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Possible « crime d'honneur » à Sherbrooke : un père accusé

Un véhicule de patrouille du Service de police de Sherbrooke.

Un homme de 42 ans pourrait être accusé en lien avec une agression à Sherbrooke (archives).

Photo : Radio-Canada / René-Charles Quirion

Ce sont six chefs d'accusation, dont voies de fait et menaces de mort, qui ont été portés contre Marei Dahkl Allah, un homme de 42 ans de Sherbrooke. Selon les policiers, cet événement aurait toutes les apparences d'un crime d'honneur, puisque le père de famille s'en serait pris à la victime, car il ne tolérait pas qu'il fréquente sa fille.

Lors de cette agression, un homme de 22 ans a été roué de coups par quatre individus. La victime se trouvait près du Marché de la gare lorsqu’elle a été attaquée, vers 23 h.

Quatre individus ont surgi, puis l’ont rouée de coups. L’intervention des amis de la victime a permis de mettre fin à cette altercation. Les suspects ont pris la fuite en véhicule, indique le porte-parole du Service de police de Sherbrooke (SPS), Samuel Ducharme.

Il y aurait eu des menaces dans les derniers jours et [les hommes auraient] exécuté les menaces. Cette affaire a les caractéristiques d’un crime d’honneur.

Une citation de Samuel Ducharme, porte-parole du SPS

Des informations reçues par les policiers ont permis de retrouver les suspects dans cette affaire, soit quatre hommes de 19 à 42 ans.

Les trois autres personnes impliquées dans l'altercation comparaîtront plus tard.

La victime se trouve encore à l’hôpital, mais on ne craint pas pour sa vie.

Le ministère de la Justice s’oppose à la remise en liberté de l’accusé. Il restera donc derrière les barreaux au moins jusqu’à mardi moment où il doit revenir en cour pour son enquête sur remise en liberté.

Qu'est-ce qu'un crime d'honneur?

La professeure en psychoéducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières Estibaliz Jimenez étudie les violences basées sur l'honneur depuis plus d'une décennie. Elle rappelle que les « crimes d'honneur » ne sont pas définis dans le Code criminel.

Il n’existe pas, ce crime-là. Les tribunaux, les procureurs de la couronne ne peuvent pas accuser quelqu’un de crime d’honneur. Ils vont accuser les personnes d’avoir physiquement agressé quelqu’un, et cetera, explique-t-elle. C’est surtout la doctrine, et maintenant les politiciens, qui vont parler plus de violences basées sur l’honneur.

Elle rappelle que ce genre de crime n'est pas lié à une culture, à un pays ou à une religion en particulier. Il faut faire attention quand on parle de violence basée sur l’honneur, car on fait un amalgame avec les immigrants, et on oublie que la majorité des violences basées sur l’honneur qu’il y a eu au Québec, c’était dans les années 50 jusque dans les années 70.

C’est surtout un système patriarcal où la femme a un rôle important dans l’honneur familial. La femme doit rester vierge, doit être mariable. C’est important la chasteté et que la femme soit là pour être mariée, souvent avec quelqu’un qui est souhaité par la famille [...] à l’intérieur de la culture, de la famille, indique-t-elle.

Quand une femme ou une jeune fille pourrait aller ailleurs et côtoyer, comme n’importe quelle fille au Québec, un homme qui est exogame, soit à l’extérieur de la culture [...] ça se pourrait que pour la famille, ce soit un signe de déshonneur.

Une citation de Estibaliz Jimenez, professeure en psychoéducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières

Les  violences basées sur l’honneur ont deux rôles : prévenir un possible déshonneur, en essayant de couper cette possible relation amoureuse ou  sexuelle, ou quand l’acte est arrivé [...] il faut rétablir l’honneur perdu. C'est là que les violences basées sur l’honneur vont arriver, conclut-elle.

Avec les informations de Thomas Deshaies

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