Le bilan des inondations meurtrières continue de s'alourdir dans l'ouest de l'Europe

Les conditions météorologiques extrêmes ont dévasté certaines parties de l'est et du sud de la Belgique.
Photo : AFP / Nicolas Maeterlinck
D'intenses recherches se poursuivaient samedi en Allemagne et en Belgique pour retrouver les personnes portées disparues après les crues et glissements de terrain qui ont fait au moins 183 morts dans ces deux pays depuis mercredi.
En Allemagne, le bilan de la pire catastrophe naturelle depuis un demi-siècle s'est alourdi à 156 morts, dont 110 dans la seule région viticole d'Ahrweiler, au sud de Cologne, a déclaré la police.
Des centaines de personnes manquent encore à l'appel alors que de nombreuses zones demeurent inaccessibles en raison du niveau élevé des eaux. Les communications ne passent toujours pas dans certains endroits.
Les habitants et les propriétaires de commerces tentaient avec difficulté de récupérer certaines affaires qui n'avaient pas été détruites par les eaux dans les zones sinistrées.

Le bilan des inondations meurtrières s'alourdit dans l'ouest de l'Europe. Au moins 143 personnes ont perdu la vie en Allemagne et 27 autres en Belgique. Des centaines d’autres manquent aussi à l’appel. Et en parallèle aux opérations de recherches, celle de nettoyage pour effacer les marques de cette catastrophe. Un reportage de notre envoyée spéciale en Belgique, Gabrielle de Jasay.
Tout est complètement détruit. On ne reconnaît pas l'endroit
, explique le propriétaire d'une cave à vins dans la ville de Bad Neuenahr-Ahrweiler, en retenant ses larmes.
Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, s'est rendu à Erftstadt, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Nous portons le deuil aux côtés de ceux qui ont perdu des amis, des proches, des membres de leur famille
, a-t-il dit. Ce qui leur est arrivé est déchirant
.
La situation est stable
Quelque 700 habitants ont encore dû être évacués tard vendredi soir à Wassenburg, près de Cologne, après la rupture d'un barrage. Le niveau de l'eau ne monte plus depuis la nuit dernière, on peut dire que la situation est stable
, a déclaré le maire de la ville, Marcel Maurer. Il est trop tôt pour se réjouir, mais nous sommes raisonnablement optimistes
.
Le président allemand a déclaré qu'il faudrait plusieurs semaines pour faire le bilan des dégâts alors que la facture de la reconstruction pourrait atteindre plusieurs milliards de dollars.
La chancelière allemande Angela Merkel devrait se rendre dimanche en Rhénanie-Palatinat, où est situé le village durement touché de Schuld.
En Belgique, le bilan s'est alourdi à 27 morts, selon le Centre de crise national qui coordonne les secours. Malheureusement, nous devons tenir compte du fait que ce nombre va encore augmenter dans les heures et les jours à venir
, a-t-il dit dans un communiqué. Une vingtaine de personnes sont portées disparues dans l'est du pays.
Les crues soudaines survenues depuis la nuit de mercredi à jeudi ont isolé de nombreux villages et privé de communications leurs habitants, notamment en Rhénanie-Palatinat et en Rhénanie du Nord-Westphalie, en Allemagne, et dans la région de Liège en Belgique.
Dans les provinces de Namur et de Luxembourg, dans le sud de la Belgique, les autorités ont dû fournir de l'eau potable aux victimes des inondations. Certaines voies ferroviaires emportées par les flots ne devraient pas rouvrir avant fin août, a indiqué la compagnie nationale Intrabel.
Le premier ministre belge, Alexander De Croo, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se sont rendus dans certaines zones dévastées samedi après-midi. La situation reste aussi critique dans le sud des Pays-Bas, où des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées ces deux derniers jours et où l'armée a été appelée à l'aide pour renforcer les digues.
Le pays a néanmoins évité le pire jusqu'à présent, n'ayant pas enregistré de victime contrairement à l'Allemagne, sous le choc d'un bilan humain comme elle n'en avait plus connu depuis la crue de la Mer du Nord en 1962.