Trafic d’armes : William Rainville écope de cinq ans de prison

William Rainville a été arrêté en mars dernier près de la frontière canado-américaine pour importation illégale d'armes.
Photo : Facebook
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’homme de 24 ans qui a été arrêté en mars dernier avec près de 250 armes de poing à Dundee, près de la frontière américaine, s'est vu imposer une peine de cinq ans de prison après avoir plaidé coupable jeudi au palais de justice de Valleyfield à six des neuf chefs d'accusation portés contre lui.
William Rainville, qui comparaissait par visioconférence, a dit regretter ses gestes et avoir été aveuglé par l'argent. Je me sens dans un cauchemar dont je suis le propre auteur
, a déclaré l'accusé au juge Bertrand St-Arnaud.
D'un commun accord, la Couronne et la défense ont suggéré au magistrat une peine de 60 mois de prison. Ce dernier a accepté la proposition des parties.
Au cours du prononcé de la sentence, le juge St-Arnaud a souligné la gravité des crimes particulièrement importante
commis par l'accusé. Des crimes qui, selon le juge, exposent les citoyens du pays à de graves dangers
.
Il suffit d’ouvrir les journaux et les médias. En particulier dans la région de Montréal, les drames liés aux armes à feu sont constants.
Compte tenu des quatre mois que l'accusé a déjà passés en détention préventive dans des conditions jugées difficiles
en raison de la pandémie et de l'isolement, 10 mois ont été retirés de la peine. Il lui reste donc 50 mois à purger.
Importation illégale d'armes à feu
Ce sont des policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui avaient mis la main au collet de William Rainville, le 5 mars, lors d’une opération frontalière.
En procédant à la fouille du véhicule de l’homme originaire de Sherbrooke, les agents ont découvert cinq sacs de sport remplis de pièces détachées d’armes à feu qu'il avait introduit au pays en provenance des États-Unis.
Au total, les agents ont saisi 249 armes de poing prohibées, soit des pistolets Polymer80 de type Glock destinés au marché noir.

Une partie de l'importante saisie.
Photo : GRC
William Rainville avait été arrêté sur-le-champ pour importation illégale d'armes à feu.
Détenu depuis son arrestation, il faisait face à neuf chefs d'accusation, dont importation d'armes à feu à autorisation restreinte, possession d'armes à feu prohibées, possession de dispositifs prohibés et possession d'armes à feu dans le but d'en faire le trafic.
Fabriqué et vendu par la poste aux États-Unis, le Polymer80 contient 80 % des pièces d'un pistolet semi-automatique de calibre 9 millimètres ou .40 à assembler soi-même. L'arme peut être facilement assemblée par l'acheteur avec des pièces de pistolet Glock. Sans numéro de série, les pistolets Polymer80 sont particulièrement prisés des organisations criminelles.
Selon la Couronne, les armes saisies se vendaient entre 5000 et 6000 $ pièce sur le marché noir pour un revenu potentiel frisant les 1,6 million de dollars.
Pour la procureure de la Couronne au dossier, Me Marie-Ève Côté, il s’agit d’une peine pour laquelle le DPCP est très satisfait
.
Le juge l’a dit, il faut envoyer un message de dénonciation très clair pour la lutte contre les armes à feu.
William Rainville était passible d’une peine maximale de 10 ans de prison dans cette affaire.
Maison sur la frontière
Rainville, qui était conseiller financier chez Desjardins, avait attiré l’attention des autorités en achetant, l'année précédente, une maison dans le canton de Dundee, qui chevauche littéralement la frontière avec les États-Unis.
Située sur le chemin Beaver, la maison se trouve à la fois au Canada et aux États-Unis.

Depuis près d'un an, William Rainville était propriétaire d'une demeure à cheval sur la frontière canado-américaine, à Dundee.
Photo : Radio-Canada
En raison de la présence de plusieurs propriétés du genre à Dundee, cette situation particulière fait de cette municipalité un lieu historiquement reconnu pour la contrebande, notamment la contrebande d'alcool à l’époque de la prohibition.
Ce n'est donc pas d'hier que les propriétés qui longent la frontière dans ce secteur font l’objet d’une surveillance accrue de la GRC qui garde un œil sur les transactions immobilières et les activités dans le secteur.
Qui plus est, l’installation par Rainville d’une haute clôture équipée d’une caméra vidéo sur la propriété située dans un secteur agricole isolé avait aussi attiré l’attention des voisins et des autorités municipales, qui avaient aussi porté ce fait à l'attention de la Sûreté du Québec.
L’interception de ces centaines d’armes de poing qui ne seront pas écoulées sur le marché noir est importante pour les autorités canadiennes.
Ces dernières sont aux prises depuis plusieurs années avec une augmentation du trafic d’armes dans les grandes villes du pays, où les fusillades et la violence impliquant des armes à feu illégales se multiplient à un rythme préoccupant.
Avec les informations de Marie Isabelle Rochon