats pour Autochtones.
« Je ne comprends pas pourquoi la Cour du Banc de la Reine ne publie pas ce document. Que cache-t-elle? Nous sommes fatigués de ce jeu du chat et de la souris. »
Les fonctionnaires de la Cour ont confirmé l'existence du document à CBC News, mais ont refusé de le fournir.
Le juge en chef, Martel Popescul, écrit dans une lettre que le tribunal a un rôle de supervision dans ses dossiers
et que la procédure appropriée est actuellement suivie.
Le tribunal ne modifiera pas ses procédures, n'accélérera pas ses processus et n'ignorera pas ses responsabilités fondamentales en fonction de vos délais
, peut-on lire dans la lettre adressée à CBC News.
Le document entreposé à Regina sera rendu disponible une fois que toutes les parties concernées en auront été notifiées par le juge responsable de l’affaire, Neil Gabrielson. Ce processus pourrait prendre plusieurs mois.
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Une promesse non tenue
En tout, l’Église catholique a promis près de 79 millions de dollars en indemnisations aux survivants, à travers trois promesses distinctes.
Sur cette somme, l'accord stipule que l'Église peut fournir l'équivalent de 25 millions de dollars en services en nature. L'accord précise que ces services doivent bénéficier aux survivants et à leurs descendants. Des projets communautaires sont également admissibles.
Or, selon un aîné de la Première Nation de Sturgeon Lake en Saskatchewan, A.J. Felix, les services n’ont jamais été spécifiés, ni dévoilés publiquement.
Nous devons voir le document. L'Église a pu se frayer un chemin à travers toutes ces querelles légales, et elle s'en est tirée à bon compte (…)
, dit-il.
Bobby Cameron ajoute que le manque de transparence de l’Église et de la Cour est mal vu par les communautés touchées, ainsi que par les survivants qui espèrent avoir accès aux preuves d’indemnisation lorsque cela sera possible.
Avec les informations de Jason Warick