3e étape du déconfinement : un retour presque à la normale pour Ottawa et l'est ontarien

L'Ontario passe à la phase 3 de son déconfinement vendredi (archives).
Photo : Radio-Canada / Christian Patry
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Depuis minuit une, vendredi, les centres d'entraînement, les salles à manger des restaurants et les musées, notamment, peuvent rouvrir en Ontario.
Les restaurants peuvent de nouveau accueillir les clients à l'intérieur des salles à manger, jusqu'à 25 personnes peuvent se réunir à l'intérieur des maisons privées et les sports d'équipe peuvent revenir sur le terrain.
Les gymnases, les cinémas, les musées et les salles de concert peuvent rouvrir avec des limites de capacité en vertu des nouvelles règles.
Les emplacements sportifs professionnels et les festivals peuvent accueillir des milliers de spectateurs.
Ce qui est permis avec la phase 3 :
- Réouverture des centres d'entraînement (50 % de la capacité normale);
- Présence de spectateurs dans les stades (50 % de la capacité habituelle jusqu'à concurrence de 1000 personnes à l'intérieur et 75 % de la capacité normale jusqu'à concurrence de 15 000 personnes à l'extérieur);
- Réouverture des salles à manger des restaurants (avec distanciation physique, mais pas de limite quant au nombre de clients);
- Rassemblements à l'extérieur de 100 personnes maximum;
- Rassemblements à l'intérieur de 25 personnes maximum;
- Cérémonies religieuses et mariages avec distanciation physique;
- Réouverture des salles de réunion (50 % de la capacité normale jusqu'à concurrence de 1000 personnes);
- Réouverture des musées et des casinos (50 % de la capacité normale);
- Réouverture des cinémas intérieurs et des salles de concert (50 % de la capacité normale jusqu'à concurrence de 1000 personnes). La vente de popcorn et de nourriture est autorisée;
- Le port du masque demeure obligatoire à l’intérieur.
Excitation et anxiété
Alors que beaucoup accueillent le changement avec un sentiment de soulagement et d'excitation, d'autres sont inquiets à l'idée des foules et des contacts étroits avec les autres.
La professeure agrégée de psychologie clinique à l'Université d'Ottawa Allison Ouimet estime qu'il est naturel de ressentir de l'anxiété lorsqu'on revient à des comportements évités depuis longtemps.
Depuis un certain temps, nous évitons les gens, nous évitons les interactions sociales dans le but de réduire le danger potentiel lié à la COVID-19. Et c'est pourquoi cette anxiété est là maintenant, alors que nous essayons de recommencer
, affirme la professeure Ouimet.
Elle avance que les gens saisiront les occasions liées à la réouverture à leur propre rythme.
Médecin de famille et virologue à l’Hôpital Montfort, le Dr Hugues Loemba a pu constater que certains de ses patients étaient inquiets à l’approche de la troisième étape du déconfinement. Certains de mes patients ont peur d’être exposés au virus, surtout ceux qui n’ont pas encore reçu leurs deux doses
, confie-t-il.
Le Dr Loemba appuie la réouverture, même s’il conserve quelques craintes. Ça a du sens d'avancer la réouverture, car ça donne le temps aux commerçants de se préparer. Mais, en tant que virologue, ça m’inquiète qu’on donne au virus d’autres occasions de se propager
, souligne-t-il.
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De leur côté, des spécialistes de la santé estiment que l’accélération de l’administration des deuxièmes doses de vaccin contre la COVID-19 et le faible nombre de cas en Ontario justifient un tel déconfinement – tout en prônant la prudence. Depuis lundi, Santé publique Ottawa (SPO) n'a signalé qu'un nouveau cas en cinq jours sur son territoire.
Présentement, 78 % des Ontariens de 18 ans et plus ont reçu au moins une dose, alors que 52 % sont pleinement immunisés.
En entrevue à l'émission Sur le vif, le médecin hygiéniste du Bureau de santé de l'est de l'Ontario (BSEO), le Dr Paul Roumeliotis, a toutefois dit craindre que ce retour à la normale ne perturbe la vaccination, en n'incitant pas les Ontariens à recevoir leur seconde dose.
Entre espoir et méfiance dans les commerces
Selon la directrice générale de la Zone d'amélioration commerciale (ZAC) du quartier Vanier, les entreprises accueillent à nouveau leurs clients à bras grand ouverts, mais aussi avec beaucoup de prudence.
Ce qu'on ressent sur le terrain, dans nos magasins, c'est quand même un espoir. Les gens sont vaccinés, on est capables de se donner des câlins. Nos magasins ouvrent et on espère que c'est la dernière fois
, soutient Nathalie Carrier.

La directrice générale de la Zone d’amélioration commerciale (ZAC) du quartier Vanier, Nathalie Carrier
Photo : Radio-Canada
Mais malheureusement, l'histoire, on l'a vécue. On serait fou de dire que c'est fini cette histoire-là, on n’y reviendra plus jamais, quand on sait que, justement ailleurs dans le monde, ils ont encore des problèmes
, ajoute Mme Carrier.
Selon elle, l'appui de la communauté envers les entreprises locales est essentiel à la relance.
Il faut absolument soutenir nos entreprises locales maintenant plus que jamais
, souligne Mme Carrier. Pour plusieurs entreprises , c'est vraiment leurs derniers dollars qu'ils investissent pour rouvrir. Si cette fois ça ne marche pas, ça va être très, très dramatique.

Dominique Labelle, directrice générale du restaurant Château Lafayette House dans le marché By, à Ottawa
Photo : Radio-Canada / Marielle Guimond
De son côté, la directrice générale du Château Lafayette, dans le marché By, s’attend à une fin de semaine folle dans son restaurant. Avec les 50 places disponibles sur sa terrasse, Dominique Labelle a doublé sa capacité en pouvant maintenant accueillir près de 80 clients à l’intérieur.
On va courir, parce qu’il y a beaucoup [de choses] qu'on ne peut pas prévoir avant l’ouverture. Alors, on va juste s'adapter à chaque groupe qui entre et nous allons faire de notre mieux.
Nous aurons un groupe de musique ce soir et demain, un DJ aussi, alors ça va être un party
, ajoute-t-elle, les yeux pétillants.
L’espace disponible dans son commerce et l’installation de panneaux de plexiglas ont permis d’organiser les tables de façon à recevoir les clients.
Parce qu'on a beaucoup de plexiglas, on peut arranger les tables comme il faut pour les groupes [...]. Il n’y a pas de limite pour le nombre de personnes à chaque table, des groupes de 10, de 15 ou des tables de 2. Alors pour nous, il y a plus de flexibilité
, conclut-elle.
Dans l'est ontarien, l'ouverture des salles à manger ne changera pas grand-chose pour André Chabot, copropriétaire du restaurant Riverest, à L’Orignal.
Nous venons d’ouvrir ce magnifique emplacement et nous avons des gens qui viennent de partout visiter notre restaurant, car les gens veulent sortir et découvrir de nouveaux endroits
, explique-t-il, alors que son restaurant a ouvert il y a seulement 20 jours. Nous sommes à pleine capacité tous les soirs d’ouverture. Nous devons fermer des jours, car nous n’avons pas assez de personnel. [...] Avec ma capacité en terrasse qui est complètement remplie, nous ne pouvons pas accommoder les gens à l’intérieur. Donc, on a décidé de garder l’intérieur ouvert seulement pour les journées de pluie
, dit-il.
Réouverture des musées à Ottawa
Plusieurs musées dans la capitale nationale ouvrent leurs portes vendredi, tandis que d’autres le feront samedi. La majorité des établissements demandent aux visiteurs de se procurer des billets en ligne avant de se présenter sur les lieux.
Le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) présente, du 16 juillet au 6 septembre, Rembrandt à Amsterdam. Créativité et concurrence, la première exposition d’envergure de ce peintre au Canada depuis 1969.

Une toile de l'exposition « Rembrandt à Amsterdam. Créativité et concurrence » au MBAC, intitulée « L’aveuglement de Samson », de Rembrandt van Rijn (1636). L'huile sur toile fait 219,3 cm × 305 cm.
Photo : Radio-Canada / Kevin Sweet
Le Musée canadien de la nature accueille les visiteurs dès 10 h vendredi. Le Musée de l’agriculture et de l’alimentation ainsi que le Musée des sciences et de la technologie ouvrent également leurs portes.
Samedi, ce sera au tour du Musée canadien de la guerre d'accueillir les visiteurs, tout comme le Musée de l’aviation et de l’espace.
De son côté, le Diefenbunker, le musée canadien de la guerre froide à Carp, prévoit rouvrir le 21 juillet.
Services municipaux
La Ville d’Ottawa élargit progressivement un grand nombre de ses services offerts en personne vendredi, dont les activités ainsi que les programmes récréatifs et culturels intérieurs.
Certaines activités reprennent vendredi, mais leur capacité d’accueil est limitée, par exemple les séances de bain public et de natation en couloir dans certaines piscines, les programmes d’aquaforme à l’intérieur et les programmes d’activités à la carte – comme les cours de conditionnement physique, les programmes destinés aux aînés et le patinage.

Les programmes d’aquaforme sont de nouveau offerts à Ottawa (archives).
Photo : Tout inclus- Théâtre documentaire
La programmation des cours de natation pour l’été débutera la semaine du 26 juillet avec des restrictions
, peut-on lire dans un courriel de la Ville.
De leur côté, les galeries d’art gérées par la Ville rouvriront à compter du 22 juillet, avec des restrictions et des capacités d’accueil limitées.
Enfin, dès le 26 juillet, la Bibliothèque publique d’Ottawa offrira davantage de services en personne, augmentera sa capacité et rouvrira des espaces créatifs
, précise l'administration municipale. Trente et une des 33 succursales d'Ottawa seront accessibles au public.
Du côté des installations privées, Jodie Taylor, gérante au FitLife Gym de Hawkesbury, espère que cette réouverture sera la bonne, après avoir vu le nombre de ses membres fortement diminuer.
Il n’y a pas de mots pour dire comment on est contents [...] de voir du monde aujourd’hui. Cette année, juste en 2021, on a été ouverts cinq semaines au total et là, on est en juillet. On a perdu des membres pendant ce temps-là, peut-être ils sont allés au Québec, parce que c’était ouvert. Les gens sont un peu nerveux à cause de la COVID. [...] Ça prend beaucoup d’énergie pour avoir du monde qui rentre. [...] On ne veut pas fermer encore, parce qu’on travaille fort.
Avec des informations d'Antoine Trépanier et Denis Babin