Une famille de Lévis s'illustre en chanson au Japon
Valérie Harvey et ses deux enfants, Léo et Émi
Photo : Radio-Canada / Sébastien Tanguay
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Il n’y a pas que les athlètes québécois qui vont faire briller le Canada au Japon cet été. Une famille de Lévis a récemment remporté un concours de chant organisé par le télédiffuseur public nippon, grâce à leur interprétation d’une chanson japonaise face au Saint-Laurent, avec Québec en toile de fond.
Leur vidéoclip de 2 minutes 54 secondes a parcouru 10 000 km pour séduire le jury de l’émission Nodo Jiman, diffusée chaque fin de semaine sur NHK.
C'est très grand, la NHK. Un peu comme Radio-Canada, c'est leur télé nationale
, explique Valérie Harvey, instigatrice du projet, mère de famille et grande passionnée du Japon.
Leur interprétation de la chanson Dynamic Ryûkyû, par Akira Ikuma, a récolté le prix spécial parmi 644 propositions venues du monde entier.
C'est Léo qui a eu l'idée de la chanson et ça nous a tous motivés parce que c'était une chanson qu'on aimait déjà beaucoup
, raconte la mère de famille en se tournant vers son aîné.
La chanson parle surtout de la mer, des vagues et de l’eau
, explique Léo du haut de ses 10 ans.
Oui, tous les membres du petit clan Harvey-Arsenault ont participé à la prestation : Valérie et son époux, Philippe, tous deux passionnés par la culture japonaise, comme Léo et sa petite sœur Émi, âgée de seulement 6 ans.
La cadette est même la seule à avoir appris les paroles à même l’alphabet japonais!
« J’avais transcrit les paroles dans notre alphabet à nous, pour que ce soit plus facile. Mais Émi, elle n’est pas encore en première année; elle n’est pas encore capable de lire. Mais pendant toute l’année, elle avait déjà révisé les hiraganas et les katakanas, qui sont les caractères de base en japonais. Elle était capable de lire en japonais! »
Les JO, une clé vers le Japon
Les Harvey-Arsenault vivent une grande histoire d’amour avec le Japon.
C'est un peu notre pays d’adoption
, explique Valérie Harvey. Au début, c'était un lien académique. J'apprenais le japonais, c'était pour découvrir le pays. C’est devenu, depuis, un lien très affectif.
En font foi les tonnes de messages envoyés par leurs amis japonais, étonnés de voir la famille québécoise remporter un prix musical à la télévision nationale.
Au Japon, il y a trois façons de dire le mot lien
, souligne Valérie. C’est dire à quel point c’est important pour eux!
L’engagement, autant en affaires qu’en amitié, revêt aussi une importance presque sacrée.
Si les Japonais acceptent quelque chose, comme un contrat - ou un engagement à des Jeux olympiques, par exemple -, c'est très important
, poursuit Valérie. Ça va être très long avant d’avoir un lien avec une entreprise japonaise, mais quand c'est fait, c'est pour longtemps. Les amitiés, c'est la même chose.
Les Jeux olympiques de Tokyo, pour Valérie, représentent une occasion de découvrir la richesse culturelle nippone, souvent mal comprise à l’étranger.
C'est une porte d'entrée qui est facile
, croit la sociologue, aussi auteure de plusieurs livres mettant en scène son Charlevoix natal et son Japon d’adoption. La culture pop représente le soft power du Japon, que ce soit les arts martiaux, les dessins animés, les mangas, les jeux vidéos.
Des Québécois qui s'illustrent
Autant le Québec consomme énormément de culture japonaise, autant le Japon admire l’art et les idoles d’ici.
Le Cirque du Soleil, Robert Lepage, Céline Dion sont tous très populaires [au Japon]. [Les Japonais] aiment beaucoup l'innovation qu'il y a dans l'art québécois
, observe Valérie Harvey. On ne va pas hésiter à mélanger les genres et ça, ils apprécient beaucoup.
Le voyage d’un an prévu au Japon par la famille apportera sans doute beaucoup de dépaysement aux enfants. Ces derniers ne s’en formalisent pas : le costume de Pikachu arboré par Émi et la casquette affichant le caractère japonais de samouraï
porté par Léo témoignent de leur fascination pour le pays du soleil levant.
Chaque fois qu’on va au Japon, on découvre de nouvelles choses
, s’enthousiasme l’aîné. Même Émi, avec sa mémoire toute jeune, a déjà rapporté de beaux souvenirs du pays.
C’est là que j’ai eu ma fête de quatre ans
, explique-t-elle.
Avec un dessert dont raffolent autant les Québécois que les Japonais : le shortcake aux fraises.
NHK World diffusera l'émission Let’s Sing Japanese Songs 2021 fin août.
Il sera possible d'y voir la famille Harvey-Arsenault en prestation, le 27 ou le 28 août.