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Bilinguisme de Mary Simon : les Nunavummiut invités à protéger l’inuktut tout autant

Portrait de Mary Simon, souriant.

La nomination de Mary Simon au poste de gouverneure générale du Canada a beaucoup fait réagir au pays.

  • Laureen Laboret

Après la controverse entourant la nomination de Mary Simon, Inuk bilingue anglais-inuktitut, mais ne parlant pas le français, au poste de gouverneure générale du Canada, deux leaders du Nunavut reviennent sur l’importance de laisser de la place aux langues autochtones au pays, en plus des deux langues officielles.

Depuis quelques jours, la controverse gronde parmi les francophones du Canada sur le fait que Mary Simon ne parle pas français.

Au Nunavut, les plus de 600 plaintes déposées au Commissariat aux langues officielles du Canada font réagir. Dans le territoire, les langues officielles sont la langue inuit, ou inuktut, le français et l’anglais. Les Nunavummiut peuvent donc demander obtenir des services dans la langue de leur choix, que cela soit dans le secteur privé ou dans le service public.

L'inuktut représente les dialectes parlés au Nunavut, dont l’inuktitut et l’inuinnaqtun.

Porter plainte pour faire avancer ses droits

La Décennie internationale des langues autochtones

Consulter le dossier complet

Un tableau noir où est écrit Bienvenue en plusieurs langues autochtones.

La commissaire aux langues du Nunavut, Karliin Aariak, explique d’ailleurs que les Nunavummiut, comme les francophones, devraient porter plainte auprès de son bureau lorsqu’ils n'obtiennent pas de services dans la langue qu’ils préfèrent.

Même si la plainte n’est pas admissible, cela peut toujours donner une tendance ou une idée sur les secteurs ou le service qui doivent être améliorés, souligne-t-elle.

Quitte à s’inspirer des francophones, ajoute-t-elle dans une entrevue en inuktitut à CBC.

Cette controverse est un très bon exemple pour les habitants du Nunavut. Un très grand nombre de personnes ont porté plainte, elles prennent leur langue très à cœur.

Une citation de Karliin Aariak, commissaire aux langues du Nunavut

Mme Aariak précise aussi qu'elle accorde une importance égale à chaque plainte arrivant sur son bureau.

Selon le dernier rapport annuel du commissariat aux langues du Nunavut, plus de 65 % des habitants du territoire ont l'inuktut comme langue maternelle. Pourtant, avoir des services dans cette langue ne va pas toujours de soi, selon Paul Quassa, président de l’Assemblée législative.

Nous devons nous assurer que l’inuktut est parlé dans un contexte professionnel, mais c’est difficile, explique-t-il.

C’est pourquoi il pense que les lois qui protègent la langue au territoire - la Loi sur les langues officielles et la Loi sur la protection de la langue inuit - sont très importantes pour s’assurer que la culture et la langue sont préservées.

Nous ne voulons pas perdre notre langue, explique Paul Quassa, qui est aussi un ancien premier ministre du territoire.

Mary Simon, la personne qu’il faut

Selon l’ancien premier ministre du Nunavut, la controverse entourant Mary Simon n’a pas lieu d’être.

Nous devrions nous concentrer sur sa personne plutôt que sur les langues qu’elle parle.

Une citation de Paul Quassa, président de l’Assemblée législative du Nunavut

Il ajoute que, selon lui, la nomination de Mme Simon fait partie du processus de réconciliation.

C’est aussi ce que pense Karliin Aariak, qui soutient totalement la nouvelle gouverneure générale. Elle a beaucoup d’expérience, et je suis très fière d’elle, j’étais très contente d’entendre la nouvelle de sa nomination.

Toute cette histoire est une occasion pour Paul Quassa de rappeler que, selon lui, les langues autochtones devraient bénéficier d’une plus grande reconnaissance au pays. En ce qui le concerne, l’anglais et le français sont des langues étrangères à ses yeux, puisque sa langue maternelle est l’inuktitut.

On doit tous se rappeler que, si on regarde en arrière, les langues autochtones étaient les premières à avoir été parlées dans ce pays.

Avec des informations de Teresa Qiatsuq

  • Laureen Laboret

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