Harcèlement envers des femmes : un policier de Trois-Rivières plaide coupable

David Ross au palais de justice de Montréal
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le policier de Trois-Rivières David Ross a plaidé coupable à des accusations de harcèlement à l’endroit de deux femmes. Son procès devait débuter lundi matin au palais de justice de Montréal, mais le policier a finalement choisi de changer son plaidoyer, ce qui lui permet d’éviter le procès.
Les faits reprochés à David Ross se sont déroulés entre 2005 et 2017. Il a reconnu avoir eu un comportement jaloux et contrôlant envers les deux victimes.
L’homme de 44 ans surveillait ses victimes au point d'utiliser frauduleusement les outils de travail du service de police de Trois-Rivières.
Il a, entre autres, effectué des recherches sans autorisation sur ses victimes et sur la mère de l’une d’elles dans la base de données du Centre de renseignement policier du Québec et de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Il a formulé des dizaines de demandes réparties sur 20 jours.
David Ross a d’ailleurs reconnu avoir utilisé un ordinateur alors qu’il n’y était pas autorisé. Il était aussi accusé de voies de fait, mais les éléments physiques de ces chefs d’accusation ont finalement été inclus dans les accusations de harcèlement.
L’accusé doit revenir devant le juge le 1er décembre. La défense a demandé la confection d’un rapport présentenciel. La Couronne entend déjà s'opposer à la suggestion de peine de la défense.
Comportements agressifs envers des femmes
Dans la déclaration commune des faits présentée à la cour, on apprend que David Ross reprochait à l’une de ses victimes de porter du parfum, du maquillage et des vêtements décolletés. Il avait demandé à l’une d’elles de s’habiller sobrement.
Lors d’un party, il a accusé l’une des femmes de draguer son collègue de travail. Il lui a alors ordonné de quitter la fête, sans toutefois lui remettre les clés de la voiture. La victime a dû rentrer à la maison à pied. David Ross a aussi admis avoir frappé dans des murs, claqué des portes, s’être frappé dans les mains et s’être tiré les cheveux.
Il a également serré le bras de la victime pour qu’elle le suive. Un geste qu’il a reproduit avec l’autre victime. Alors qu’elle assistait au Grand Prix de Trois-Rivières avec une amie, il a insisté pour qu’elle quitte l’endroit avec lui en la prenant par le bras. Il s’est mis en colère lorsqu’elle a refusé de le suivre.
Le policier passait souvent devant la résidence d’une des plaignantes en voiture et il lui rendait des visites imprévues, en plus de surveiller ses contacts Facebook.
Les chefs d’accusation liés à une troisième femme ont été abandonnés puisque la présumée victime ne pouvait pas témoigner en raison d’un ennui de santé.
Des procédures judiciaires loin de Trois-Rivières
La défense avait demandé à ce que le procès se déroule dans le district de Montréal puisque le policier de Trois-Rivières connaît bien les intervenants qui gravitent dans le système judiciaire trifluvien.
Lundi, à l’ouverture de l’audience, son avocat, Me Denis Gallant, avait d’entrée de jeu signifié son intention de régler le dossier de son client. Des discussions ont eu lieu durant tout l’avant-midi entre la Couronne et la défense.
Le policier de Trois-Rivières est suspendu avec solde depuis le dépôt des accusations en septembre 2019. Il avait auparavant été affecté à des tâches administratives pour la durée de l’enquête, qui avait duré un peu plus d’un an.
Avec les informations de Julie Grenon