Terminal Contrecœur : le port de Montréal lancera un appel d’offres international

Le futur terminal à conteneurs de Contrecœur pourra accueillir deux cargos à la fois. Il sera aménagé un kilomètre en amont du terminal de vrac, à la limite de Verchères.
Photo : Port de Montréal
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’Administration portuaire de Montréal (APM) s’apprête à lancer un appel de propositions international en vue de la construction du terminal de conteneurs qu’elle projette d’exploiter à Contrecœur, en aval de Montréal, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent.
Dans un communiqué publié vendredi, le PDG de l'APM Martin Imbleau explique que ce processus vise à dénicher le consortium offrant les meilleures conditions
, notamment pour la gestion du projet.
L’entreprise ou le consortium choisi devra, selon l’APM, non seulement concevoir et construire le nouveau terminal, mais il devra également assurer son financement, son exploitation et son entretien.
Au moins trois consortiums seraient en lice pour décrocher la construction du nouveau terminal, dont la mise en service est prévue pour la fin de 2025.

Installations actuelles du port de Montréal à Contrecœur.
Photo : Logistec
Les entreprises et consortiums intéressés devront démontrer leur expertise technique, leur solidité financière ainsi que leurs connaissances dans le développement du marché des conteneurs.
Le port de Montréal possède déjà 19 terminaux, dont un à Contrecœur. Depuis les années 1950, on y décharge du vrac solide pour alimenter, entre autres, l’industrie sidérurgique. Le terminal à conteneurs qui s’ajoutera aux installations pourra accueillir deux cargos à la fois. Il sera aménagé à un kilomètre en amont du terminal de vrac, à la limite de Verchères.
À terme, 1,15 million de conteneurs transiteront par les installations de Contrecœur.
Le projet prévoit aussi l'aménagement d’une gare ferroviaire de triage de sept voies et une aire de contrôle qui permettra de gérer les 1200 camions supplémentaires qui transiteront chaque jour par le site de Contrecœur.
Contrecœur a été choisie dans les années 1980 pour accueillir les conteneurs du port de Montréal, le jour où il manquerait de place. Au fil des ans, 468 hectares de terrains ont été acquis, soit presque 10 fois la superficie du Parc olympique de Montréal. Ces terrains ont été loués à des cultivateurs en attendant.
Le coût du nouveau terminal, estimé entre 750 et 950 millions de dollars, sera assumé en partie par la Banque de l’infrastructure du Canada, qui versera 300 millions de dollars, et par le gouvernement du Québec qui a promis 55 millions. Le reste de la facture sera acquitté par l’Administration portuaire de Montréal et les futurs exploitants du site.
La construction de ce terminal, qui assurera l’expansion des activités du port de Montréal, qui a atteint les limites de ses capacités, sera le plus gros projet de port industriel sur le Saint-Laurent des dernières décennies.
Il créera 5000 emplois pendant sa construction et 1000 emplois directs pendant son exploitation, selon les estimations de l’APM.
Le terminal à conteneurs de Contrecœur sera une infrastructure de classe mondiale capable de desservir efficacement le Québec, l'Ontario, et le Midwest américain.
Impacts environnementaux

Des experts craignent que le projet du terminal de Contrecœur ne vienne anéantir des décennies de travail à tenter de sauver le chevalier cuivré.
Photo : La Presse canadienne / Ghislain Caron
La construction du terminal, qui aura cependant un impact environnemental sur les habitats terrestres et aquatiques dans le secteur, notamment en détruisant l’habitat du chevalier cuivré, une espèce de poisson en voie de disparition, a néanmoins été approuvée par l'Agence d’évaluation d’impact du Canada et le ministre fédéral de l'Environnement et du Changement climatique Jonathan Wilkinson en mars dernier.
En contrepartie, Ottawa a imposé 330 conditions juridiquement contraignantes
aux promoteurs et aux exploitants du futur terminal pour protéger la santé humaine, le poisson et son habitat, les oiseaux migrateurs, les milieux humides, l'utilisation du territoire et des ressources par les Premières Nations, les patrimoines naturel et culturel et les espèces en péril
, promettait alors le bureau du ministre Wilkinson.
Selon les experts du fédéral, le projet n'aura pas d'impact négatif important pour la faune et la flore de la région compte tenu des mesures d'atténuation et des précautions exigées.
Cette décision du fédéral a été perçue comme un non-respect de la Loi sur les espèces en péril par les groupes environnementaux qui contestent le projet et par l’opposition néo-démocrate.