Pakistan : 13 morts, dont 9 Chinois, dans l'explosion d'un autobus

Une source policière locale a confirmé l'accident, qui aurait été causé par une forte explosion dont la nature n'est pas encore connue.
Photo : Reuters / REUTERS TV
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Au moins 13 personnes, dont 9 Chinois, ont été tuées mercredi dans l'explosion d'un autobus qui a ensuite versé dans un ravin, dans le nord-ouest du Pakistan, a-t-on appris de sources administrative et policière, Pékin dénonçant un attentat.
Le véhicule transportait des ingénieurs, géomètres et personnels de maintenance mécanique chinois travaillant à la construction du barrage de Dasu, dans la province du Khyber Pakhtunkhwa.
L'explosion a mis le feu au moteur, a entraîné le véhicule dans le ravin
et a causé la mort de 13 personnes, dont 9 Chinois, a déclaré à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un haut responsable administratif local, selon lequel 28 Chinois ont également été blessés.
Une source policière locale, qui a demandé à ne pas être identifiée, a confirmé l'accident, causé par une forte explosion (dont la) nature n'est pas encore connue
.
Un certain projet d'une entreprise chinoise au Pakistan a subi une attaque, qui a causé la mort de citoyens chinois
, a indiqué mercredi dans un communiqué l'ambassade chinoise au Pakistan, appelant toutes les sociétés chinoises dans le pays à renforcer leurs mesures de sécurité.
À Pékin, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a exhorté devant la presse le Pakistan à châtier sévèrement
les auteurs de l'attaque et à protéger sérieusement
la sécurité des Chinois dans le pays.
La sécurité des employés chinois travaillant sur les différents projets d'infrastructure au Pakistan est depuis longtemps une préoccupation pour Pékin, qui a investi des milliards de dollars ces dernières années dans ce pays.
En avril, le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), les talibans pakistanais, avait revendiqué un attentat-suicide contre un hôtel de luxe de Quetta, capitale de la province du Baloutchistan, dans lequel séjournait l'ambassadeur de Chine, qui n'avait pas été blessé.
Le TTP a aussi revendiqué récemment plusieurs attaques de moindre ampleur dans les zones tribales pakistanaises, dans le nord-ouest du pays, à la frontière avec l'Afghanistan, mais aussi dans quelques villes, dont la capitale Islamabad.
Les projets financés par la Chine ont souvent créé un fort ressentiment au Pakistan, en particulier auprès des groupes séparatistes, qui estiment que la population locale n'en tire aucun bénéfice, la plupart des emplois revenant à de la main-d'œuvre chinoise.
En mai 2019, l'hôtel de luxe surplombant le port en eaux profondes de Gwadar, projet phare du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), pour lequel Pékin doit dépenser l’équivalent de plus de 60 milliards de dollars canadiens, avait été attaqué et au moins huit personnes avait trouvé la mort.
Six mois auparavant, un assaut contre le consulat de Chine de Karachi, la plus grande ville du Pakistan et sa capitale économique et financière, avait coûté la vie à au moins quatre personnes.
Et en juin 2020, c'est la Bourse de Karachi, en partie propriété d'entreprises chinoises, qui avait été prise pour cible et fait au moins quatre morts.
Ces attaques avaient été revendiquées par l'Armée de libération du Baloutchistan (BLA), qui s'était justifiée en invoquant la mainmise sur les ressources locales par Islamabad et la Chine.
Au début des années 2010, le TTP a mené plusieurs attentats meurtriers dans les grandes villes pakistanaises, depuis son bastion des zones tribales, où il abritait d'autres groupes djihadistes, dont Al-Qaïda.
Une vaste opération militaire lancée en 2014 a permis de détruire la structure de commandement du TTP. Cela avait engendré, jusqu'à récemment, une nette amélioration de la situation sécuritaire dans tout le pays.
Des signes existent toutefois que les talibans pakistanais se sont ces derniers mois regroupés à la frontière avec l'Afghanistan, où ils revendiquent fréquemment des affrontements armés avec les forces de sécurité pakistanaises.