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Une récente déclaration de Brian Pallister jugée insensible envers les Autochtones

Brian Pallister est vu de profil, avec en arrière-plan une affiche montrant le logo du Manitoba.

En cinq ans comme premier ministre du Manitoba, trois déclarations de Brian Pallister sont considérées par ses détracteurs comme un obstacle à la réconciliation.

Photo : La Presse canadienne / David Lipnowski

Radio-Canada

Mercredi, le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister a lancé une énième controverse préjudiciable à la réconciliation avec les Autochtones, selon les analystes, en soulignant que la colonisation du Canada a été menée avec de bonnes intentions.

Dans un discours, Brian Pallister s’adressait aux Manitobains en colère après la découverte des restes d’enfants dans plusieurs pensionnats pour Autochtones.

 Les gens qui sont venus dans ce pays avant qu'il ne soit un pays, et depuis, ne sont pas venus ici pour détruire quoi que ce soit, a déclaré le premier ministre. Ils sont venus ici pour construire.

De nombreux observateurs ont qualifié cette sortie de M. Pallister d'insensible soulignant que les propos du premier ministre ne tiennent pas compte de l’histoire.  

Ces commentaires n'étaient pas politiquement intelligents pour lui, même s'il les pensait, même s'il a ces convictions profondes. C'est une chose de le penser, c'en est une autre de le dire, a déclaré la politologue à l'Université de Brandon, Kelly Saunders.

Selon la professeure d'histoire à l'Université de Winnipeg et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les peuples autochtones, l'histoire et les archives, Mary Jane Logan McCallum, la connaissance de l'histoire du Manitoba de M. Pallister est dépassée d'environ 50 ans, peut-être 60 ans

Le grand chef intérimaire de l'Assemblée des chefs du Manitoba, Leroy Constant, joint sa voix à celles de plusieurs autres Autochtones pour demander à Brian Pallister de s'instruire sur l'histoire de la colonisation dans la province.

C'est très décourageant et très irrespectueux pour les peuples autochtones , ajoute Leroy Constant.

Une déclaration de trop

Brian Pallister n’en est pas à sa première déclaration controversée à propos des peuples autochtones.

En cinq ans comme premier ministre du Manitoba, trois de ses déclarations sont considérées par ses détracteurs comme un obstacle à la réconciliation.

Lors d'un discours à Virden en 2017, Pallister a qualifié les divisions entre les Autochtones et les non-Autochtones au sujet de la chasse nocturne illégale d'éléments constitutifs d'une guerre raciale

Il s’est par la suite dédouané d’avoir fait un mauvais choix de mots, mais sans pour autant s’excuser.

À la fin de 2020 et dans le contexte de la pandémie, M. Pallister a laissé entendre que le plan de vaccination proposé par Ottawa demandant de réserver une partie des vaccins contre la COVID-19 aux Premières Nations laisserait la province avec le moins de doses pour le reste de la population.

Le sénateur Murray Sinclair avait alors indiqué que cela suppose que les Autochtones ne sont pas des Manitobains.

La troisième déclaration est arrivée mercredi.

Des implications politiques

Les  progressistes-conservateurs du Manitoba baissent dans les sondages. Selon Kelly Saunders, le premier ministre a peut-être manqué de prudence dans les circonstances.   

Lorsque vous êtes premier ministre et que vous voulez conserver le pouvoir pour votre parti, et que vous savez que vous avez subi des baisses dans les sondages et peut-être des appels à la démission, vous devriez être un peu plus sensible et prêt à suivre un chemin plus prudent. 

Aucun député progresiste-conservateur n'a émis le moindre commentaire négatif sur la sortie de M. Pallister cette semaine, encore moins sur sa gestion de la pandémie.

Je me serais attendu à ce qu'une ou deux personnes commencent à prendre leurs distances , a souhaité Mme Saunders. Cela ne s'est pas encore produit.

Vendredi, le bureau du premier ministre a affirmé que la déclaration du premier ministre avait été déformée, et a insisté sur le fait que M. Pallister avait passé sa carrière à tenter d'améliorer la vie des Autochtones.

Le leadership de M. Pallister est évoqué par la directrice de l'institut de sondage Probe Research de Winnipeg, Agnes Welch. Selon elle, il s'agit d'un leadership qui donne peu de place à ses ministres.

Au cours des premières années de son mandat de premier ministre, le fait d'être un peu un one-man-show était en quelque sorte un avantage. Il avait ses propres idées claires. Il suivait sa propre voie. Il a fait des choses assez agressives , a déclaré Mary Agnes Welch, .

Je pense que ces jours-ci, alors que nous sommes au milieu d'une crise qui nécessite une réelle compréhension de ce que ressentent les Manitobains, c'est le moment où un bon leader doit écouter et prendre en compte tous les points de vue.

Avec les informations de Bartley Kives et Rachel Bergen

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