Les restos de Québec encore freinés par le manque d’employés

Le manque de main-d'œuvre dans la restauration touche l’ensemble des métiers, mais plus particulièrement les cuisiniers.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La pénurie de main-d'œuvre continue de donner des maux de tête aux restaurateurs de Québec, qui doivent rivaliser d'ingéniosité pour attirer des travailleurs.
Si le récent passage en zone verte à permis à l’industrie de souffler un peu, ses membres ne sont pas au bout de leur peine pour autant. Pandémie ou pas, la rareté de la main-d'œuvre demeure une préoccupation de tous les instants chez le Groupe Restos Plaisirs.
Même s’il obtenait le feu vert du gouvernement pour ouvrir ses 12 établissements à pleine capacité, le président-directeur général de l’entreprise, Pierre Moreau, serait forcé de maintenir les heures d’ouverture réduites, faute d’employés.

Pierre Moreau (photo) affirme qu’il devra embaucher 50 employés pour permettre au nouveau restaurant Le Cochon Dingue situé sur la rue Saint-Jean de rouler à pleine capacité.
Photo : Radio-Canada
Il estime que les établissements du Groupe Restos Plaisirs auraient besoin de 200 employés supplémentaires pour fonctionner à plein régime, d’où les nombreux efforts investis dans le recrutement.
On bonifie nos salaires, on bonifie les avantages aux employés. On leur donne énormément de flexibilité sur les horaires [...] On travaille très, très fort le recrutement à l'international
, affirme M. Moreau en entrevue à Radio-Canada.
On est extrêmement actif. On met à peu près 50 % de nos énergies dans le recrutement en ce moment.

Le déménagement du Cochon Dingue du boulevard René-Lévesque sur la rue Saint-Jean n'a rien à voir avec la pénurie de main-d'oeuvre et la pandémie, indique son propriétaire, Groupe Restos Plaisirs.
Photo : Radio-Canada
Primes à l’embauche
Pour attirer des employés, le Ristorante Il Teatro du Capitole de Québec offre une prime à l’embauche aux nouveaux venus.
C'est 500 $ quand ils viennent se joindre à notre équipe [à condition], bien sûr, qu'ils restent un certain nombre de mois avec nous [...] Si notre personnel interne nous réfère des employés, ils ont aussi le 500 $, mais en deux temps : 250 $ après trois mois que l'employé reste avec nous, et 250 $ après un an
, confie le directeur des opérations du Capitole, Jean-Claude Crouzet.
Les restaurants qui réussiront le mieux à tirer leur épingle du jeu pour attirer de nouveaux employés auront selon lui les meilleures chances de traverser la crise actuelle.
Les plus innovants et [les] plus intéressants pour ceux qui sont sur le marché, c'est ceux-là qui vont s'en sortir
, prédit M. Crouzet.

Jean-Claude Crouzet offre des primes à l’embauche à ses nouveaux employés.
Photo : Radio-Canada
Simplifier le recrutement à l’international
L’Association Restauration Québec (ARQ) affirme que la pénurie de main-d'œuvre s’observe à l’échelle du Québec. Elle est toutefois plus criante dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches, où elle touche tous les secteurs d’activité.
Des restaurants qui sont ouverts du jeudi au dimanche, ça se voit. C'est simple, c'est juste qu'il n'y a juste pas assez de bras disponibles pour pouvoir ouvrir toute une semaine
, indique Martin Vézina, responsable des communications et des affaires publiques à l’ARQ.
Pour aider l’industrie à combler ses manques d’effectifs, l’association de restaurateurs demande au gouvernement d’ajouter les métiers de chef, de cuisinier et de directeur de la restauration à la liste des professions admissibles au traitement simplifié dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Avec les informations de Camille Carpentier