Un parc de maisons mobiles de Lac-Brome sans eau potable depuis 10 ans

Un parc de maisons mobiles de Lac-Brome est sans eau potable depuis 10 ans.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Lac-Brome dit enfin avoir les fonds pour effectuer des travaux majeurs sur son système de distribution d’eau, ce qui permettra aux résidents d’un parc de maisons mobiles d’avoir accès à de l’eau potable. Depuis 10 ans, ils doivent faire bouillir leur eau avant de la consommer.
La municipalité a obtenu une subvention du gouvernement du Québec pour mettre à niveau ces infrastructures. Le directeur général estime que les travaux pourraient commencer cet automne.
Le dossier n’a jamais cessé d’évoluer dans les neuf dernières années. Ça fait étrange de dire ça, je pourrais écrire un livre sur ce dossier-là
, raconte Gilbert Arel, directeur général de la Ville de Lac-Brome.
C'est une compagnie à numéro qui loue les terrains du parc de maisons mobiles à ses résidents. Il aurait donc théoriquement été de la responsabilité du propriétaire, Richard Gauthier, d'assumer les frais pour un retour aux normes. Il se dit cependant incapable de payer.
Tout propriétaire privé doit mettre aux normes. C’est comme si le gouvernement aidait les propriétaires d’immeubles qui diraient "je n’ai pas les moyens de mettre aux normes mes blocs appartement, est-ce que vous pouvez m’aider?” C’est le même principe, mais dans ce cas-là, on fait référence à 70 familles qui ont accès à de l’eau potable, donc là, il y a un aspect qui était délicat. C’est pour ça que la Ville l’a pris en charge
, explique M. Arel.
Les résidents craignent une facture salée
Des résidents du parc craignent recevoir une facture pour les nouvelles installations de distribution d'eau. Alors que le gouvernement va payer 70 % de ces infrastructures, le propriétaire devra en effet assumer 30 % de leur coût, ce qui pourrait faire grimper le prix des loyers.
De plus, la municipalité va facturer un montant annuel pour l’utilisation des infrastructures, ce qui pourrait représenter environ 1000 $ de plus par année pour les locataires de maisons mobiles.
De l’eau contaminée dans la rivière Yamaska
Le système de traitement des eaux usées du parc est également inadéquat depuis des années. L’eau contaminée s'écoule dans l'environnement et se retrouve ultimement dans la rivière Yamaska, explique Alex Martin, le directeur général de l’Organisme de bassin versant de la Yamaska.
Dans le cas d’un traitement qui est déficient, disons que c’est un réseau qui n’est pas à jour ou que c’est enfoui, on va souvent avoir une contamination directe de l’eau de la nappe phréatique qui se trouve en dessous. Éventuellement, au Québec, de la manière que nos cours d’eau sont faits, nos sols et tout, cette eau-là va faire une résurgence dans un cours d’eau quelque part
, soutient-il.
L’organisme estime qu’il ne faut pas négliger l’impact sur l’environnement des eaux usées provenant des 70 résidences.
L’eau qui coule à cet endroit-là, en Yamaska sud-est, s’en va plus tard à Cowansville, où les gens boivent l’eau, ensuite s’en va plus loin à Farnham, où les gens boivent l’eau, s’en va à Saint-Damase, à Saint-Hyacinthe, et ainsi de suite. Chaque impact cumulatif compte, a un impact, finalement
.
Le propriétaire du parc de maisons mobiles Richard Gauthier n’avait toujours pas répondu à la demande d'entrevue de Radio-Canada mercredi après-midi.
D’après les informations de Thomas Deshaies