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Le vaccin contre la COVID-19 pourrait être obligatoire pour certains emplois fédéraux

Une femme portant un masque chirurgical marche sur un trottoir du centre-ville d'Ottawa.

Les ministères fédéraux pourraient envisager d'exiger le vaccin contre la COVID-19 pour certains emplois en fonction de leurs protocoles de santé et de leurs obligations légales, selon le Secrétariat du Conseil du trésor.

Photo : Radio-Canada / Trevor Pritchard

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le Secrétariat du Conseil du trésor soutient qu'il va examiner la possibilité que le vaccin contre la COVID-19 soit requis pour certains emplois au sein du gouvernement fédéral.

Dans une déclaration, le ministère – qui supervise une grande partie de la main-d'œuvre fédérale – a déclaré que les ministères qui envisagent de faire de la vaccination une exigence pour des fonctions et des emplois spécifiques vont fonder leur décision sur les programmes de prévention de la santé et de la sécurité au travail, l'expertise médicale et les exigences légales.

Bien que les employés fédéraux admissibles soient invités à se faire vacciner, tout le monde ne peut pas l'être, a souligné le Secrétariat du Conseil du trésor.

Les vaccins contre la COVID-19 ne sont pas obligatoires pour les employés, peut-on lire dans la déclaration.

De son côté, la présidente de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), Debi Daviau, soutient que le syndicat ignore pour l'instant quels emplois ou milieux de travail peuvent exiger que les employés fournissent une preuve de vaccination.

Nous reconnaissons que des personnes parmi nos membres peuvent tomber dans cette catégorie, a toutefois ajouté Mme Daviau.

Nous représentons des infirmières et des travailleurs de la santé, et ils sont très souvent en contact étroit avec les gens, a-t-elle ajouté. Ils peuvent être obligés de se faire vacciner pour continuer à travailler dans ces établissements. Ou peut-être qu'ils seront affectés à d'autres tâches s'ils refusent la vaccination.

Portrait de la femme dans la salle des nouvelles de CBC Radio-Canada à Ottawa.

Debi Daviau, présidente de l'IPFPC, dit que certains compromis pourraient être faits en exigeant le vaccin contre la COVID-19 pour certains postes.

Photo : Radio-Canada / Robyn Miller

Du côté de l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), on évoque la possibilité que des employés fédéraux travaillant dans des milieux carcéraux soient visés par une obligation d'être vacciné.

Il peut aussi y avoir des scénarios où nos membres doivent voyager en lien avec leur travail. Ils doivent donc suivre les exigences imposées par les transporteurs et les règles sanitaires, a relevé Alex Silas, vice-président exécutif régional de la région de la capitale nationale pour l'AFPC.

« On parle notamment des établissements de santé, des établissements correctionnels ou d’autres lieux de travail où les professionnels ont des contacts réguliers avec des populations vulnérables. »

— Une citation de  Alex Silas, vice-président exécutif régional de la région de la capitale nationale pour l'AFPC

M. Silas a souligné que tout citoyen a le droit, pour des raisons médicales ou personnelles, de choisir de ne pas être vacciné contre la COVID-19. Il a ajouté, du même souffle, qu'il comprend que la vaccination puisse être exigée dans certains milieux de travail spécifiques.

L'important, à ses yeux, est que l'employeur offre des accommodements et une solution de rechange aux employés non vaccinés.

Une décision qui pourrait se justifier, selon une experte

Selon une professeure de bioéthique à l'Université de Montréal, Vardit Ravitsky, il serait justifié que le fédéral exige la vaccination pour les fonctionnaires qui ont des contacts directs avec la population.

Durant la pandémie, dans une situation d'urgence, les personnes qui font le choix personnel de ne pas se faire vacciner vont payer un prix. La question est : quel genre de prix? soutient-elle.

Si le prix à payer est de devoir travailler à domicile ou être réaffecté à d'autres tâches, l'experte estime que l'exigence est absolument appropriée. Mais si la conséquence était de perdre son emploi, elle juge qu'on pourrait alors considérer la mesure comme trop coercitive.

Mme Daviau a affirmé que son syndicat va plaider au nom des membres réaffectés s'ils ne sont pas vaccinés et que l'inoculation est exigée pour leur emploi. Mais comme l'IPFPC représente aussi les chercheurs du gouvernement fédéral qui ont approuvé les vaccins contre la COVID-19, il encourage les membres à se faire vacciner.

Nous sommes en faveur de la vaccination pour tous nos membres. Pour ceux qui pourraient mettre les autres en danger dans le cadre de leur travail, je pense que nous devons tenir compte de la santé et de la sécurité des Canadiens qu'ils servent, a-t-elle précisé.

La conception des espaces de travail, un autre facteur

L'IPFPC et leurs homologues de l'AFPC soulignent en outre que l'aménagement sécuritaire des espaces de travail est aussi au cœur de leurs discussions avec le Conseil du trésor.

Le président national de l'AFPC, Chris Aylward, a indiqué dans une entrevue récente à CBC que ces aspects sont particulièrement importants pour les travailleurs qui échangent avec les clients face à face, car ils ne peuvent pas savoir si ces personnes sont complètement vaccinées ou non.

M. Silas a noté, de son côté, que la nature du travail, pour bien des fonctionnaires, sera changeante, obligation de vaccination ou non.

Le président du Conseil du trésor a déjà dit qu'il envisage qu'entre 30 % et 50 % du travail de la fonction publique fédérale va être fait de la maison ou, au moins, à temps partiel [à domicile], a-t-il précisé.

Il a ajouté qu'il était trop tôt pour prédire de quoi sera faite la nouvelle normalité de bien des fonctionnaires.

Avec les informations de Matthew Kupfer, de Laurie Trudel et de Fiona Collienne

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